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Franck Chevallier : « Ne pas mourir »


Publié le vendredi 17 août 2007 à 07h09min

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Juste avant de s’envoler pour le Japon, Franck Chevallier a dressé un mini état des lieux de l’athlétisme français. Le Directeur technique national a évidemment évoqué les chances de la la délégation tricolore de briller lors des 11 èmes Championnats du monde, qui se tiendront à Osaka entre le 25 août et le 2 septembre, espérant entre trois et cinq médailles. Le dopage, qui a pu toucher récemment le demi-fond français, et les déclarations fracassantes visant certains membres des Bleus, ont également été abordés par Chevallier.




Quel est votre sentiment sur le potentiel de la délégation tricolore pour les Mondiaux d’Osaka, notamment après les Championnats de France début août ?

On va là-bas évidemment pour se classer le mieux possible. Pour moi, l’équipe est sensiblement du même niveau que celle d’il y a deux ans à Helsinki. Certains athlètes, je pense à Doucouré, Arron et Barber, ont connu des pépins physiques et se trouvent aujourd’hui dans une phase ascendante. On espère qu’ils arriveront au top à Osaka. Si les Dieux japonais sont avec nous...

Le pays du soleil levant sera-t-il difficile à conquérir ?

Il y a d’abord eu des problèmes de logistique avec un gros dispositif mis en place au camp d’entraînement de Wakayama. On a choisi cette solution car ce sera dur pendant les premiers jours avec un fort taux d’humidité et une grosse chaleur, en plus du décalage horaire. On a essayé de placer les athlètes dans les meilleures conditions possibles. Le stade d’entraînement, par exemple, est à 10 minutes du camp.

A Sydney, on avait critiqué le fait que les Français s’étaient également isolés du stade de compétition. N’y a-t-il pas à nouveau un risque ?

Par rapport aux JO, on est ici dans des conditions climatiques extrêmes. La plupart des nations ont d’ailleurs un camp de base. Le centre d’entraînement est à une heure de transport de l’hôtel d’Osaka, c’est aussi pour cette raison qu’on a choisi Wakayama. On s’est donné les moyens d’un lieu de repli mais les athlètes ont le choix de rejoindre l’hôtel d’Osaka quand ils veulent. De toute façon, la plus grande partie de la délégation y sera aux alentours du 28.

Par rapport à 2005, on a le sentiment qu’il existe moins de certitudes sur les réelles capacités des Bleus à briller. C’est votre avis ?

Les athlètes viennent en tout cas avec la même ambition. Ladji Doucouré, par exemple, n’est pas dans la position d’il y a deux ans mais son travail à l’entraînement est encourageant. Sur une course, il peut relever le défi de garder son titre sur 110 m haies mais son plus gros défi sera d’entrer en finale. Comme Ladji, Eunice (Barber) et Christine (Arron) sont aussi capables de faire très fort.

Un objectif de médailles a-t-il été fixé ?

C’est toujours difficile de donner un chiffre mais on se situe entre trois et cinq. C’est le niveau actuel de l’athlétisme français, même si on espère mieux évidemment. Une dizaine d’athlètes, comme Mesnil, Boslak ou Montebrun, peuvent jouer leur carte et espérer quelque chose. David Alerte peut surprendre. L’émulation est d’autant plus forte qu’il y a plus d’athlètes capables de créer la surprise.

Comment va Eunice Barber ?

Ses problèmes de cuisse ne sont pas définitivement résolus mais elle va de mieux en mieux. Elle n’a pas encore pris de décision. Aujourd’hui, je suis très optimiste pour la longueur, plutôt interrogatif pour l’heptathlon.

Qu’ont donné les contrôles longitudinaux après les France ?

A ce jour, il n’y a rien de particulier à signaler pour tous les athlètes en lice aux Mondiaux. Nous avons d’ailleurs fourni à l’IAAF les plans de vols et les informations pour localiser tout le monde. Ils ont annoncé une vague importante de contrôles inopinés, diligentés notamment par l’AMA (Agence mondiale anti-dopage).

Les répercussions de l’affaire Bob Tahri peuvent être un danger pour le moral des troupes ?

A la sortie de ces articles, je pensais qu’il s’agissait de tentatives de déstabilisation et je reste aujourd’hui sur mes positions. Julie Coulaud a engagé une procédure et je pense que Bob fera de même au retour des Mondiaux Ils ont été affectés, en tout cas, c’est sûr. La suspicion aujourd’hui pèse sur tout le monde et c’est ce qui est dommage. C’est un état de fait, ces pratiques existent et nous en France on lutte car on ne veut pas mourir, à l’image d’autres sports en grand danger. Il n’y a pas non plus de risque zéro car les tricheurs existeront toujours dans la société. Mais on a la volonté d’avancer vers un sport propre.

Le demi-fond français a été touché récemment par le dopage, les risques continuent d’exister comme vous dites. Avez-vous des angoisses quand vous vous levez le matin ?

A partir du moment où l’on s’engage dans ce combat, il ne faut pas avoir d’angoisse. Ça peut concerner des athlètes qui, par faiblesse ou par erreur, s’égarent, et pas seulement poussés par une forme de délinquance. Cette minorité doit être écartée mais cette dernière peut influencer certains athlètes qui pensent finalement qu’il faut en prendre pour y arriver. Je peux comprendre les raisons qui poussent celui qui doit nourrir sa famille au fond de l’Afrique mais il faut le sanctionner. Il faudrait avoir recours à la justice pénale pour les sanctions. S’il s’agit de fortes amendes, ça fera peut-être réfléchir certains.


Voir en ligne : Sports.fr

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