La Mythique International Run "Belves-Millau" de retour en 2015

Cette épreuve initiée par Michel Carcenac, le créateur des 100 kilomètres de Belvès, et son compère Jean Brengues, coureur émérite, n’a pourtant été organisée qu’à deux reprises. Une première fois dans le sens Millau-Belvès en 1979 (44 participants) puis en 1981 dans le sens retour Belvès-Millau (60 participants).

Mais alors pourquoi, plus de trente ans après, la simple évocation de « Millau-Belvès » fait toujours briller les yeux des routards aux foulées rasantes et fait aussitôt remonter à la surface les patronymes des Zabalo, Bellocq, Boussiquet, Mainix, Comas, Stenger et consorts ? Chez ceux qui ont les tempes aujourd’hui grisonnantes bien sûr, mais aussi chez les plus jeunes qui, un jour ou l’autre, ont forcément entendu parler de Millau, de Belvès, et de Millau-Belvès... Sans doute parce que l’idée simpliste de rallier les deux capitales françaises du « Cent Bornes » séparées de quelque 250 kilomètres tenait autant de l’audace que du génie de l’inventeur. Personne auparavant n’avait osé proposer à ses pairs une course pédestre d’une telle distance, 257 km pour la première liaison et même 271 deux ans plus tard pour le retour. Le Spartathlon lui-même, devenu la référence mondiale, ne fut créé qu’après, en 1983, sur le même schéma de ville à ville, entre Athènes et Sparte.

Jean-Jacques Mérienne le gardait au chaud dans ses tiroirs depuis longtemps. Profitant aujourd’hui de sa retraite professionnelle imminente, il est cette fois bien décidé à se lancer corps et âme dans ce projet monumental. Ce Périgourdin qui vit à moins de 30 kilomètres de Belvès possède les bases solides de celui qui sait de quoi il parle : entre 1996 et 2001, il a terminé trois fois le Spartathlon et deux fois la Sakura-Michi, le pendant japonais du Spartathlon grec. Et de toute évidence, la « Mythique International Run » (prononcer MIR) qu’il vient d’annoncer pour juin 2015 est résolument inspirée de ces deux grandes classiques et aimerait elle aussi évoluer progressivement vers une épreuve de caractère international. « Une épreuve dans l’esprit du Spartathlon et de la Sakura-Michi, doit à mon sens répondre à plusieurs critères, c’est obligatoirement un ville-à-ville d’une distance de 240 à 250 kilomètres, sans assistance extérieure autre que les points de ravitaillement fournis par l’organisation, avec pour points de départ et d’arrivée deux endroits mythiques et tout ça doit tenir dans un délai de 36 heures. Enfin et c’est primordial, ces épreuves doivent faire appel à l’esprit de Olympisme qui ouvre à l’échange et à la fraternité ». Voilà joliment résumée l’affaire en quelques mots.

Pour parachever ce projet, qui d’autre que Jean-Marc Bellocq pouvait être le parrain rêvé de ce renouveau ? C’est dit, La Mythique se déroulera sous l’œil expert du légendaire spécialiste des 100 km, 8 fois vainqueur à Millau et 9 fois à Belvès.

« De Belvès à Millau, c’est un long voyage. Un effort déraisonnable pour un non initié, hors de portée du commun des coureurs. Un effort ingrat, démesuré, interminable. L’intelligence dose l’allure, impose des précautions diététiques, tolère d’inévitables passages à vide. Le moral interdit le découragement, ordonne de continuer malgré la souffrance. Les jambes courent, marchent, piétinent, avancent ». C’est ce qu’on pouvait lire en 1981 dans le reportage du magazine Courir. Les postulants sont prévenus et le défi vient de démarrer en trombe, sur des bases très rapides... Quatre jours seulement après l’annonce de ce retour très attendu, 30 coureurs avaient déjà postulé à l’aventure.

* Article publié par Jean Benoît Jaouen