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Daegu s’apprête à accueillir les Mondiaux d’athlétisme


Publié le vendredi 26 août 2011 à 20h15min

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A l’occasion des championnats du monde d’athlétisme (du 27 août au 4 septembre), Pierre-Jean Vazel, entraîneur de Christine Arron, nous livre son point de vue et ses analyses sur la compétition et ses à-côtés.




"Colorful Daegu", vraiment ? Les raisons qui ont décidé l’office du tourisme à faire de la couleur l’un des cinq symboles de Daegu ne frappent pas la rétine lorsqu’on arrive dans la ville organisatrice des treizièmes championnats du monde d’athlétisme. Au débarqué, on constate le couvercle nébuleux accroché aux montagnes qui bordent la métropole (2,5 millions d’habitants, quatrième plus grande ville de Corée du Sud). Dessous, on serpente dans un mélange hétéroclite de bâtiments en béton ou en pierre qui ne gardent en rien la mémoire des anciennes fortifications détruites par les Japonais en 1905. Le résultat d’une construction urbaine intense dans un contexte de miracle économique et d’explosion démographique mené par une politique autoritaire à partir des années 1960. L’idée d’organiser les Jeux olympiques en 1988 émerge alors que le sport est utilisé comme un véhicule de la transformation industrielle du pays en quête de reconnaissance diplomatique. La candidature de la capitale, Séoul, l’emportera sur celle de la japonaise Nagoya en 1981.

Pourtant, ni les Jeux olympiques ni les championnats du monde junior d’athlétisme en 1992 n’ont pu booster les résultats sportifs de la Corée du Sud, qui ne pointe actuellement qu’à la 90ème place des nations sur la table des finalistes (seulement trois) depuis la création des championnats du monde, en 1983. Au contraire, les Mondiaux de Tokyo en 1991 ont donné des couleurs à l’athlétisme japonais, faisant passer leur unique finaliste dans la période 1983-1987 à une moyenne de six depuis 1991. Ces résultats pérennes sont non seulement dus à un engouement populaire, mais aussi à la modernisation des installations sportives, aux échanges d’entraînement avec les États-Unis et aux recherches biomécaniques développées de concert avec les nouvelles technologies.

Promotion et garanties financières

La Corée du Sud a bien tenté de se mettre à la page en lançant en 2009, via l’IAAF (fédération internationale d’athlétisme), un appel à candidature aux coaches étrangers. La délégation 2011 comportera donc un Finlandais pour le javelot, un Russe pour les haies, un Ukrainien pour la perche. Rien que des spécialistes. Mais avec deux ans de travail à peine, cet apport technique restera cosmétique sans projet à long terme. Tout comme la séance d’entraînement donnée ce jeudi par Sebastian Coe, double champion olympique, vice-président de l’IAAF et patron des Jeux de Londres 2012, à cent cinquante jeunes étudiants. A moins que l’horizon des Jeux d’hiver de Pyeongchang, en 2018, n’incite à maintenir le gouvernail.

Inexistante athlétiquement, la Corée du Sud, fan de football et de baseball, a obtenu l’organisation de ces championnats en présentant des garanties financières tout à fait convaincantes. Par exemple, la prise en charge de l’hébergement et une partie des déplacements des athlètes et des officiels. Ou encore la signature de partenariat avec deux entreprises sud-coréennes, Samsung et Posco. Le comité d’organisation de Daegu a frappé fort pour promouvoir l’événement dans la cité, avec une campagne d’affiches multicolores dans la rue et de prospectus coincés dans la poignée de porte des maisons. La population, hospitalière et aussi xénophile que patriote, semble s’y intéresser, 94 % des places ayant été vendues. Alors, la partie méridionale du pays du Matin-Calme, et gris, s’éveillera peut-être demain avec l’ouverture des championnats pour donner tout son sens au slogan officiel entériné en 2004 : "Colorful Daegu". Après être devenue une capitale du design, de la mode et du textile, sous l’impulsion du "projet Milan", la terne Daegu qui se déclare colorée, car "diverse et variée, splendide et vivante", sera vraiment pendant dix jours la capitale de la jeunesse et du sport, accueillant mille neuf cent quarante-cinq athlètes portant les couleurs de deux cent deux pays.


Voir en ligne : Le Monde

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