Florent Lacasse : « Il faudra être conquérant à Athènes »

Florent, comment abordez-vous cette coupe du Monde, une épreuve que les athlètes français ont peu l’habitude de disputer ?

Le plus sérieusement du monde. Je suis un peu resté sur ma faim cette saison. J’ai fait trois fois 1’44", mais j’avais la sensation de pouvoir battre mon record (ndlr : 1’44"48 en 2004). Je suis donc un peu déçu. A Athènes, il faudra que je sois conquérant si je veux faire quelque chose de grand.

« Quelque chose de grand », c’est un chrono ou une bonne place ?

Je pense plutôt à la place. Je vais faire le forcing pour être dans les trois premiers. Je veux aussi contribuer à aider l’équipe de France.

Comment expliquez-vous de ne pas avoir battu votre record cette année ?

C’est un concours de circonstances. Je pense qu’à Riéti, j’étais capable de battre mon record, mais les circonstances ne l’ont pas permis. Je réalise en 1’44"75 en passant en moins de 50" aux 400 m... J’ai été trop ambitieux. Mais je pense que j’avais 1’44"10 dans les jambes.

Vous pensez que la course ira vite à Athènes ?

Je n’en ai aucune idée. Les dernières courses, comme la finale du Grand Prix à Stuttgart qui s’est gagnée en 1’47", n’ont pas été rapides. Les gars n’ont plus trop envie de courir vite, mais il faut toujours s’attendre à un coup d’éclat...

Avez-vous digéré votre déception des championnats d’Europe de Göteborg ? Après la finale, où vous aviez terminé 6 ème, vous étiez déçu...

J’étais dégoûté, oui. Mais le fait d’avoir recouru tout de suite, à Monaco puis dans une ou deux autres courses, m’a fait passer à autre chose. Mais aujourd’hui encore, je n’aime pas penser à cette course. Ce fut un cauchemar. J’y ai beaucoup pensé les jours qui ont suivi. Je visais un podium, même si je n’en avais pas parlé avant. La compétition était ouverte, et j’étais en super forme.

Vous avez prouvé dans cette compétition, malgré cet échec en finale, que vous aviez progressé, en particulier en remportant votre série puis la demi-finale. Comment expliquez-vous ces progrès ?

Je suis revenu à des bases d’entraînement plus logiques, avec mon premier coach (ndlr : Pascal Haudicot). J’ai bien travaillé tout l’hiver, même s’il m’a encore manqué un peu de foncier. Le fait de revenir en Provence a aussi été intéressant pour moi, car Paris ne me plaisait pas énormément (ndlr : il s’entraînait depuis trois ans à l’Insep avec Fernand Urtebise). Désormais, je suis auprès des miens, je ne galère plus dans les transports pour aller m’entraîner, je suis mieux dans ma vie.

Vous devriez donc continuer à progresser l’an prochain ?

J’ai été handicapé un mois et demi l’hiver dernier à cause d’une rupture d’un tendon accessoire, près du tendon d’Achille. L’hiver prochain, je ne referai pas la même erreur : j’irai m’entraîner au chaud, et je ne ferai pas trop de séances spécifiques ou de vitesse. Oui, j’espère être plus fort l’année prochaine...

Avec quels objectifs ?

Je ne gagnerai sans doute pas une seconde et demi, mais si je peux faire moins d’1’44", et être régulier à 1’44", ce serait bien. De toute façon, je n’ai pas le choix : je devrai être à ce niveau là si je veux faire quelque chose aux championnats du Monde...