Le marathon comme destination
Publié le vendredi 15 août 2025 à 20h11min
Au-delà du défi sportif, le marathon devient un moteur de tourisme sportif, attirant des coureurs du monde entier qui prolongent leur séjour pour découvrir la ville hôte. Un phénomène en pleine expansion qui dynamise les économies locales et transforme ces courses en événements culturels et festifs.
Une passion qui dépasse la ligne d’arrivée
En 2025, les marathons ne sont plus seulement des compétitions sportives. Ils incarnent une véritable expérience de voyage, mêlant performance, découverte et convivialité. Les coureurs ne viennent plus uniquement pour courir : ils viennent pour vivre un moment unique, souvent entourés de leurs proches, et explorer la ville organisatrice avant ou après l’épreuve. Cette tendance, surnommée par certains « tourisme sportif », connaît une croissance fulgurante et redessine les contours de la course sur route.
Quand les marathons deviennent des destinations
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le Marathon de Paris, par exemple, rassemble désormais plus de 60 000 participants, ce qui en fait le deuxième marathon du monde en nombre de finishers, juste derrière New York. Ces événements attirent des coureurs venus des quatre coins du globe, transformant les rues en véritables carrefours internationaux. La présence accrue d’athlètes étrangers ne doit rien au hasard : participer à un marathon emblématique, c’est aussi s’offrir une immersion culturelle.
Cette internationalisation des courses s’accompagne de nouvelles habitudes. De plus en plus de coureurs prolongent leur séjour, souvent en famille ou entre amis, pour profiter des attraits touristiques de la destination. Restaurants, hôtels, musées, excursions : tout le tissu économique local bénéficie de cet engouement. À Berlin, on estime que chaque marathonien dépense en moyenne plusieurs centaines d’euros en hébergement et activités annexes, sans compter ses accompagnants.
Les organisateurs ne s’y trompent pas. Conscients de cette dimension touristique, ils travaillent main dans la main avec les offices du tourisme pour proposer des packages incluant dossard, visites guidées et expériences gastronomiques. Les grandes villes mettent en avant leur patrimoine, leurs monuments et même leurs spécialités culinaires. Le marathon devient alors un prétexte pour voyager… ou le voyage devient une excuse pour courir.
Cette tendance est renforcée par l’essor des World Marathon Majors, un circuit prestigieux qui regroupe désormais sept courses : New York, Berlin, Londres, Boston, Chicago, Tokyo et, depuis peu, Sydney. Pour beaucoup de passionnés, compléter ces épreuves mythiques est devenu un objectif de vie, un « World Marathon Tour » officieux qui pousse à traverser les continents. Cette quête, coûteuse mais passionnante, a donné naissance à une nouvelle forme de tourisme premium, mêlant sport et aventure.
Marathon | Nb de participants | Moyenne coureur (€) | Moyenne séjour |
---|---|---|---|
Paris | 60 000+ | 1 200 | 4,5 jours |
New York | 50 000+ | 2 500 | 5,5 jours |
Berlin | 45 000+ | 1 500 | 4 jours |
Londres | 48 000+ | 2 200 | 4,8 jours |
Tokyo | 38 000+ | 1 800 | 5 jours |
Boston | 30 000+ | 2 400 | 4,2 jours |
Sydney (nouveau WMM) | 35 000+ | 1 700 | 5 jours |
- Dépense moyenne inclut : frais d’inscription, transport, hébergement, restauration et tourisme.
- Durée moyenne correspond au séjour global, souvent prolongé pour visiter la ville.
Analyse des chiffres clés
Ces données mettent en évidence l’ampleur de l’impact économique des grands marathons internationaux. Avec plus de 60 000 participants pour Paris et 50 000 pour New York, ces événements génèrent des recettes directes colossales. Si l’on considère les dépenses moyennes, le Marathon de New York par exemple représente plus de 125 millions d’euros injectés dans l’économie locale (50 000 x 2 500 €). Paris n’est pas en reste, avec environ 72 millions d’euros estimés, auxquels s’ajoutent les dépenses des accompagnants, souvent deux à trois fois plus nombreux que les coureurs eux-mêmes. La durée moyenne de séjour (entre 4 et 5,5 jours) confirme que ces événements ne sont pas de simples courses, mais de véritables séjours touristiques prolongés. Cela profite à l’hôtellerie, la restauration, les transports locaux, mais aussi aux musées, attractions et commerces. Le marathon est devenu un produit touristique premium. Chaque dossard vendu ne représente pas seulement un coureur, mais un voyageur qui consomme, découvre et contribue à l’économie locale.
Une opportunité à saisir pour toutes les villes
Le marathon n’est plus seulement un défi sportif, c’est une véritable locomotive économique et culturelle. Si Paris, New York ou Tokyo attirent des foules impressionnantes, il n’y a aucune raison pour que seules les grandes capitales profitent de cet essor. Les villes moyennes, les stations balnéaires ou même les régions à fort patrimoine naturel peuvent tirer leur épingle du jeu en créant des événements attractifs, bien organisés et ancrés dans leur identité locale.
Un marathon, c’est bien plus qu’une course : c’est une vitrine pour un territoire, un catalyseur pour le tourisme et un moyen de fidéliser une communauté de passionnés qui reviendront… pour courir ou simplement pour le plaisir. À l’heure où le sport et l’expérience touristique se mêlent, il est temps pour toutes les villes ambitieuses de considérer la course à pied comme une stratégie de développement à part entière.
Voir en ligne : Marathons
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