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Abdeslam Kenouche : « Je ne me fixe pas de barrières »

Publié le samedi 31 janvier 2009 à 08h02min

Athle.com vous présentait il y a quelques jours le sprinter d’origine camerounaise Emmanuel Ngom Priso, qui pourra porter le maillot tricolore à partir de l’été prochain. Un autre renfort de poids pourra, lui, dès cet hiver représenter l’équipe de France. Il s’agit du demi-fondeur d’origine algérienne Abdeslam Kenouche. Entraîné par Yannick le Helloco à Viry Evry Nord Sud Essonne, le miler a réalisé un début de saison en fanfare sur 800 m lors d’un meeting régional à Eaubonne.

En 1’47"81, il se positionne déjà comme un candidat sérieux à une sélection pour les Championnats d’Europe indoor en salle, du 6 au 9 mars à Turin (Italie). Hier, lors du meeting de Metz, première étape du Circuit National Indoor, il a été devancé sur 1500 m par le Français Yohann Kowal (3’41"08 contre 3’41"44), revenu au top après sa déconvenue lors des championnats d’Europe de cross en décembre dernier (ndlr : sélectionné dans un premier temps, ce dernier avait été retiré de l’équipe de France pour avoir participé à un cross militaire quelques jours avant le rendez-vous européen, alors que le règlement de l’équipe de France interdisait toute compétition dans cette période). Les ambitions de Kenouche ? Rien de moins qu’un podium à Turin. La preuve d’un état d’esprit conquérant. Interview.

Abdeslam, avec 1’47"81 sur 800 m et 3’41"44 sur 1500 m, vous démarrez très bien votre saison…

Effectivement, ça s’est très bien passé à Eaubonne sur 800 m. Je ne m’attendais pas à un tel chrono. Mais, en fait, je n’ai vraiment pris conscience de ma performance qu’hier, lors du meeting de Metz. En observant en spectateur l’allure du 800 m qui s’est gagné en 1’48", je me suis rendu compte que, sans m’envoyer des fleurs, 1’47"81, c’est costaud. Ça m’a ouvert les yeux.

Quelles ont été vos sensations pendant la course ?

Yoann Decimus, qui fait partie du même club que moi, m’a emmené pendant 420 m. Avant la course, je m’étais préparé à avoir mal. Une rentrée, c’est toujours une phase de rodage. Mais, finalement, je n’ai rien senti. Je pense que dans d’autres circonstances, avec un 800 m beaucoup plus relevé, j’aurais pu aller beaucoup plus vite.

Hier, ça s’est un peu moins bien passé sur 1500 m, lors du meeting de Metz, première étape du Circuit National Indoor…

La course a été bizarre. Il n’y a pas eu vraiment de lièvre. Je manquais un peu de préparation spécifique pour cette distance. Pour l’instant, ça peut passer jusqu’au 1000 m. Au-delà, je manque de train.

Visez-vous désormais une qualification pour les Championnats d’Europe en salle à Turin ?

C’est mon objectif. Pour l’instant, je vise plutôt la sélection sur 800 m. Mais ça pourrait changer. Je vais maintenant recourir sur 800 m lors du meeting national d’Eaubonne, le 6 février. Si je me qualifie pour les Championnats d’Europe, le podium ne me semble pas intouchable. Quand je regarde les résultats des années précédentes, je me dis que tout est possible. De toute façon, la salle n’est qu’un objectif intermédiaire destiné à me donner des repères pour l’été. Ce n’est pas trop mon truc. Avec mon grand gabarit, j’ai du mal dans les virages.

Justement, il y aura les Championnats du Monde à Berlin en août prochain…

Je ne me fixe pas de barrières. Je veux décrocher ma qualification pour les Mondiaux et y décrocher une place en finale voire un podium. Il faut courir sans complexes. Ce qui peut paraître impossible ne l’est jamais.

Vous avez attendu de nombreuses années avant de pouvoir postuler à une sélection en équipe de France…

C’est peut-être aussi pour cela que je suis aussi motivé cette année. J’ai envie de montrer que toutes les années que j’ai, entre guillemets, perdues, ont tout de même servi à quelque chose. Ma première demande de naturalisation date de 2003. J’ai connu quatre années d’attente et de galères avant d’obtenir la nationalité française l’an dernier. J’ai livré en même temps deux combats : l’un administratif et l’autre sur la piste.

La tête a-t-elle toujours suivi ?

Côté motivation, ça n’a pas toujours été évident. J’ai quand même refusé une sélection pour les Jeux olympiques d’Athènes, en 2004, sous les couleurs de l’Algérie. Je savais que si je courais pour mon pays d’origine, ma situation se compliquerait encore plus. Et, une semaine après, je reçois un courrier m’indiquant que ma demande de naturalisation a été rejetée. A ce moment-là, tu te dis : « A quoi sert tout ça ? ». Mais, finalement, j’ai réussi à me remotiver. Je me suis dit qu’il fallait y aller, ne pas abandonner. Et j’ai repris l’entraînement.

* Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer


Voir en ligne : FFA

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