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JO 2016 : Le relais 4x100 m masculin pour la Jamaïque


Publié le samedi 20 août 2016 à 14h42min

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S’il n’y était déjà, Usain Bolt est entré un peu plus dans la légende des Jeux olympiques vendredi 19 août en remportant à Rio sa neuvième médaille d’or, grâce à ses camarades du relais 4 × 100 mètres jamaïcain. C’est son troisième triplé consécutif sur 100 m, 200 m et 4 × 100 m, après ceux de Pékin et Londres. Il s’agissait de la dernière course de l’icône aux JO, qui entend s’arrêter après les Mondiaux de Londres, en 2017.




A moins que Yohan Blake, deuxième relayeur et partenaire d’entraînement de Bolt, n’accomplisse la mission qu’il a confié à la télévision brésilienne après son tour d’honneur : « Ne le dites pas à Usain, mais je vais le faire revenir en 2020 ».

En 2020, les JO auront lieu à Tokyo, et le relais 4x100 mètres japonais a quelques années d’avance sur le rendez-vous : il a été le dernier adversaire de Bolt. Dans la dernière ligne droite, le Japonais Aska Cambridge était lancé au coude à coude avec Bolt avant de céder très rapidement et logiquement. Le jeune relais japonais, pourtant privé du double champion du monde junior Sani Brown, a battu le record d’Asie en 37 secondes et 60 centièmes. A 33 centièmes des Jamaïcains (37 s 27), loin de leur record du monde battu à Londres en 36 s 84.

Les Américains disqualifiés

L’Américain Trayvon Brommell franchissait la ligne en troisième position et faisait une cabriole, emporté par son élan. Malgré l’humiliation d’être battus par le Japon, les Américains entamaient un tour d’honneur durant lequel ils apprenaient leur disqualification. Le jury a sanctionné une transmission hors zone entre Tyson Gay et Justin Gatlin.

« On nous a dit qu’on avait transmis le témoin trop tôt. Quand je revois les images, je n’ai pas cette impression », a déclaré Gatlin, médaillé d’argent sur 100 m derrière Usain Bolt. « Tout ce que nous pouvons faire, c’est essayer de contester ».

Depuis que la Jamaïque a posé sa patte sur le sprint mondial, en 2008, les Etats-Unis ne sont pas montés sur un podium olympique : ils ont fait tomber le relais en séries à Pékin, perdu leur médaille d’argent de Londres après le contrôle positif de Tyson Gay et été disqualifiés en finale à Rio.

Le Canada a profité de la mésaventure américaine. Son finisseur Andre DeGrasse, qui revenait fort sur les Américains et Japonais dans les trente derniers mètres, remporte ainsi une troisième médaille à Rio (bronze sur 100 m et 4 × 100 m et argent sur 200 m).

Bolt rejoint Lewis et Nuurmi

Mais il n’y avait qu’une seule star dans cette soirée, comme dans ces épreuves d’athlétisme. Usain Bolt, dont le nom était scandé par le stade olympique Engenhao, embrassait comme de coutume son couloir, le 4, avant de taper dans le couloir voisin, celui des Américains, et de mimer un zéro avec sa main.

Pour le Jamaïcain, le décompte s’arrête à neuf. Neuf médailles d’or aux JO. Usain Bolt rejoint Carl Lewis et le « Finlandais volant » Paavo Nurmi dans l’histoire de l’athlétisme. « Je veux être un des plus grands, entre Mohamed Ali et Pelé », avait déclaré le Jamaïcain avant cette finale. Son vœu est exaucé.

Il faut ajouter à ce palmarès olympique exceptionnel 11 médailles d’or en championnat du monde. Depuis son éclosion dans le Nid d’Oiseau de Pékin, Usain Bolt n’a perdu qu’une course en grand championnat : le 100 mètres des Mondiaux 2011 à Daegu, dont il avait été disqualifié pour faux départ.

Si, chronométriquement, il a décliné depuis les JO de Londres, celui qui fêtera ses 30 ans le 21 août a conservé une marge sur ses adversaires. Ce fut encore le cas à Rio.

Sur 100 m (9 s 81), il a raté son départ mais remonté Gatlin dans la deuxième partie de course, donnant aux spectateurs un sentiment d’inéluctabilité. Sur 200 m, sa distance préférée, il n’a pas abaissé son record du monde comme il l’espérait, mais ses 19 s 78 sur une piste mouillée lui laissaient plus de deux dixièmes d’avance sur DeGrasse. Enfin, sur 4x100 m, c’est sa dernière ligne droite, ainsi que la qualité du passage de relais d’Ashmeade, qui a permis de faire la différence.

« C’est triste, mais je suis heureux »

Hors piste, ses apparitions ont suscité une ferveur contrastant avec la tristesse de certaines soirées d’athlétisme, où le stade était à moitié vide. Les Brésiliens se sont entichés de celui qui avait ouvert ses JO par une conférence de presse agrémentée d’un spectacle de samba.

Lui-même ne s’est jamais privé de quelques pas de danse, comme après le relais 4x100 m, et a lancé d’innombrables déclarations d’amour au peuple brésilien. « Vous chantez mon nom, j’ai eu la chair de poule en permanence. Merci du fond du cœur », a-t-il dit pour sa dernière interview des Jeux à la télévision brésilienne.

« J’étais ici pour écrire la légende et c’est ce que j’ai fait. C’est triste de ne plus courir aux JO, mais je suis heureux. Je suis soulagé d’avoir accompli ce pour quoi j’étais venu », a déclaré le souverain de l’athlétisme, qui laisse derrière lui un royaume en décomposition.

* Article publié par Clément Guillou


Voir en ligne : Le Monde

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