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La folie des marathons court le monde


Publié le vendredi 19 octobre 2007 à 13h53min

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L’engouement pour ces épreuves de 42,195 km ne cesse de croître. Pour s’y préparer, le coureur lambda recourt de plus en plus souvent à un coach privé.




C’est la météo qui le décidera, mais ils pourraient bien être quelque 10000 forçats du bitume dimanche sur la ligne de départ de la 15 ème édition du Marathon de Lausanne. Une épreuve qui, comme beaucoup de ses semblables de par le monde, connaît un succès grandissant. « C’est la troisième année consécutive où l’on flirte avec les 10000 participants dont 21 % d’étrangers, relève fièrement Robert Bruchez, le directeur de la course lausannoise. Si l’on considère la multiplication des marathons, nous sommes très satisfaits de cette participation. Visiblement, les gens aiment venir à Lausanne sur ce parcours magnifique dans un cadre unique ». Les gens aiment courir. Tout simplement. Et relever cet important défi physique et mental qui consiste à avaler 49,195 km d’une seule traite. Il suffit de consulter la courbe de participation des principaux marathons planétaires pour s’en convaincre. Les chiffres seraient même encore plus vertigineux si les organisateurs des épreuves les plus prestigieuses n’instauraient pas des limites pour des raisons de sécurité.

Ils sont de plus en plus nombreux à refuser du monde. Participer au marathon de New York, par exemple, dont l’édition 2007 aura lieu le 4 novembre prochain, tient presque de la gageure. Il faut passer par un tour-opérateur. En Suisse, ils ne sont que deux à détenir les précieux sésames (Kuoni Zurich et Tourisme Pour Tous à Lausanne). Sachant qu’ils ne disposent que de 250 dossards en tout, mieux vaut s’y prendre très longtemps à l’avance. « Nous avons inscrit 60 personnes pour 2008. Nous avons acheté les dossards au mois d’août, soit quinze mois à l’avance, et nous avons encore 20 personnes sur liste d’attente », raconte Olivier Baldacchino de la société CBS Perform qui forme et accompagne des coureurs amateurs. Le coach n’hésite pas à parler d’effet de mode. Au point que chaque ville a désormais son marathon. Comme un vecteur indispensable du développement touristique. Les gens profitant de l’escapade pour coupler effort et plaisir, souffrance et vacances. « Nous revenons du marathon de Berlin où nous avons eu beaucoup de mal à trouver un logement alors que nous nous y étions pris en février », précise Baldacchino. Pour lui, outre l’aspect tourisme utile, cet engouement pour le marathon s’explique par le caractère intrinsèque de cette épreuve à part, sa distance : « Si cela faisait 30 km, l’attrait ne serait pas le même. Courir 42,195 km, soit entre 25000 et 28000 foulées d’affilée, est un vrai défi. Le squelette humain n’est pas fait pour encaisser ça. Ce n’est pas tant la durée de l’effort que les chocs et l’aspect répétitif du geste, actionnant les mêmes muscles, qui créent la fatigue. On va loin dans la souffrance physique et psychologique. C’est pour ça que le marathon est populaire. Dans une société qui valorise davantage la réussite que la performance, les gens ne cherchent pas à faire un temps, mais à terminer la course. Ils vont se confronter à leurs limites ».

Cet engouement a pour conséquence le développement du coaching. « Les gens veulent mieux se préparer. On le constate dans nos huit centres d’entraînement du canton de Vaud qui enregistrent tous une progression de fréquentation de 10 à 15 % par an. Idem pour le Tour du pays de Vaud, épreuve de préparation à notre marathon », souligne encore Robert Bruchez, le directeur de l’épreuve lausannoise. Pour Hervé Garcia, spécialiste d’athlétisme et de marathon à L’Equipe, « le quidam est avide de conseils. Sur l’entraînement, la diététique et sur le matériel. Les revues spécialisées vendent mieux avec des pages conseils qu’avec des papiers magazine sur les sportifs professionnels de la course à pied ». Celui qui est décidé à investir du temps dans une préparation a envie de le faire intelligemment et de le rentabiliser. Etant donné l’effort que cela nécessite, une aide extérieure est recommandée. « Ce sont justement les sportifs du dimanche davantage que ceux de haut niveau qui ont besoin de nous », insiste Olivier Baldacchino. Chez CBS Perform, la préparation se fait sur mesure. Avant d’établir la feuille de route d’un candidat à l’effort, il faut tenir compte de nombreux paramètres. « Pour connaître les capacités physiques d’un client, nous commençons par analyser ses gaz respiratoires, reflets du métabolisme musculaire. On fait courir la personne avec un masque pour voir ce que le muscle encaisse pendant l’effort et calibrer ainsi l’entraînement de chacun », explique Olivier Baldacchino. La prise en charge d’un coureur se fait généralement un an avant l’épreuve à raison de trois à quatre heures par semaine. Pour un coût de 600 francs. La course est l’un des rares sports qui peut se pratiquer n’importe où, à n’importe quel moment et par n’importe quelles conditions météo. Si courir (il suffit d’une bonne paire de chaussures) est à portée de toutes les bourses, certains marathons sont réservés aux portefeuilles bien garnis. Il faut compter entre 3000 et 3500 francs. A cette somme qui comprend le vol, l’hébergement et la finance d’inscription, il faut ajouter les frais de repas. Courir à Lausanne est beaucoup moins cher. Et il n’y a pas de liste d’attente. Des amateurs ?


Voir en ligne : Le Temps

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