Semi de Caen : John Kanda dégomme le record de la Pegasus
Publié le lundi 11 juin 2007 à 15h32min
Pour sa première participation aux Courses de la Liberté, John Kanda ne s’est pas contenté d’inscrire son nom au palmarès. Le Kenyan a établi un nouveau record de la Pegasus relookée.
Premier : John Kanda. Deuxième : Luka Kanda. Précision d’importance, les deux animateurs de la Pegasus ne possèdent aucun lien de parenté. Si les Kanda courent les rues au Kénya, aussi sûrement que les Durand dans l’hexagone, John Kanda Korir s’était déjà fait un nom dans la région. Au carrefour des 20 ème et 21 ème siècles, il avait écumé la plupart des courses de Basse-Normandie, avant de chasser sur d’autres terres. « J’appartenais au groupe de Kényans basé à Argentan », rappelle l’intéressé en rassemblant ses notions de français. À l’époque, John Kanda a beaucoup récolté sur les semis, de Bayeux à Argentan, en passant par Le Fresne-Camilly et toute une ribambelle d’épreuves champêtres dont il n’a pas mémorisé le nom. En revanche, il se souvient parfaitement que son programme de courses ne l’avait jamais conduit vers les Courses de la Liberté.
L’air du « pays » lui a donné des ailes. En 1h05’03’’, le Kényan d’Eldoret, patrie des gazelles des hauts plateaux, a signé un nouveau record de la Pegasus. Il est vrai que l’épreuve est encore toute jeune puisqu’elle n’a été remodelée que l’an passé, en passant de 17,4 km à 21,1 km. En 2006, Muteri, citoyen kényan évidemment, avait lancé la nouvelle formule en 1h05’51’’. On peut déjà parier que le record de John Kanda ne durera pas. Son chrono n’a d’ailleurs rien d’extraordinaire, sachant que son record personnel est de 1h02’03’’, établi en 2002 à Oloron-Sainte-Marie, au pied des Pyrénées. John Kanda serait même plutôt sur la pente descendante. « J’ai 36 ans, sourit-il. Mais je compte bien courir encore longtemps ». En secret, il lui tarde de basculer dans le camp des quadras pour « terroriser » la catégorie vétérans.
Hier matin, c’est un jeunot qu’il a mis dans sa poche. Luka Kanda, 21 ans, a fini par demander grâce. La paire s’était débarrassée d’une autre paire kényane, Kiprono-Kipruto, le premier cédant dans la bosse de Périers-sur-le-Dan, au 9 ème km, le second au 12 ème km, dans Mathieu. Le Marocain d’Endurance 72 Taïbi Essaïd, 3 ème en 2006, avait disparu depuis le 5 ème km, après avoir crânement tenté de caler son pas sur celui du quartette. À Epron, à 4 km du but, Luka Kanda perdit le contact, non sans s’accrocher. Sa foulée trotte-menu et son torse voûté donnaient déjà une idée du verdict final, face à un John Kanda tête haute. « John a beaucoup d’expérience, ajoute son manager français. Il se connaît parfaitement et gère au mieux ses efforts. Ce n’est pas une bombe mais un métronome ».
Diagana, 4’ au « kilo »...
Comme Stéphane Diagana, en accord avec son objectif. Le nouveau président de la Ligue professionnelle d’athlétisme s’était fixé une fourchette « entre 1h20’ et 1h25’ », il a rallié le Mémorial à la 69 ème place, en 1h23’54’’, soir 4’ par « kilo ». « Le parcours est sympa, assure le recordman d’Europe du 400 m haies, qui prépare le marathon de Chicago, après avoir débuté sur la distance olympique l’an passé à New York. J’ai couru celui du Mans il y a quinze jours, il était plus compliqué ». Deux mots au micro, trois autographes, une photo-souvenir, Diagana, serviette autour du cou, enfourchait déjà une moto pour rallier une réception officielle, en homme pressé. En parallèle, la longue procession des 3200 engagés s’égrenait lentement dans la dernière ligne droite.
Voir en ligne : Maville.com
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