Franck Chevallier : « L’équipe de France se doit d’avoir de hautes ambitions »
Publié le mardi 2 janvier 2007 à 17h59min
A l’aube de la nouvelle année, le Directeur Technique National, Franck Chevallier, jette un regard sur 2006 avant de se projeter en 2007. Entretien.
Franck Chevallier, avant de nous projeter sur 2007, un retour sur 2006. Que retiendrez-vous de l’année passé pour l’athlétisme français ?
Franck Chevallier : Le sentiment d’une année pleine, d’une très belle réussite. Il y a eu la victoire des garçons lors de la Coupe d’Europe des épreuves combinées, lors de la Coupe d’Europe Spar, grâce à laquelle l’équipe de France masculine s’est qualifiée pour la première fois de son histoire en Coupe du Monde. Il y a, aussi, le beau bilan de Göteborg et des Championnats d’Europe en Suède côté masculin. Mais également la tristesse que les féminines soient un peu passées au travers. On a beau se dire que huit médailles, c’est déjà un beau bilan, on se répète aussi que cela aurait pu être mieux… Quand l’équipe de France est conquérante, elle doit avoir de hautes ambitions.
Avez-vous essayé d’analyser pourquoi certains athlètes étaient soit passés au travers, soit furent victimes de blessures. N’est-ce dû qu’au hasard ?
Nous avons fait le point avec les entraîneurs : il n’y a pas eu de différence dans la préparation des athlètes entre 2005 et 2006. Il n’y a donc pas eu de problème de ce côté-là. Mai on a remarqué que celles et ceux qui avaient démarré très tôt la saison, ou qui n’avaient pas totalement réglé des petits soucis de santé hivernaux avaient fini blessés. C’est la raison pour laquelle nous avons organisé un grand bilan morpho-statique des athlètes de l’équipe de France en novembre. Une deuxième session aura lieu au mois de mars.
On peut aussi noter que, depuis 2003, l’athlé français connaît alternativement une année faste, puis une année beaucoup plus difficile…
Il est aujourd’hui globalement plus dur, pour une nation, de rester au meilleur niveau mondial deux ans de suite. C’est d’autant plus vrai en France où un athlète, quand il réussit à très haut niveau, est entraîné dans un maelström médiatique et de sollicitations qui échappe à l’athlète et à son entourage. Il est souvent difficile de dire non. Nous n’avons pas, par ailleurs, la réserve de population de pays comme les Etats-Unis ou la Russie. L’enchaînement des saisons, leur durée et leur récupération sont également devenus plus dur à gérer.
Quels seront les grands objectifs des équipes de France cette année ?
De réussir au plus haut niveau, sur le principal objectif de l’année : les Championnats du Monde d’Osaka, en août, au Japon. Le contexte climatique et géographique sera difficile, avec le décalage et l’humidité. Les athlètes, dans leurs esprits, y sont préparés. Pour ce qui est de l’hiver, l’été est suffisamment dur pour que nous ne nous fixions pas d’objectifs majeurs, si nous ne voulons pas fragiliser les athlètes. Dans ce contexte, les Championnats d’Europe en salle de mars permettront une ouverture vers les plus jeunes, pour offrir à ces athlètes des opportunités de s’illustrer. Cela s’est déjà vu dans le passé sur cette compétition, notamment en demi-fond. Enfin, nous aurons un objectif majeur du côté du hors stade : les Championnats d’Europe de course en Montagne, que nous organisons le 8 juillet à Cauterets. Nous connaissons le niveau de l’équipe de France, qui réussit souvent dans cette compétition. J’ai donc demandé aux athlètes de se concentrer sur cet objectif précis, parce qu’il faut le réussir sportivement, comme sur le plan populaire. C’est un événement international, et la France sera devant son public, à une heure où la discipline – comme toutes celles liées à la nature – sont en plein développement.
Quels vœux peut-on formuler pour l’équipe de France en vue de 2007 ?
Des vœux de réussite au plus haut niveau, des vœux de santé pour les athlètes blessés depuis longtemps. Mais aussi des vœux, plus largement, pour tous les acteurs de l’athlétisme et du haut niveau, qui est la vitrine de l’athlé français. Enfin, je formulerai aussi un vœu pour la Ligue Nationale qui se met en place. C’est un moment charnière de l’histoire de l’athlétisme, avec des entraîneurs, des athlètes et des clubs qui vont entrer dans un dispositif nouveau. Ce dossier nous occupera d’ailleurs une bonne partie des six premiers mois de l’année, qui sera, une nouvelle fois, chargée. Mais si ce n’était pas le cas, ce ne serait pas amusant, non ?
Voir en ligne : F.F.A
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