Ladji Doucouré : « La reprise s’est bien passée »
Publié le jeudi 12 avril 2007 à 12h52min
Après huit mois sans haies, Ladji Doucouré a renoué avec les obstacles. Le champion du monde du 110 mètres, satisfait de sa reprise, s’envole pour Monaco avec son groupe. Objectif : peaufiner sa préparation.
Ladji Doucouré, où en êtes-vous de votre préparation ?
J’ai entamé un cycle de huit semaines de développement et j’en suis à la sixième et demi. J’ai eu un jour et demi de repos parce que je commence à fatiguer : j’ai travaillé non stop depuis fin novembre début décembre. Malgré tout, tout s’est bien passé même si j’ai un peu galéré vers la fin en raison du manque de « power » et du manque de travail de pieds que tu sens direct. Concernant le reste, c’est bien, je suis très content de refaire ça.
Cela faisait huit mois que vous n’aviez pas franchi de haies...
Oui, c’était bien de reprendre. Mais la première fois que j’ai fait des haies, je ne m’y attendais pas. C’était de petits obstacles lors d’un stage à Saint-Malo. A cette époque j’ai un peu hésité mais Renaud m’a dit : « c’est parti ! » Il n’avait pas envie que je me sente un peu en recul ou que l’on voit mes hésitations alors j’ai foncé dedans et c’était parti. C’est monté vite.
Avez-vous d’ores et déjà retrouvé quelques automatismes ?
Oui, ça va mieux mais à petite vitesse. Quand on augmente la vitesse, il faut que je me concentre sur mes faits et gestes car je n’ai pas le gainage suffisant pour maintenir mon bassin et il part un peu en arrière. Il faut que je continue afin de pouvoir tout contrôler.
Vous avez, en parallèle, effectué un travail sur les gestes parasites et notamment un travail sur les bras...
Oui, on commence doucement en marchant, puis en courant et en mettant plus de vitesse. Quand les haies sont basses ou hauteur femmes, ça va. A un mètre, ça commence à bouger et à 1,6 mètre... Il faut juste prendre l’habitude.
Vous partez en stage à Monaco pour dix jours. Quel va être l’objet de ce stage ?
Tous ces domaines. On ne va penser qu’à cela. Nous allons être en mode entraînement. Je ne m’inquiète pas trop. Tout va revenir. Il va juste falloir que je sois patient et pas trop pressé.
Votre première compétition aura lieu à l’occasion des Interclubs. Vous sentez-vous fébrile ?
Il faut que je fasse encore de grosses séances d’entraînement pour prendre encore plus de confiance en moi et être enfin prêt à me confronter aux autres sans douter.
L’an passé, pendant que vous batailliez contre les blessures, le 110 mètres haies a vu l’émergence d’un nouveau jeune talent, le cubain Dayron Roblès. Que pensez-vous de lui ?
Il est très sympa. Je l’ai rencontré la première fois à Helsinki. Il avait gagné sa série aux championnats du monde. Avec Renaud (Ndlr : Longèvre) nous l’avions remarqué et nous nous étions dit qu’il allait falloir, à l’avenir, faire attention à lui. Il a explosé l’année d’après. Roblès est un Cubain. Ce sont des gens qui respectent beaucoup les autres. Il est de l’école Anier Garcia. C’est un athlète très costaud. Il est au-dessus de tout le monde physiquement. Il est plus grand que nous tous, même que Xiang, et il a de grosses cuisses, ce qui est un atout pour la stabilité.
Comment expliquer que votre discipline soit si ouverte contrairement au 400 mètres par exemple ?
Parce que tu peux t’en sortir avec n’importe quelle qualité. Tu peux être fort avec la vitesse gestuelle comme moi par exemple. Tu peux t’en sortir parce que ton atout majeur est la technique comme Xiang. Allen Johnson possède, pour sa part, l’expérience tout comme Dominique Arnold et Terrence Trammell court très vite même si, techniquement, ce n’est pas bien. Sur 110 mètres haies, tu n’as pas besoin d’avoir une grosse caisse pour t’en sortir.
Vous évoquiez d’autres concurrents à venir dans la perspective des championnats du monde. Qui sont-ils ?
Vous le verrez pas vous-même. Mais il faudra malgré tout surveiller l’Américain Aries Merritt.
Autant de concurrents pour vous au départ d’un 110 mètres mondial dont, saison 2006 gâchée oblige, vous n’êtes plus l’ultra favori. N’est-ce pas, finalement, un mal pour un bien ?
C’est plus confortable oui. Je pense malgré tout que ça a surtout de l’importance aux yeux des journalistes. Entre nous, il n’y a pas de favoris. Chaque course est différente, il faut simplement gagner la bonne. Le reste, on s’en fiche. On a tous envie. C’est aussi ce qui fait la beauté de notre discipline. S’il n’y avait pas cette concurrence accrue, il n’y aurait pas beaucoup de performances.
Voir en ligne : Sport 365
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