Finale du Grand Prix : Vlasic vise les 2,10 m

Blanka Vlasic est désormais une star : en une saison, la Croate est passée du statut d’immense espoir à celui de reine confirmée du saut en hauteur à tel point qu’elle se sent désormais capable de battre un jour le record du monde (2,09 m). "Passer la barre des 2,10 m, cela arrivera un jour. C’est devenu un objectif. Je sens que j’en suis capable", a-t-elle déclaré vendredi à Stuttgart à la veille de la finale du Tour mondial. La belle de Split respire la confiance. Sans arrogance, elle avoue "être consciente" de l’attente qu’elle suscite désormais.

C’est que le record du monde de la discipline tient depuis plus de vingt ans. Vingt longues années que plus personne n’a fait mieux que les 2,09 m franchis par la Bulgare Stefka Kostadinova, un soir d’août 1987 à Rome. Un record qui ne devrait cependant plus faire de vieux os si Vlasic, 23 ans seulement, continue sa progression. "Mais je serai patiente", certifie Vlasic. "Je ne sais pas quand je battrai ce record mais je sens que je le battrai. Peut-être l’année prochaine, peut-être plus tard. Je ne sais pas quand mais je sens que je peux le faire". En remportant seize des dix-sept concours auxquels elle a participé cette saison, la géante (1,93 m) native de Spalato aura marqué les esprits en 2007, se plaçant au même niveau de charisme que la perchiste russe Yelena Isinbayeva, star confirmée des stades.

Régularité et panache

Car dans sa régularité à devancer la concurrence, Vlasic a mis du panache en s’imposant à quinze reprises avec des sauts à plus de deux mètres, franchissant même 2,04 m ou plus à six reprises. Ses 2,07 m réalisés début août à Stockholm l’avaient rapprochée un peu plus encore de la marque de Kostadinova, son modèle, lui faisant "prendre conscience de son potentiel". Au point de tenter régulièrement (à sept reprises cette saison) des sauts à 2,10 m, comme vendredi dernier lors de la réunion de Bruxelles. "Lors de mon deuxième essai, j’étais passée vraiment tout près de l’exploit", s’est-elle rappelée.

A Bruxelles, une fine pluie avait perturbé la fin de son concours. Or, pour battre un record du monde, "tout doit être parfait", avait-elle expliqué : "les conditions et la condition". La championne du monde d’Osaka, au sommet du début à la fin de la saison, est toujours entraînée par son père, notamment. Cet ancien décathlonien qui avait baptisé Blanka en hommage à la ville Casablanca où il séjournait durant les Jeux méditerranéens de 1983 quand sa fille est venue au monde.

"On me demande toujours ce que j’ai changé au niveau de mon entraînement depuis que je suis devenue si performante. Ma réponse est rien", assure Vlasic. Je suis mon chemin, c’est tout. Je suis bien encadrée et les excellents résultats réussis dès le début de la saison m’ont mise en confiance. Pour le reste, j’ai juste eu de la réussite en ne déplorant pas de blessure ni de baisse de régime aux niveaux physique et mental. J’espère que cela va durer", conclut celle qui fut double championne du monde junior en 2000 et 2002.