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Une journée noire...


Publié le mardi 9 août 2005 à 23h58min

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Alors que l’équipe de France a connu mardi une journée des plus délicates débutée avec les éliminations dès leur entrée en lice de Jean Galfione et Leslie Djhone, les bleus se retrouvaient forcément sous le choc de l’annonce de la disparition de Colette Besson, leur marraine à tous lors des derniers jeux d’Athènes. A Helsinki, le ciel s’était obscurci pour les bleus, au propre comme au figuré. Alors qu’un terrible orage interrompait un temps les épreuves, la journée des tricolores s’achevait sur la 8 ème place de Tahri sur 3000 m steeple et le 5 ème rang de Keita sur 400 m haies.




"Je tiens à dédicacer ma course à Colette Besson." Le souffle encore court après sa finale du 800 mètres, littéralement rincé par les trombes d’eau qui s’abattent depuis la fin d’après-midi sur Helsinki, Bob Tahri, peut-être sans médaille mais décidément grand monsieur de cette équipe de France, traduit le sentiment profond de tous ses coéquipiers en bleu. Des tricolores réveillés mardi matin par une terrible nouvelle, le décès de celle qui, il y a un peu moins d’un an encore, les accompagnait, les rassurait à Athènes, à l’occasion des jeux.

A l’heure, mardi matin, où Jean Galfione entrait en lice à la perche, pour le dernier concours de sa carrière, l’équipe de France apprenait la disparition de Colette Besson, marraine de l’équipe de France à Athènes et exemple pour tous et toutes. Une journée noire débutait... Sous le choc, la délégation française allait pourtant devoir se lancer dans la bataille d’une journée où le cœur n’y était plus. Restaient les jambes à sublimer en l’honneur de la grande dame de l’athlétisme partie trop vite. Comme un signe, le ciel d’Helsinki, plafond bas et bourrasques, s’était mis au diapason...

Un crêpe noir jusqu’à dimanche...

Pour Jean Galfione, dont le concours dans de telles conditions n’allait pas tarder à tourner au calvaire, la douleur était à la mesure des rapports profonds que le champion olympique d’Atlanta, mais aussi capitaine des bleus à Helsinki, entretenait, comme la plupart des leaders de l’équipe de France, avec la championne olympique du 400 m de Mexico. "Colette, c’est avant tout toujours un sourire", lâchait-il, les larmes aux yeux. "Elle était très souvent discrètement présente et disponible. J’ai toujours senti que je pouvais compter sur elle. Aujourd’hui, je suis vraiment très triste".

Secoué par l’émotion, le perchiste l’était aussi par le vent qui balayait le sautoir finlandais. Vingt-deux ans après la première édition des championnats du monde, en 1983, disputés déjà dans la capitale finlandaise, au cours de laquelle une tornade avait entraîné l’annulation des qualifications avant que la finale ne consacre Bubka, pour le premier de ses six sacres mondiaux, l’histoire se répétait.

Une barre à 5,30 mètres franchie au deuxième essai, une autre à 5,45 mètres au premier et Galfione, du haut de ses 34 ans, vivait ses dernières heures de perchiste de haut niveau. Butant sur les 5,60 mètres, barre finalement décrétée pour passer en finale au lieu des 5,75 mètres initiaux, Galfione tournait le dos à la carrière : j’étais venu en Finlande pour aller le plus loin possible, ça a été un peu court", déclarait Galfione. "Je m’étais préparé pour les championnats du monde, pas pour effectuer ma sortie".

Les éléments s’en mêlaient et la piste d’Helsinki, ainsi ouverte aux quatre vents, se transformait en chemin de croix pour la plupart des athlètes en lice. Pour Leslie Djhone, dont les ambitions en Finlande se concentrent avant tout sur le relais 4x100 mètres, le vent n’était pour rien dans une élimination dès le premier tour des séries du 400 mètres individuel dans un chrono (46"57) beaucoup trop modeste et trop éloigné de son record de France (44"64) pour espérer autre chose.

Alors que la décision était prise par l’encadrement de l’équipe de France de faire porter à chacun des français en lice jusqu’à dimanche prochain un crêpe noir en hommage, la météo finlandaise tournait définitivement à la tempête.
Eunice Barber, à la longueur, grâce à un saut minimal à 6,60 mètres, et surtout un Ronald Pognon, régénéré après sa déception du 100 mètres ("j’ai oublié cette élimination, je suis concentré sur le 200. J’ai toujours confiance") et auteur d’un bon 20"37 pour remporter sa série du 200 mètres, avaient tout juste eu le temps d’échapper au déluge.

Pas de médaille pour Keïta

Une véritable apocalypse, orage déchaîné, s’abattait sur Helsinki, plongeant le stade finlandais dans la quasi-obscurité en plein après-midi et surtout contraignant les organisateurs, par mesure de sécurité, à interrompre les épreuves à l’instant où les concurrentes du 110 mètres haies entraient en piste. Une piste inondée avant qu’une accalmie ne permette la reprise de la compétition.

Alors que le calendrier du jour était remanié, Bob Tahri et Naman Keïta prenait durant plus de deux heures leur mal en patience dans les entrailles du stade avant leurs finales respectives. Dans une finale du 3000 mètres steeple, dynamitée sur le tard par le Qatari Shaheen, Tahri allait, de son propre aveu, passer à côté de sa course : "je n’étais pas saignant, je n’ai pas bien couru ce soir, concédait le fondeur. Pourtant, c’était une course pour moi, qui n’allait pas vite durant les deux premiers kilomètres".

Keïta, lui, parti en aveugle au couloir n°8 de sa finale du 400 mètres haies, n’allait jamais réellement exister, du moins pour ce qui est de l’espoir de renouveler la performance de sa médaille de bronze aux jeux d’Athènes. Septième à l’entrée de la dernière ligne droite écrasée par le duo US Bershawn Jackson-James Carter en route pour le doublé, le géant tricolore grignotait deux places à l’énergie pour arracher la cinquième place en 48"28, à un centième de son meilleur temps de la saison. A Athènes, Naman avait reçu les félicitations de Colette Besson. Mardi soir, dans la nuit pluvieuse d’Helsinki, il manquait quelqu’un auprès des bleus...

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