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Courir et voyager, une autre façon de découvrir le monde


Publié le mercredi 24 octobre 2007 à 07h11min

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Après plusieurs mois d’entraînement, portés par leurs rêves et leurs espoirs, ils seront plus de 35000, dimanche 4 novembre, à s’élancer du pont Verrazano pour rejoindre Central Park, 42,195 km plus loin. Avec ses deux millions de spectateurs, le marathon de New York, la plus célèbre et la plus prestigieuse des courses sur macadam, attire toujours plus de candidats. Pour sa 37 ème édition, l’organisation a reçu près de 90000 demandes de dossards du monde entier.




Lorsque le stade devient trop étriqué, que le parcours habituel d’entraînement ne suffit plus, la course à pied sert de prétexte pour filer vers de nouveaux horizons. Au goût de l’effort, chacun veut ajouter la découverte d’une ville, d’un pays, d’une culture. Les participants aux Foulées de la Soie, qui se sont déroulées en Chine, en Août dernier, durant deux semaines, ont ainsi dévalé les pentes des contreforts du Tibet, enjambé le fleuve Jaune, ahané sur des sentiers escarpés aux frontières de la Mongolie et gravi plusieurs centaines de marches sur la Grande Muraille de Chine. Mais ils ont aussi assisté à des dizaines de spectacles, visité des lieux mythiques comme l’armée enterrée de Xian ou le célèbre monastère de Labrang, situé sur les rives de la rivière Daxia. Dans les villages du coeur de la Chine, la plupart se sont arrêtés pour boire un thé, regarder une partie de mah-jong... "Le but est réellement de combiner la course à pied et la découverte culturelle", explique Jean-Claude Le Cornec, directeur de Sport développement et performance organisation (SDPO), une structure bénévole qui organise les Foulées de la soie depuis douze ans. "Chaque année, on essaie de pousser l’association du sport et de la culture à l’extrême ! Si courir était notre seul but, nous passerions à côté de moments inoubliables".

Naturelle et écologique, la course (ou la marche) permet de suivre des routes parfois mythiques ou d’emprunter des sites ancestraux. "Par ses dimensions autant que par son histoire, la Grande Muraille de Chine m’a toujours fasciné, confie Joël Lalanne, vainqueur des Foulées de la Soie en 2007. Depuis quatre ans, je regardais l’avancée des coureurs sur le site Internet de ce raid. En courant sur la Grande Muraille, je me suis revu assis devant mon ordinateur pendant toutes ces années... J’en ai pleuré". La quête des coureurs de fond peut aussi être spirituelle, professionnelle. "Ma femme et moi avons toujours été très sportifs, et nous sommes passionnés par la culture asiatique. En tant que kinésithérapeute, mon épouse s’intéresse depuis très longtemps à la médecine chinoise", confie David Loop, un autre concurrent qui faisait ses premiers pas dans l’empire du Milieu. "Courir, c’est aussi faire un pas vers l’autre. Moi, je cours pour me rapprocher des gens", explique Jean Pautré, un autre concurrent des Foulées de la Soie.

Dans la catégorie des coureurs globe-trotteurs, on trouve aussi des intrépides. Ils aiment la solitude des grands espaces autant que l’imprévu. S’ils ont une idée générale de leur parcours, ils se laissent d’abord guider par leur instinct, ou par leur souffle. "De longues années d’athlétisme m’avaient donné de bonnes bases sportives", explique Mickaël Asser, qui a traversé seul une partie de l’Afghanistan, de la Macédoine et de l’Albanie. "J’avais envie de voyager en solitaire, de vivre des aventures humaines. Je voulais que mon sac à dos devienne mon meilleur ami et connaître mes réactions face au danger, face aux difficultés. Chaque matin, je ne voulais surtout pas savoir où je passerai la nuit suivante".

Ces aventuriers de la course à pied qui fuient les organisations ont généralement lu tous les récits de Jamel Balhi, qui a parcouru, de sa foulée rasante, 171 pays et vu tous les films de Serge Girard. "Des rencontres aux paysages : tout devient plus beau dans l’effort, explique ce dernier, qui a traversé les cinq continents (41000 km) entre 1997 et 2006. Seul le vent dans les voiles permet de faire avancer un bateau. Pour les hommes, il n’y a que le mental et la passion". D’autres, enfin, se sont mis en quête d’arpenter le monde en courant pour délivrer leurs messages, souvent pacifiques. Hajime Nishi, un Japonais un peu excentrique de 58 ans, est de ceux-là. Il fait des marathons dans le monde entier depuis 1997 et s’est fixé pour objectif de courir 1000 marathons dans 250 pays avant la fin de sa vie. Début octobre au Sri Lanka, il en était à 442. Son message ? La suppression de toutes les frontières comme seul moyen de rapprocher les hommes.

*Article écrit par Mr Pierre Lepidi


Voir en ligne : Le Monde

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