Marathon de Paris : Un match Ethiopie-Kenya

Pour se permettre de revendiquer l’épreuve parisienne comme "marathon le plus dense du monde" à l’occasion de la présentation de la course le 31 mars dernier, Joël Lainé, directeur du 35ème Marathon de Paris, savait qu’il pouvait compter sur la présence de pas moins de 19 athlètes déjà chronométrés sous les 2h10’ sur la distance. 19 athlètes donc, mais seulement 2 nationalités représentées dans la liste : éthiopienne et kenyane. Vainqueurs des huit dernières éditions chez les Hommes, les ressortissants de ces deux pays d’Afrique de l’Est se partagent alternativement les victoires depuis 2003. Lancé dans le jeu des pronostics, le patron de l’épreuve ne faisait pas non plus mystère des forces en présence. "Mon favori, c’est Bernard Kipyego (KEN), sinon je vote Stephen Kibet (KEN)". Auteur d’un temps canon (59’45") sur le semi-marathon de Ras Al Khaimah (EAU) en février dernier, le premier cité fait effectivement office d’homme à battre mais Kibet, lauréat du semi de Paris début mars (1h01’46"), semble également bien armé. En l’absence du champion sortant, Tola, les espoirs de l’Ethiopie peuvent se reporter sur le meilleur temps des engagés en la personne de Eshetu Wendimu (2h06’46" à Dubaï en 2010).

Chez les tricolores, James Theuri et Ruben Lindongo, respectivement crédités des 23ème et 25ème chronos au départ de l’épreuve, sont les hommes à surveiller. Abdellatif Meftah, récent recordman de France du semi, en 1h00’46" à Lille le 4 septembre dernier, en fait aussi partie même si les attentes à son égard sont à pondérer car il effectue ses débuts sur la distance. Les regrets se portent déjà du côté des Femmes où la France pouvait nouer de réelles ambitions. Mais l’absence de Christelle Daunay, deuxième de l’épreuve l’année dernière, combinée à celle de la championne de France 2010 du marathon, Adeline Roche, 10ème à Paris en 2010, condamnent à revoir les objectifs à la baisse. Ce sont donc 40000 sportifs au total qui viendront donc tester leurs limites en s’élançant de l’Avenue des Champs-Elysées, ce dimanche à 8h45, pour arpenter 42,195 km de rues parisiennes. "4000 coureurs forment une parade désordonnée et colorée, décrit Joël Lainé. L’émotion et l’effort donnent alors une dimension encore plus majestueuse aux monuments de la ville : ce jour-là, Paris est surtout la capitale du marathon". Et sûrement, un peu, celle des Ethiopiens et des Kenyans également...

* Article publié par Mathieu Jahan