Hurtis : « Je n’ai pas le niveau »
Publié le samedi 5 août 2006 à 13h59min
Les temps dont difficiles pour Muriel Hurtis. Depuis deux ans, et sa médaille de bronze obtenue aux jeux olympiques d’Athènes, la sprinteuse française a quasiment disparu de la circulation. Après une année 2005 consacrée à sa maternité, Hurtis, il est vrai, perturbée par de nombreuses blessures, a eu du mal à retrouver son niveau. Malgré cela, elle sera bien présente à Göteborg, sur 200 m, pour les championnats d’Europe. Lucide sur sa situation, elle ne peut viser pour l’instant que les demi-finales.
Vous êtes retenue pour les championnats d’Europe malgré une saison très difficile. Que s’est-il passé ?
Après ma maternité, j’ai été touchée durant l’hiver dernier au genou, des problèmes de cartilages. Je me suis soignée et j’ai pu recourir à peu près normalement de mars à début mai. Et puis, nouveau coup dur avec une nouvelle blessure, aux ischio-jambiers cette fois-ci. Du coup, trois semaines d’arrêt complet puis reprise à Noisy-le-Grand le 15 juin. C’était une déception avec un 11"67 sur 100 m.
Et puis au meeting de Madrid, c’est plus qu’une déception...
Là, c’est le coup de massue. Sur le 200 m, je réalise la plus mauvaise course de ma carrière, un vrai cauchemar. Même si je n’étais pas bien, en phase de reprise et en manque de sensations, je me voyais en dessous de 23"50 et je fais 23"97. Je me suis mal battue techniquement. Je n’ai pas revu les images de la course et je ne suis pas sûre que je les reverrai. Pas dans l’immédiat en tout cas.
Pourquoi un tel chrono ?
Il faut être réaliste. Je n’avais pas le niveau et je ne l’ai pas non plus aujourd’hui. Il me manque du temps et pas mal de séances d’entraînement. Maintenant, aux championnats de France, j’étais un peu plus rassurée. 23"56 en série et 23"22 en finale avec une troisième place. Je suis contente de cette finale justement parce que je me suis battue.
Avec votre palmarès, comment vivez-vous cette situation ?
C’est dur de s’avouer que l’on n’a plus le niveau surtout après Madrid, c’était un sentiment vraiment terrible. Je sais que je me trouve dans une période où ça ne va pas très bien mais c’est comme ça. Je me servirai de cette expérience pour rebondir l’année prochaine. Maintenant, si je ne retrouve pas mon niveau, j’envisagerai peut-être d’arrêter, je ne sais pas.
Que pouvez-vous alors espérer pour Göteborg ?
La distance pour l’instant, je ne la tiens pas. C’est clair, j’aurai vraiment du mal à garder mon titre. Viser une demi-finale, ce serait déjà bien. Je reste aussi disponible pour le relais. Engranger des courses en ce moment ne peut pas me faire de mal, au contraire !
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