Manuela Montebrun : « Je dois continuer sur cette lancée… »
Publié le mercredi 14 février 2007 à 10h54min
Absente depuis huit mois des compétitions, Manuela Montebrun a retrouvé son meilleur niveau, dimanche 11 février, dans le Calvados. Lors d’un concours organisé à Aunay-sur-Odon, elle a frappé fort avec un jet à 73,26 mètres et n’a pas semblé manquer de rythme. Laissant derrière elle ses pépins physiques de l’année 2006, la Mayennaise semble bien partie pour retrouver la totalité de ses moyens. Revenant sur sa performance du week-end, elle veut surtout ne pas s’enflammer. Interview.
Un jet à 73,26 m ! On ne vous attendait peut-être pas à un tel niveau pour votre retour à la compétition. Doit-on considérer cette performance comme une surprise ?
Moi, je m’y attendais un peu. C’est bizarre, mais c’est ainsi. Je dirais que je suis plus satisfaite que surprise. Car ces performances-là, à l’entraînement, je les enchaîne aussi. J’étais venue en espérant faire la meilleure performance possible. J’ai tout donné. C’est, pour l’instant, le plus important.
Vous n’avez ressenti aucune appréhension après une si longue absence ?
Huit mois sans compétition, c’est quelque chose d’assez gênant pour un athlète de haut niveau car on ne peut pas mettre en pratique ce que l’on réalise à l’entraînement. En revanche, au niveau de mon épaule, je n’ai pas retenu mon geste. Je n’ai pas cogité aux douleurs que j’aurais pu ressentir. Les petites séquelles qui perdurent sont plus gênantes après avoir lancer que pendant le geste lui-même. Pendant le concours, je n’ai pas du tout pensé à mon épaule, mais alors pas du tout !
Les conditions météos difficiles ne vous ont pas facilité la tache ?
C’est sûr que nous avons eu un peu froid, là-bas. Le vent est un facteur que l’on peut apprivoiser mais quand il est glacial, ça devient un peu plus compliqué. Mais je ne pense pas que j’aurais mieux fait avec d’autres conditions. Je me sentais bien là-bas car j’y avais déjà réalisé de bonnes performances. Le plateau de lancer était bon, l’ambiance conviviale. Je ne partais pas complètement dans l’inconnu. C’est l’une des raisons pour laquelle, avec Guy Guérin, nous avons saisi l’opportunité de participer à ce concours, seulement dix jours avant la compétition.
Le niveau de la concurrence sur la compétition était bien éloigné de celui d’un championnat international. Cela a-t-il joué sur votre performance ?
Honnêtement non. Une fois sur le plateau, un lancer reste un lancer. Peu importe qui est là, quelles sont les autres concurrentes. J’étais venue pour donner mon maximum. Bien sûr, dans certaines compétitions, on peut mettre un ou deux essais à se remettre d’une grosse performance d’une concurrente. Mais ce n’est pas une loi absolue. Moi, du premier au dernier lancer, je donne tout, sans me poser trop de questions. Enfin parfois...
Avec 73,26 m, vous avez tout de même réalisé une performance étonnante pour une reprise...
Cette distance, à l’entraînement ou à l’échauffement, je la passe régulièrement. Mais attention, cela ne veut pas dire que je réaliserai 73 mètres à chaque compétition, à chaque lancer. Ce qui est sur, c’est que d’ici aux championnats de France des lancers hivernaux du mois de mars, je ne relancerais pas en compétition. Je sais que le potentiel est là. Je dois continuer à m’entraîner pour maintenir ce niveau de performance. Si je veux me qualifier pour les « Europe » des lancers en Ukraine, je devrais prendre l’une des deux premières places des championnats de France. J’ai fait une performance, mais elle ne servira à rien si je relâche mes efforts en me disant que tout est acquis.
Vous avez effectué une partie de votre préparation en Afrique du Sud. Etait-ce une bonne expérience ?
Là bas, c’était short et tee-shirt toute la journée. Même si l’hiver en France a été plutôt doux, cela fait toujours du bien d’aller au soleil, de couper un peu avec le quotidien de notre entraînement dans l’Hexagone. Là-bas, les installations sont fantastiques. On a tout à notre disposition. Les complexes sportifs, c’est de la pure folie : pistes d’athlétisme, piscines, terrains de cricket, de rugby, salle de soins ! Les sportifs se trouvent dans les meilleures conditions. En plus, partir avec l’équipe de France de lancer me permet de voir d’autres têtes que celle que j’ai l’habitude de côtoyer. Etre confrontée aux autres décuple ma motivation.
Pour les lanceurs, la saison hivernale est assez pauvre en concours, est-ce un problème pour vous ?
La compétition n’est qu’un point dans la saison, au même titre que certaines séances d’entraînement. Mais elle permet de couper un peu avec la préparation car pour les lanceurs, de septembre au mois de mai, c’est un peu le désert au niveau des concours.
Comment va s’articuler la suite de votre saison ?
Il y a les championnats nationaux hivernaux de lancers à Nice début mars. Ensuite, si je suis qualifiée, je ferais la coupe d’Europe hivernale des lancers à Yalta. Pour la saison estivale, rien n’est encore défini. Mais si je me sens bien, si je continue à faire de bonnes séances à l’entraînement, les objectifs vont aller en grandissant. Je ne vais pas dire que je vais tout « bouffer » à Osaka pour les mondiaux, ce n’est pas dans mes habitudes. Je bosse sereinement et j’ai appris, avec mes blessures, de l’an dernier à ne plus me prendre la tête. Je crois que pour l’instant, cela ne me réussit pas trop mal.
Voir en ligne : FFA
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