Franck Chevallier : « 2 bilans médicaux annuels pour prévenir les blessures des meilleurs athlètes »
Publié le mardi 12 septembre 2006 à 08h06min
La semaine passée fut chargée pour la Direction Technique Nationale, les entraîneurs et les cadres techniques de l’athlétisme venus de tous les coins de l’hexagone. D’assises en séminaire, les techniciens ont dressé le bilan sur la saison qui s’achève, avant d’établir la liste des objectifs et des moyens d’action pour les années à venir. Parmi ceux-ci, éviter la cascade de blessures qui a handicapé l’équipe de France cet été. Le point avec le DTN, Franck Chevallier.
Franck Chevallier, la semaine passée fut dense pour les cadres techniques...
Nous avions effectivement plusieurs rendez-vous au programme, entre le séminaire de la DTN, le colloque des cadres techniques (ndlr : les quelque 110 cadres techniques répartis sur tout le territoire et mis à la disposition de la FFA par le Ministère) et les assises des spécialités, qui réunissaient les entraîneurs.
Quel est le rôle de ces réunions ?
Le séminaire de la Direction Technique a permis de faire le point sur la saison écoulée, de voir ce qui avait fonctionné ou pas, sur un plan bien plus large que celui des résultats ou des championnats d’Europe de Göteborg, tout en traçant les grandes lignes de notre action pour 2007.
Au rayon des points positifs, que retenez-vous de la saison ?
Nous avons réussi à bien impliquer tous les cadres techniques sur l’ensemble de nos projets, à établir une vraie collaboration. De même, nos collègues cadres techniques dans les ligues ont constitué de bons relais avec le terrain. Leur implication est une vraie satisfaction. Au niveau sportif, la gestion des entraîneurs personnels et des équipes de France dans leur ensemble a également été une réussite. En espérant que les blessures qui ont frappé l’équipe de France en Suède relevaient de causes contextuelles.
Justement, on dit souvent qu’une telle avalanche de blessures ne peut être due au hasard. Avez-vous analysé ce phénomène ?
Oui, et nous avons décidé de mettre en place un dispositif de prévention. Nous allons établir une visite médicale de rentrée pour les meilleurs internationaux, sur des dates que nous allons définir avec eux. Ils seront présents, pendant cinq jours, au C.E.R.S. de Boulouris. Nous ferons avec eux un point médical complet, sur les plans morpho-statique, iso-cinétique, dentaire... Puis les entraîneurs personnels les rejoindront pour en discuter avec l’encadrement médical, et trouver comment y remédier. Une première session de cinq jours se tiendra à la rentrée, une deuxième à la fin de la saison hivernale.
Quels athlètes sont concernés par cette mesure ?
Les finalistes potentiels aux championnats du Monde, ainsi que les membres des collectifs (relais), soit plus de 30 athlètes au total.
Parmi les points négatifs...
Nous avons rencontré des difficultés, au sein de la DTN, à nous réunir lors des six premiers mois, en particulier à cause de mes diverses obligations. Du coup, nous avons proposé beaucoup de projets que nous n’avons pas toujours pu assumer. Nous avons donc défini des priorités pour 2007, comme par exemple resserrer notre attention autour de l’élite, car nous allons faire face à trois événements mondiaux dans les trois années à venir (ndlr : les championnats du Monde puis les jeux olympiques avant, à nouveau, les championnats du Monde). Ce sera l’une des différences avec cette année, où nous avions ouvert la sélection, dans la perspective des championnats d’Europe, moins relevés.
Quelles sont vos autres pistes à développer ?
Nous voulons mettre l’accent sur la formation, et en particulier sur le système des coaches « athlé santé ». Nous avons déjà organisé une session de formation, et nous avons énormément de demandes pour la seconde. Et les retours qui nous viennent du terrain sont très favorables. C’est une action structurante pour les clubs, et nous voulons absolument la développer. Nous avons aussi un projet important par rapport au monde scolaire, avec une opération particulière sur les championnats de France de cross : nous voulons organiser un championnat interligues minime qui mêlerait athlètes scolaires et fédéraux. Dans le même ordre d’idées, l’opération « 1000 minimes » déboucherait sur une opération de zones.
Comment ces réflexions se sont-elles articulées avec les assises ou le colloque ?
Nous avons présenté et discuté de tous ces projets au colloque des cadres techniques. Les débats étaient organisés en commissions de réflexion pour mieux imaginer comment décliner ces grands axes dans les ligues. Les assises des entraîneurs ont permis, en outre, d’évoquer les thèmes de la préparation physique, des évolutions entre le haut niveau junior et senior. Et également de présenter la ligue professionnelle aux entraîneurs. Cela a permis de mettre fin à certains fantasmes qui couraient autour de la professionnalisation des athlètes. Ce fut très positif. Il nous faut maintenant aller dans les ligues et dans les clubs pour expliquer le principe de la Ligue Pro, afin que l’Assemblée Générale, début décembre, puisse se prononcer sur le sujet en toute connaissance de cause.
Un message, un commentaire ?
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.