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La mort subite passée au peigne fin

Publié le jeudi 14 avril 2005 à 21h33min

Ausculter le phénomène encore très mal connu des décès lors de la pratique sportive, tel est l’objectif de la création du registre national de la mort subite du sportif dont le lancement a été annoncé jeudi matin, par le conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD).

« Ce registre a pour but de déterminer la fréquence des morts subites chez les sportifs, d’identifier les sujets à risque et de proposer des mesures pour améliorer la survie des personnes victimes d’accidents de ce type », a expliqué le docteur Xavier Jouven qui coordonnera cette étude dont la réalisation a été confiée à l’unité d’épidémiologie de la mort subite de l’institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM).
Des décès récents comme celui du footballeur camerounais Marc-Vivien Foé, frappé en plein match de la dernière coupe des confédérations, ont accéléré la décision d’entreprendre cette enquête qui sera la première de ce type réalisée à un échelon national.

« Quelques morts brutales de sportifs de haut niveau ont défrayé la chronique tout en ravivant l’idée qu’il existe une association entre mort subite et dopage. Aussi, le ministre des sports nous a demandé de réfléchir afin d’établir la réalité de la mort subite du sportif », a souligné Michel Rieu, conseiller scientifique du CPLD.
Le comble serait surtout que ces décès jettent une ombre sur le sport alors que, selon Xavier Jouven, « il constitue l’activité essentielle dans la prévention des maladies cardio-vasculaires ».
Ce registre national sera ouvert pour une période de deux ans reconductible. « Il collectera tous les cas de morts subites pendant l’effort ou 24 heures avant ou après une compétition chez tous les sujets licenciés », a précisé le Dr Jouven. Une procédure a été discutée, notamment avec les services de secours. « Les informations principales sur les circonstances de décès seront recueillies systématiquement grâce à une fiche standardisée qui a vocation à être remplie par les SAMU, les pompiers, les médecins des fédérations sportives et le corps arbitral », a détaillé le Dr Jouven.

Au-delà du recensement, l’étude doit contribuer à améliorer la prévention mais aussi le traitement d’urgence en cas d’accident cardiaque. En France, le taux de réanimation reste inférieur à 2 % alors qu’il atteint, par exemple, 20 % à Seattle, ville des Etats-Unis particulièrement en avance dans ce domaine.
« L’idéal serait que chaque équipement sportif dispose d’un défibrillateur, a noté le Dr Jouven. Mais, dans un premier temps, nous voulons former les sportifs au massage cardiaque externe. Ce simple geste citoyen, pratiqué en attendant les secours, ne peut en aucun cas aggraver la situation mais peut, pas contre, sauver une vie ».
Chaque année, en France, 40000 personnes décèdent par mort subite. « L’étude pourrait révéler plusieurs centaines de cas de morts brutales lors de la pratique sportive », a estimé le docteur Jouven.



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