Toute l’actualité des Marathons et de l’Athlétisme
vous etes ici : Accueil » Athlétisme » Danielle Desmier : « Je n’ai jamais douté de Salim »

Danielle Desmier : « Je n’ai jamais douté de Salim »


Publié le vendredi 20 juin 2008 à 07h39min

agrandir

Même si Salim Sdiri est, pour le moment, à l’arrêt pour soigner un genou douloureux, Danielle Desmier, son entraîneur, est confiante. Une fois l’envie retrouvée, elle savait l’Ajaccien capable de grandes choses.




Danielle Desmier, Salim Sdiri a fait savoir récemment qu’il souhaitait participer au concours de longueur de Rome. Un an après l’accident survenu lors de ce même meeting Golden League (Ndlr : Sdiri avait été transpercé par un javelot au niveau du flanc), pouvez-vous nous dire comment vous avez géré et la situation et l’après ?

Gérer, c’est un grand mot. Dans un premier temps, il fallait laisser à Salim le temps de récupérer et ce, tout d’abord, d’un point de vue médical. Il a dû avoir trois mois de repos complet suivis d’un mois durant lequel il n’avait pas le droit de faire grand-chose. Il fallait lui laisser le temps de récupérer au niveau physique et psychologiquement, il fallait lui laisser le temps de digérer tout ça et de retrouver l’envie de repartir. Ce n’était pas si simple que ça au tout début.

Il est vrai que Salim a souvent fait part, alors, de son envie de tout arrêter…

Il ne savait pas trop. Il était un peu traumatisé par l’accident. Ensuite, il s’interrogeait sur sa façon de réagir à la reprise de l’entraînement. Mais, à partir du moment où il a eu envie de reprendre, il fallait prendre le temps de faire les choses, de se remettre en route physiquement, ce qui a été assez facile, et de retrouver la compétition. Ce qu’il a fait au mois de février à Bordeaux.

Quand on subit un traumatisme physique et psychologique de cette ampleur, est-il nécessaire de repartir de zéro ?

Physiquement, Salim avait des bases qui lui ont permis de retrouver relativement vite un niveau physique correct. Techniquement, il n’avait pas perdu grand-chose et il a vite retrouvé ses automatismes. Lui a cette chance, après une interruption, de ne pas perdre énormément de potentiel. Par contre, il est vrai qu’au départ il fallait qu’il retrouve la confiance par rapport au fait de repartir sur de la compétition.

Comment est-ce revenu ? L’avez-vous beaucoup accompagné ? Avez-vous fait appel à une aide extérieure ?

C’était à lui de retrouver l’envie. Il n’y a pas que moi. D’autres personnes, au niveau de la Fédération, de son équipementier, l’ont aidé en l’invitant dans des regroupements qui lui ont permis de retrouver d’autres athlètes. Tout ça l’a remis dans le bain. Mais je pense que Salim avait envie de revenir même s’il doutait un peu.

Le pensiez-vous capable de recouvrer si vite tout son potentiel et d’avoir, si tôt en saison, déjà réalisé les minima olympiques ?

Je n’ai jamais douté. A partir du moment où il a décidé de s’y remettre, je pensais qu’il reviendrait assez vite à son meilleur niveau. Si dans la tête il avait envie, je pensais que c’était possible même si je ne pouvais pas tout maitriser par rapport à ça.

Salim connait, en ce moment, un petit arrêt dû à une inflammation du tendon rotulien au niveau du genou droit. Quelles sont les nouvelles ?

Ça va mieux. Il a eu des soins lundi et il faut maintenant qu’il se repose quelques jours, ce qui était prévu. Pour le moment, je ne pense pas que ce soit très, très grave mais il faut voir comment ça évolue dans les jours à venir.

Il ne sera donc pas présent pour la Coupe d’Europe à Annecy… Quelles vont être les prochaines étapes ?

Salim a prévu de sauter à Villeneuve d’Ascq, le 27 juin. On verra en fin de semaine comment tout ça va évoluer. Si en début de semaine prochaine, ça va bien, il ira. Si non, tant pis.

Salim a déjà les minima en poche, le gros du travail sera maintenant à fournir à Pékin. Comment gérez-vous l’attente en tant qu’entraîneur ? Quel va être son programme avant de partir en Chine ?

C’est plus facile d’avoir fait les minima dès le début de la saison plutôt que de passer son temps à courir après. Ça va lui permettre de se reposer quelques jours pour soigner son genou et ensuite de repartir sur quelques meetings jusqu’aux Championnats de France. Il y aura normalement Rome, Paris puis les « France » à Albi fin juillet. Après, on fera de minis cycles d’entraînement pour préparer les Jeux. Ce sera une préparation terminale pour les Jeux, une préparation que l’on n’a pas totalement arrêtée parce que j’attendais d’abord qu’il fasse les minima.

Avez-vous déjà discuté des objectifs pour Pékin ?

Les objectifs seront tout d’abord de passer les qualifications et d’entrer en finale, ce qui est toujours le plus difficile lors des concours comptant pour ces grands évènements. Il y a, en général, entre 30 et 35 athlètes et il n’y a que douze places pour le concours final sachant que les 35 peuvent prétendre à une place. Il ne faut donc pas se rater ce jour-là. Ensuite, s’il rentre dans le concours final, il lui faudra tenter de rentrer dans la finale proprement dite, la finale à huit. Après, en fonction du niveau qu’il y aura cet été, il visera la meilleure place possible.

Pas d’objectif affiché de médaille ?

C’est trop difficile. Une médaille, c’est trop aléatoire. Tous les athlètes rêvent d’une médaille. Mais dans une finale olympique, tout le monde peut en avoir une et il n’y en a que trois à pourvoir. A moins de quelqu’un qui peut vraiment revendiquer une marge de sécurité sur ses concurrents, il est très difficile de pouvoir dire que l’on fera une médaille aux Jeux.

* Propos recueillis par Sophie Danger


Voir en ligne : Sport 365

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions’inscriremot de passe oublié ?