Muriel Hurtis : « J’en veux à la Fédération et à Jacques Piasenta »
Publié le samedi 28 février 2009 à 08h00min
Depuis mardi, Muriel Hurtis se retrouve seule sur le bord de la piste. Son entraîneur, Jacques Piasenta, a décidé de cesser leur collaboration car la Française a accepté de participer à un stage avec le relais 4x100. En exclusivité pour lesdessousdusport.fr, la sprinteuse nous livre ses impressions.
La nouvelle est tombée lundi soir : Jacques Piasenta n’entraînera plus Muriel Hurtis. La raison ? Un nouveau règlement de la Fédération française d’athlétisme qui ne plait pas du tout au légendaire technicien. En effet, la FFA oblige dorénavant tous les athlètes membres d’un relais à ne manquer aucun stage fédéral s’ils veulent intégrer l’équipe de France pour les épreuves individuelles, en plus du relais. Une règle directement liée aux mauvaises performances des relais tricolores à Pékin. Seulement voilà, selon Piasenta, l’organisation d’un stage prévu du 14 au 20 mars prochain était incompatible avec son propre calendrier. Le technicien aurait alors demandé à son athlète de manquer ce regroupement et souhaitait également porter l’affaire devant les tribunaux. Parce qu’elle n’était pas d’accord, Muriel Hurtis n’a plus d’entraîneur.
Pourquoi avez-vous décidé d’aller à l’encontre de votre coach ?
La Fédération restait sur ses positions et Jacques Piasenta voulait aller plus loin en portant l’affaire devant la justice. Il voulait se battre pour supprimer cette nouvelle règle. Moi, je n’avais pas la volonté d’attaquer la FFA. Je ne suis pas d’accord avec cette procédure, je ne voulais pas entrer dans ce cercle-là. C’est une perte de temps et ce n’est pas dans ma nature. Même si dans le fond, il a totalement raison.
Vous être donc d’accord avec lui ?
Sur le principe, oui. Ce nouveau règlement est dû aux mauvais résultats des relais français aux Jeux olympiques de Pékin. C’est donc une bonne chose de vouloir y remédier. Mais je trouve que la Fédération va trop loin. Elle passe d’un extrême à l’autre. Cette règle est trop exigeante.
Mais vous avez quand même décidé de participer à ce stage…
Car j’aime le relais, j’aime les filles avec qui je cours. Et si réellement les responsables fédéraux vont jusqu’au bout, c’est-à-dire retirer les athlètes ayant manqué un stage fédéral en relais, je ne voulais pas compromettre ma saison. Je ne voulais surtout pas prendre ce risque et courir toute la saison avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête.
Aujourd’hui, comment vivez-vous cette situation ?
C’est une décision difficile à accepter. Je ne m’y attendais vraiment pas. Je n’ai pas couru depuis lundi. Il va vite falloir trouver une solution. En fait, je suis un peu au milieu et j’en veux aux deux : à la FFA et à mon coach qui n’a pas voulu lâcher le morceau.
Avez-vous des contacts avec d’autres entraîneurs ?
J’ai reçu beaucoup d’appels, des personnes qui étaient prêtes à m’entraîner pour le reste de la saison. Ça fait plaisir de se savoir soutenue. Aujourd’hui, je n’ai pas encore décidé. Je veux prendre mon temps et choisir quelqu’un qui me suivra jusqu’à la fin de ma carrière. J’en ai marre de tous ces changements.
* Propos recueillis par Thomas Heteau
Voir en ligne : Les dessous du sport
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