Chpts d’Europe indoor : Teresa Nzola Meso, l’héritière
Publié le vendredi 6 mars 2009 à 07h00min
La championne de France du triple saut représente l’une des principales chances de médailles françaises ce week-end à Turin à l’occasion des Championnats d’Europe en salle. Rencontre avec une athlète au parcours atypique et au caractère affirmé qui tentera de faire oublier les absences de Hurtis et Arron.
Et si la surprise de l’athlé français, c’était elle ? La spécialiste du triple saut, Teresa Nzola Meso Ba, 25 ans, participera aux Championnats d’Europe en salle de Turin ce week-end. Et en l’absence de Christine Arron, Muriel Hurtis ou encore Vanessa Boslak, elle pourrait bien faire office de leader de cette équipe féminine. « Ah non, ne me dites pas ça ! Il y a aussi Patricia (Girard), et Antoinette (Nana Djimou) qui peuvent jouer un grand rôle. Antoinette est en forme, elle vient de battre son record en heptathlon… Vraiment, je n’aime pas ce statut. Alors pitié, laissez-le aux autres ! » Et pourtant, Teresa a les épaules pour endosser ce costume après avoir décroché il y a quinze jours sa cinquième couronne de rang lors des Championnats de France en salle. « Ce titre m’a redonné de la force, de l’espoir et a permis aussi de faire taire les mauvaises langues qui pensaient que j’étais grillée à 25 ans ! » Ce sacre arrive donc à point nommé après une période difficile où le moral a souvent été dans les chaussettes. « J’ai été très déçue par mes résultats aux Jeux olympiques, c’est certain, explique celle qui n’a pas passé le cap des qualifications à Pékin. J’avais ma place en finale mais bon, c’est comme ça ».
Surtout, c’est la réaction de certains qui aurait affecté la recordwoman de France : « Au-delà du résultat, j’ai été encore plus déçue par certaines personnes, c’est sûr. Je leur faisais confiance et elles sont allées raconter n’importe quoi aux journalistes ». Elle se sent trahie et elle le dit. Marque de fabrique d’une championne au caractère bien trempée, Teresa n’a pas vraiment sa langue dans sa poche. Même si ça ne l’a pas empêché de tourner la page pour « se sentir encore plus forte aujourd’hui ». Et si elle prépare activement sa saison estivale et les Championnats du monde de Berlin du côté de Lyon, Teresa ne le nie pas : elle aimerait bien frapper fort à Turin ce week-end, où elle a à cœur de défendre sa médaille de bronze obtenue en 2007 à Birmingham. « Bien sûr que je vise le podium. C’est l’objectif ».
La performance serait belle pour la recordwoman de France (14,69 m) qui pourrait enfin reprendre le flambeau des trentenaires Muriel Hurtis et Christine Arron à un moment où l’athlétisme féminin français vit des heures bien troubles : « C’est sûr qu’elles sont les seules à être vraiment médiatiques parce qu’elles sont des athlètes mondialement reconnues. Nous faisons partie de la jeune génération qui arrive et on sait que seuls les résultats feront parler de nous. A nous de faire aussi bien maintenant si on veut sortir de l’ombre ». Du caractère, Teresa Nzola Meso n’en manque pas. Probablement l’héritage d’une enfance pas vraiment tendre pour cette athlète originaire de l’Angola qui a connu la guerre civile avant de rejoindre la France. « C’est ma première source de motivation. J’ai envie de bien faire pour ma famille qui est toujours là-bas ». Aujourd’hui, elle a conscience de la chance qu’elle a. Et elle compte bien la saisir. D’autant qu’elle possède un avantage de taille : elle connaît parfaitement son adversaire la plus dangereuse : « C’est moi-même ! Je l’ai toujours su donc ce n’est pas aux autres que je dois faire attention. Il faut que je sorte du sautoir en me disant que je me suis donnée à fond ».
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