Bernard Amsalem : « Mobiliser les partenaires »

Gaz de France vient d’annoncer son retrait du meeting Golden League de Paris Saint-Denis. Comment réagissez-vous en tant que Président de la Fédération Française d’Athlétisme ?

Bien évidemment, c’est un gros coup dur. Ce meeting s’est imposé depuis bon nombre d’années comme l’évènement phare de l’athlétisme français. Il réunit chaque année plusieurs dizaines de milliers de spectateurs. Il a même détenu pendant un temps le record du monde d’affluence pour une compétition d’athlétisme. Et puis, nous gardons tous en tête les superbes courses et concours qui se sont tenus dans un stade de France enthousiaste. La Golden League offre des soirées magiques. C’est une référence.

Quelle est la position de la Fédération par rapport à cette situation ?

C’est une situation très délicate mais pas catastrophique car ce meeting doit et va survivre. Il est primordial pour l’athlétisme français de maintenir un meeting Golden League dans l’Hexagone. Il faut réunir très vite tous les acteurs autour d’un nouveau projet. Discuter, échanger et voir ensemble quelles sont les possibilités de financement pour sauver le meeting. La FFA sera bien sûr présente pour contribuer à trouver une solution.

Comment la Fédération peut-elle s’impliquer ?

Il est encore trop tôt pour le dire. Mais la FFA peut apporter toute son expertise sportive et technique et, pourquoi pas, mobiliser ses partenaires institutionnels et privés autour d’un projet ambitieux.

Sans être langue de bois, l’athlétisme français traverse une passe difficile depuis les Jeux olympiques de Pékin. Qu’en est-il vraiment ? Et surtout, comment inverser la tendance ?

La fin d’olympiade est traditionnellement une période délicate à négocier. Notamment parce que c’est pour beaucoup de partenaires l’échéance de fin de contrat et qu’il est légitime qu’ils s’interrogent sur la reconduction de nos accords. Mais il ne faut pas oublier que des partenaires nous ont déjà confirmé leur confiance en cette fin d’année. Et que nous sommes également en discussion avancée avec des sociétés qui pourraient nous rejoindre prochainement. Mais il est vrai, effectivement, que tout ce qui s’est passé à Pékin nous a été préjudiciable. Encore une fois, ce ne sont pas tant nos résultats qui nous ont causé du tort mais les querelles internes qui ont pesé sur l’état d’esprit général. Elles ont donné une image négative de notre sport. Mais nous ne devons pas nous laisser abattre. Au contraire, c’est dans ces moments difficiles que la famille de l’athlé doit se serrer les coudes. Nous devons nous réunir enfin autour d’un projet commun. A nous d’être imaginatifs. Moi, j’y crois…