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Ladji Doucouré : « Je n’ai besoin de rien »


Publié le lundi 15 août 2005 à 20h58min

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Premier français vainqueur de deux médailles d’or lors de championnats du monde (110 mètres haies et 4x100 mètres) à Helsinki, Ladji Doucouré n’en garde pas moins la tête sur les épaules à l’heure du bilan. Estimant qu’il « faut rester à sa place » malgré la réussite, le francilien compte rester le même...




Comment avez-vous abordé le 110 m haies ?

Avant le départ, j’étais vraiment endormi. Ca m’a surpris. J’avais un peu des fourmis dans les jambes. D’habitude ça se passe comme ça en séries et plus on monte, mieux je suis. Il a fallu que je me remobilise. Et quand j’ai vu ce qu’ils ont fait au relais (NDLR : il n’a pas couru la série, programmée juste avant la finale du 110 m haies), je me suis dit " Réveille-toi. T’attends ça depuis les jeux. Ce n’est pas le moment de craquer ". Quand ils se sont qualifiés pour la finale avec la meilleure performance mondiale (38"34), ça m’a donné envie. C’est aussi l’envie de réussir qui nous a portés jusqu’au bout dans le relais. Ca s’est joué sur l’envie et la technique.

La blessure de votre partenaire d’entraînement Linda Ferga-Khodadin vous a-t-elle apporté un surcroît de motivation ?

Un peu. Je me suis dit " pourquoi elle ? ". J’étais dégoûté car elle pouvait faire quelque chose. Et dans ta tête, tu t’entraînes avec elle donc tu te demandes si ça va t’arriver. Je me sentais fatigué. Tu te dis " peut-être que les tendons vont lâcher ", mais elle avait déjà mal avant.

Vous allez être beaucoup sollicité après ces deux succès. Comptez-vous aller dans toutes les émissions de télévision qu’on va vous proposer ?

Je ne pense pas ou sinon on y va à six. Il ne faut pas mélanger les choses. Je ne suis pas un gars très " show-biz ". Je n’aime pas trop montrer ma tête. Je préfère être tranquille.

D’où vous vient votre détachement par rapport à cet engouement ? De votre éducation familiale, de votre entraîneur Renaud Longuèvre ?

C’est un tout. Il faut rester à sa place. Je commence à voir que ça va être difficile. Si c’est comme ça tout le temps... J’en ai parlé un peu avec Stéphane Diagana (NDLR : champion du monde du 400 m haies en 1997 et du relais 4x400 m en 2003), mais je vais commencer à bien en parler avec lui.

Vous allez aussi gagner une belle somme avec vos deux titres (48563 € par médaille d’or)...

Je n’avais pas capté ça. C’est sympa. Je vais essayer de le placer. Je veux acheter un appartement. A part ça, je n’ai besoin de rien. Ma dernière folie ? Un ordinateur portable. Je suis très fier de l’avoir acheté. Je vais peut-être aussi prendre un palm-pilot (NDLR : agenda électronique) pour mes rendez-vous, car j’ai tendance à les oublier.

Comment a réagi votre famille après vos victoires ?

Ma famille est en vacances en Afrique. Il n’y a que mon père chez moi. Il m’a dit " qu’est-ce que t’as fait ? Ils n’arrêtent pas d’appeler à la maison ". Il réagit toujours comme ça, avant de me dire " félicitations ". C’est comme ça depuis que je suis petit. J’ai l’habitude, mais ça me fait toujours rigoler.

Que comptez-vous faire une fois la saison terminée ?

Je vais essayer de partir dans la famille en Afrique car je n’y suis pas allé depuis onze ans. Ca fait longtemps. Quand j’étais jeune, chaque fois " j’esquivais ", car il n’y avait pas assez de places. Les billets coûtaient cher donc avec mon frère on disait " allez-y les filles, nous on va en colonie de vacances ". Je n’avais pas trop conscience. Maintenant, je veux faire la fête avec la famille et découvrir où sont nés mes parents. Je connais le Sénégal, mais pas le Mali.

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