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Renaud Lavillenie : « Je vise beaucoup plus haut »


Publié le mercredi 17 juin 2009 à 07h55min

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Renaud Lavillenie est en ce moment sur son petit nuage, très haut perché. Hier, lors des Championnats Régionaux d’Auvergne organisés sur la piste des Cézeaux, il a franchi une barre à 5,96 m, son nouveau record personnel et la meilleure performance mondiale de l’année. Surtout, il est devenu le deuxième meilleur performeur français de tous les temps en plein air derrière Jean Galfione et ses 5,98 m.




Le tout au terme d’un concours parfait puisqu’il a effacé successivement dès sa première tentative 5,45 m, 5,60 m, 5,75 m 5,85 m et 5,96 m. Avant d’échouer par trois fois à 6,01 m, ce qui aurait constitué un nouveau record de France, salle et plein air confondus (Jean Galfione détient ce record avec 6 m en salle en 1999). Le perchiste du Cognac AC, entraîné par Damien Inocencio à Clermont, sait qu’il va devoir désormais redescendre très vite de son petit nuage. Les Championnats d’Europe par équipes l’attendent le week-end prochain. Puis viendront les Mondiaux de Berlin en août. Entre deux interviews à la chaîne locale Clermont Première et à France 3, le champion d’Europe en salle en titre raconte àhttps://www.athle.fr/son bonheur tout simple. Interview.

Renaud, pourquoi avoir demandé une barre à 5,96 m après avoir passé 5,85 m ?

5,96 m, c’était un centimètre au-dessus de la meilleure performance mondiale de l’année détenue par Steve Hooker. Et la deuxième performance française de tous les temps. Quand j’ai franchi cette barre, j’étais vraiment heureux. J’ai réussi à mettre en application ce que je travaille depuis quelques temps à l’entraînement. Mais ce n’est pas un accomplissement. Je vise beaucoup plus haut. Je sens qu’un bel avenir s’ouvre devant moi.

Aviez-vous de la marge sur votre saut à 5,96 m ?

Je n’ai pas senti la distance qui me séparait de la barre. Il faudra que j’en discute avec mon coach (Damien Inocencio) mais on ne s’est pas beaucoup vu depuis la fin du concours ! A 5,85 m, j’avais quinze centimètres de marge avec la sensation de ne quasi rien faire pendant le saut. Ça m’a semblé très facile. A 5,96 m, je pense que j’avais là encore de la marge, au moins cinq bons centimètres.

Comment avez-vous abordé vos tentatives à 6,01 m ?

J’ai pris une perche plus grosse. J’étais aux championnats interrégionaux pour essayer mon matériel et ma nouvelle perche de 5,10 m. A 5,96 m, je maitrise très bien. Mais j’ai voulu essayer plus gros à 6,01 m. Sur mon premier saut, je prends un taquet. Donc je reprends ensuite la perche avec laquelle j’ai franchi 5,96 m. Je fais un saut correct au troisième essai même si ça ne passe pas. Pour une première tentative à plus de 6 m, ça laisse présager de bonnes choses pour la suite.

Tenter plus de 6 m dans le cadre de championnats régionaux, ça devait être un peu particulier…

En fait, j’ai eu l’impression que la compétition s’arrêtait presque pour moi à partir de 5,85 m. Deux rangées de personnes se sont formées le long du sautoir. Je ne m’en suis rendu compte qu’après le concours. Donc le public était là. Ça ressemblait un peu à une étape du Perche Elite Tour, où les perchistes sont les seules vedettes.

En arrivant à cette compétition, vous restiez sur la déception du meeting de Moscou vendredi, lors duquel vous vous étiez arrêté à 5,37 m. Et Romain Mesnil vous avait piqué une semaine plus tôt la meilleure performance française de l’année en franchissant 5,81 m…

Je ne peux pas dire que la performance de Romain ne m’a pas motivé. A Moscou, j’avais des perches trop petites et trop souples alors qu’elles étaient pourtant beaucoup plus lourdes que celles que j’utilisais l’hiver dernier. Là-bas, j’ai ressenti beaucoup de frustration. J’ai donc sauté à Aubière dans l’esprit de me régler pour les Championnats d’Europe par équipes. J’étais un peu perdu à Moscou. Et je ne voulais pas arriver à Leiria paumé, pour une compétition sous le maillot de l’équipe de France.

Pensez-vous avoir déjà atteint un premier pic de forme ?

Non, je viens de finir un cycle de préparation lourde. Je n’ai même pas attaqué encore le sprint court. Par contre, je n’avais pas fait grand-chose les jours précédents à l’entraînement avec le déplacement à Moscou. Je me suis donc retrouvé avec du jus.

Quelles seront vos ambitions lors des Championnats d’Europe par équipes ?

Je veux confirmer ce que je viens de réaliser hier en sautant au moins à 5,80 m. Je serai à Leiria pour sauter haut. Et s’il y a de la concurrence, ça va me motiver. Dans un premier temps, je viserai bien sûr la victoire.

Lors de ce rendez-vous, les perchistes n’auront pas le droit à plus de quatre échecs pendant tout le concours. Qu’en pensez-vous ?

En ce moment, je ne pense pas que ça va me gêner car j’ai tendance à passer beaucoup de barres au premier essai. Mais je pense que ça tue un peu le truc, que ça gâche un peu la fête. Je me rappelle que lors du Meeting SEAT il y a un peu plus d’un an, à Paris, je n’avais eu droit qu’à une seule tentative pour battre mon record personnel.

Avoir réalisé la meilleure performance mondiale avec 5,96 m change-t-il la donne en vue des Mondiaux de Berlin ?

Je change de statut, je suis en train de m’en apercevoir. Tout le monde m’en parle. Je suis dans le top mondial. Je sais pertinemment qu’il y aura un gros coup à jouer lors des Championnats du monde. Hier, j’avais une petite pression. Il y avait de l’attente. Et j’ai su répondre présent.

* Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer


Voir en ligne : FFA

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