Julie Coulaud : « Descendre sous les 9 min 30 sec sur 3000 m steeple »

Jusqu’à présent, vous aviez privilégié le cross. Pourquoi vous lancer aujourd’hui sur le 3000 m steeple ?

Je veux aller aux championnats du monde d’Osaka. Le 5000 m m’intéressait, mais les minima étaient particulièrement difficiles à décrocher : je ne sais pas si j’aurais pu faire un chrono de 15’ sur cette distance. Sur 1500 m aussi, je trouvais les minima compliqués à réaliser. Du coup, mon ancien entraîneur m’a orienté vers le 3000 m steeple. J’ai commencé à me préparer au mois d’avril 2006, mais une blessure au tendon d’Achille m’a fait tout arrêter. J’ai repris en juin-juillet pour préparer les cross. Cette année je m’entraîne avec Joseph Mahmoud depuis le mois d’avril, et c’est là que j’ai recommencé à préparer le 3000 m steeple.

Comment vous êtes vous sentie pendant cette course ?

Beaucoup de gens m’avaient dit de ne pas partir trop vite parce que le dernier kilomètre était dur. J’ai fait comme ils me l’ont conseillé. Je suis restée en queue du premier peloton et j’ai remonté mes adversaires petit à petit. Cette tactique ne m’a pas semblé si difficile que ça. J’étais parfaitement préparée pour le plat et les barrières, mais le franchissement de la rivière m’a posé des difficultés.

Etes-vous surprise d’avoir battu le record de France pour votre première sortie ?

Oui, je pensais courir en 9’35", voire en 9’40". Bon, 9’32", ce n’est pas si loin de mes prévisions mais je voulais directement faire les minima pour les mondiaux (9’42") et me débarrasser de cette charge. Maintenant, j’ai le billet pour Osaka et le record de France en poche ! Alors, tout va bien. Je me suis fait plaisir, même si, au début, j’avais peur de tomber et de ne plus vouloir faire de steeple.

Comment abordez-vous la saison à présent ? Quelles sont les prochaines échéances ?

Il y a la coupe d’Europe les 23 et 24 juin. J’aimerais m’y aligner sur 3000 m plat mais cette décision dépendra des choix du DTN. Ensuite, il y aura le meeting d’Athènes, le 2 juillet, où je vise une grosse performance sur 3000 m steeple. Il y aura là-bas du beau monde, et je voudrais descendre sous les 9’30". Enfin, j’ai bien sûr les championnats du monde d’Osaka dans mon viseur. Je pense que terminer dans les cinq premières mondiales sera possible. La première, la Russe (Gulnara Samitova-Galkina, recordwoman du monde en 9’01"59, ndlr) est intouchable. Mais, derrière elle, tout est jouable.

Vous dites que le 5000 m vous intéressait, à l’origine, pour les mondiaux. Allez-vous vous lancer parallèlement sur cette distance ?

Je compte courir un 5000 m en fin de saison, après Osaka si tout va bien. Je voudrais rentrer dans un grand meeting, pour terminer dans les cinq premières, et me rapprocher des 15’.

Vous pointez à la cinquième place du bilan mondial du 3000 m steeple avec votre record de France. Quel regard portez-vous sur votre avenir international à moyen et long terme ?

J’ai le temps, je n’ai pas encore vingt-cinq ans. Le 3000 m steeple féminin est une discipline nouvelle, c’est pour ça que j’ai tenté ma chance. Je vais continuer à m’entraîner sur cette distance, mais aussi sur 5000 m et 1500 m. On ne peut pas raisonnablement ne faire que du steeple dans une saison. Tous les « steepleurs » se préparent comme ça, sur plusieurs distances. Je peux encore progresser même si le niveau international n’arrête pas de croître et qu’il y a de plus en plus d’athlètes. Courir, un jour, en 9’30" me semble dans mes cordes.