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Le marathonien du pôle Nord


Publié le mardi 24 janvier 2012 à 09h14min

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Courir un marathon exige de l’entraînement, de l’endurance et de la détermination. Le faire dans un environnement hostile et glacial comme le pôle Nord demande en plus un brin de folie, une forte dose d’audace et une confiance inébranlable en ses capacités.




La prochaine édition du marathon du pôle Nord se tiendra le 5 avril, si le temps collabore. Parmi les 40 participants figure Michel Robitaille, qui tentera de devenir le premier Québécois à vaincre les éléments pour atteindre la ligne d’arrivée de cette épreuve de 42,195 km (26,2 milles).
À 46 ans, ingénieur de profession, Robitaille, natif de Québec (Vanier), réside à Boucherville. Ce marathon sur une couverture de glace d’une épaisseur de six à douze pieds recouvrant l’océan Arctique deviendra son 45ème. De toute évidence, il constituera son plus gros défi depuis ses débuts à l’occasion du marathon de Montréal en 1984.

« Je ne me qualifierai pas d’un bon marathonien, mais d’un passionné de la course longue distance. J’ai réussi mon record personnel de 3 h 13 min en 1996, à Philadelphie, alors que, plus jeune, j’affichais une condition physique impeccable ». Son palmarès inclut le Jungleman Marathon du Costa Rica, qui éloigne également les participants de la routine. Ils traversent des rivières, parcourent des sentiers accidentés dans la jungle, courent sur le sable mou de la plage. Le mercure grimpe jusqu’à 40° sous le soleil.

Le froid, un ennemi

Ce sont des conditions diamétralement opposées à celles du marathon du pôle Nord, entreprise de l’aventurier irlandais Richard Donovan, spécialiste des ultramarathons. On lui reconnaît l’exploit surhumain d’avoir couru sept marathons sur sept continents en 5 jours 10 heures 8 minutes. Robitaille a déboursé la coquette somme de 11000 euros (14300 $ CAN) pour son inscription. Des fabricants de plein air pourraient profiter d’une occasion de partenariat avec ce Québécois qui écouterait leurs propositions. L’équipement diffère de celui des marathons traditionnels. Robitaille devra combattre le froid des pieds à la tête. Il se vêtira en fonction d’un mercure à - 30° sans calculer le facteur éolien. Le record a été homologué à - 37° en 2009. L’année suivante, un blizzard avec des rafales de vent de 45 km/h a compliqué l’existence des coureurs.

« Même si la qualité des vêtements pour les sports extrêmes s’améliore constamment, je pourrais enfiler jusqu’à quatre épaisseurs au niveau du torse et trois épaisseurs sur les cuisses, précise Robitaille. Le poids constitue un facteur de ralentissement, mais nous devons nous protéger contre les engelures, un risque pour tous ». Il s’avère crucial également de se protéger le visage et de réchauffer l’air qu’on inspire. « L’extrême froideur de l’air constitue un danger pour les bronches si nous ne prenons pas les précautions nécessaires ». Elle pourrait déclencher une crise d’asthme. Naturellement, Robitaille chaussera des espadrilles chaudes dotées d’une très bonne adhérence, qui ne respirent pas, et d’une imperméabilisation sans faille pour courir dans la neige et sur la glace.

Le facteur temps

Compte tenu du poids des vêtements, du risque d’une chute et de plusieurs facteurs contraignants, le chrono compte moins que dans un marathon traditionnel. Celui-là devient véritablement une compétition d’endurance. L’an dernier, le Hongrois Istvan Toth l’a remportée en 4 h 54 min 3 s. Le 22ème et dernier, l’Indien Anand Anantharaman, l’a terminée en 9 h 20 min 50 s. L’Australienne Richelle Turner a coiffé ses trois rivales en stoppant l’horloge à 6 h 3 min 6 s. « La surface de course glacée raccourcit la foulée à 0,6 m, contrairement à 1 m dans un marathon traditionnel. Nous ne buvons pas d’eau pendant la course et, bien entendu, pas question de s’asperger. La réglementation nous autorise à stopper dans une tente pour nous hydrater, changer de vêtements si nous avons eu trop chaud ou trop froid et on nous permet même un petit repos d’une quinzaine de minutes. Les meilleurs athlètes le réalisent sans arrêter, mais je n’éprouverai pas de honte à interrompre ma course ».

Le parcours consiste en 10 boucles de 4,2 km. Les coureurs repassent donc régulièrement au point de départ, question de sécurité. L’organisation les garde à l’œil, ce qui constituerait un problème de logistique sur une ligne droite de 42,195 km. Sans oublier la supervision de la sécurité armée au cas où des ours polaires décideraient de bouffer de l’athlète. Comme les glaces restent en mouvance, le point de départ peut se déplacer d’un kilomètre ou moins entre le début et la fin du marathon. Chose certaine, au marathon du pôle Nord, aucun coureur ne risque de se faire dépasser par un Éthiopien trop rapide pour le peloton !

* Article publié par Albert Ladouceur


Voir en ligne : Canoe.com

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