Lausanne / Tyson Gay : « Je ne suis pas favori »
Publié le mardi 10 juillet 2007 à 11h46min
Auteur des références mondiales de l’année sur 100 (9"84) et 200 m (19"62), Tyson Gay revient sur la piste qui l’avait révélé en 2006. Il entame sa tournée européenne en restant humble. Prudent, il sait qu’il lui reste encore à faire ses preuves.
Tyson Gay, comment vous sentez-vous ?
Dans l’ensemble, ça va bien. Si ce n’est un petit problème au genou droit, probablement une tendinite qui s’est développée après les Trials. Je ne suis pas inquiet car le scanner et l’IRM n’ont rien montré. J’essaie de ne pas trop charger. Je ressens la douleur plus en ligne droite qu’en virage. Mais, bien sûr, je ne me suis pas encore testé en course. Et puis je n’ai pas pu m’entraîner de façon régulière.
Après les temps réalisés en 2006, on attend évidemment beaucoup du 200 m
Si j’ai choisi de courir le 200 m de préférence au 100 m à Lausanne, c’est parce que j’ai réalisé 19"70 sur cette piste l’an dernier. Si j’avais été en bonne condition, je pense qu’un chrono autour de 19"50 était envisageable. Comme un temps de 9"75 sur 100 m doit être possible dans des conditions idéales. Mais je ne suis pas à cent pour cent.
Pourquoi le 200 m fait-il à nouveau recette ?
La course de l’an dernier a ouvert les yeux. Elle est devenue une référence pour tous les sprinteurs. Entre le record de Michael Johnson (NDLR 19"32 en 1996) et 2006, il y a eu de bons chronos. Mais, aux Etats-Unis, personne ne veut faire de 200 m. C’est en général la distance sur laquelle on se replie quand on a échoué sur 100 m. Là, c’est toute une génération de coureurs de 200 m qui s’est retrouvée.
Vous préférez courir en Europe ?
Il y a beaucoup moins d’enthousiasme, d’excitation aux Etats-Unis. Les pistes y sont aussi moins rapides. Je ne peux expliquer pourquoi, mais l’atmosphère est différente en Europe. C’est pourquoi aussi, probablement, les performances sont meilleures. Aux Etats-Unis, si les conditions météo ne sont pas bonnes, on reste chez soi. En Europe, les gens viennent avec un parapluie. A vrai dire, je ne souffre pas trop de ce manque d’intérêt aux Etats-Unis.
Où on se passionne plus pour les courses de chevaux, surtout chez vous au Kentucky...
J’aime regarder les courses et parier, même si je ne possède pas de chevaux. Aux Etats-Unis, en particulier dans le Kentucky, les gens sont plus intéressés par les chevaux que par les athlètes. Il faut dire qu’on ne courra jamais aussi vite que les chevaux.
Comment vivez-vous votre nouveau statut ?
Je n’y pense pas vraiment. L’an dernier, on m’a dit " tu as réécrit l’histoire". Mais ce qui compte, ce sont des médailles, un record du monde. Pour le moment, je n’ai ni l’une ni l’autre. C’est pourquoi je ne me considère pas comme le favori pour Osaka. Il y a d’autres athlètes qui ambitionnent aussi une médaille.
Comment se prépare-t-on avec un entraîneur en prison ?
On se parle une fois par semaine au téléphone. Il nous donne les plans d’entraînement et on les exécute. Il m’a vu courir à la télévision lors des championnats à Indianapolis. En Europe, cela lui sera plus difficile. Et puis on a plusieurs entraîneurs-assistants, dont John Drummond. Cette situation, ça oblige à se prendre en main. Je ne dirai pas que je suis devenu plus responsable. Mais plus mûr, oui.
Voir en ligne : Eurosport
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