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Marathon de Strasbourg : 4ème édition le 25 octobre


Publié le vendredi 16 octobre 2015 à 08h14min

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13 des 42,195 kilomètres du marathon de l’Ortenau se courent en Allemagne. Mais seulement 6 % des coureurs étaient allemands en 2014. Comment l’expliquer ? Le certificat médical, exigé en France, est un document inconnu outre-Rhin. Le ministère des Sports reste inflexible.




Le marathon de l’Eurodistrict, souvent appelé marathon de Strasbourg, permet une expérience unique au monde. Partir de la rue des grandes Arcades, traverser la passerelle Mimram, longer le Rhin côté allemand vers le sud pendant 13 kilomètres, avant de traverser le pont Pfimlin et retourner place Kléber en passant par la forêt d’Illkirch-Graffenstaden puis Ostwald. 42,195 kilomètres à courir seul, en relais à deux, voire à six (Ekiden).

Ce seul marathon binational au monde est la meilleure vitrine de l’Eurodistrict, un groupement de 107 communes autour de Strasbourg et de Kehl, créé en 2005, puis renforcé en 2010, mais dont les attributions restent obscures.

Mais voilà, il s’agit de la quatrième édition et l’organisateur, l’association des courses de Strasbourg-Europe (ASCE), peine toujours à convaincre les voisins allemands d’enfiler shorts et baskets le dernier dimanche d’octobre. En 2014, 1038 courageux ont participé au marathon et un peu plus aux relais en Duo et en Ekiden. Au marathon, seule une soixantaine de participants étaient allemands. Cette année, l’organisation table sur une augmentation de 15 à 20 %, vu le nombre d’inscriptions enregistrées au 13 octobre. Mais la proportion de coureurs d’outre-Rhin devrait être identique.

39 % de coureurs non-alsaciens, 5 % d’étrangers mais seulement 60 Allemands

Pourtant, la grande course attire 39 % d’athlètes hors d’Alsace, dont 5 % d’étrangers en 2014, avec davantage de Belges ou de Luxembourgeois, que d’Allemands. L’essor nouveau du « tourisme sportif » réjouit d’ailleurs les hôteliers strasbourgeois. Les vacances de la Toussaint étant une période creuse.

La raison de ce désintérêt est plus simple. En Allemagne, les participants à un événement sportif s’engagent à concourir « à leurs risques et périls ». Alors, quand ils veulent s’inscrire à Strasbourg et qu’on leur demande un certificat médical obligatoire daté d’il y a moins d’un an, c’est un peu ein Kulturschock comme on dirait de l’autre côté du Rhin.

Quand bien même l’organisation a mis sur son site un formulaire type, la démarche surprend le coureur non-averti, qui n’a pas l’habitude de demander à son médecin s’il est capable de courir, marathon on pas, compétition ou non. Un organisateur explique aussi la situation par des médecins allemands un peu réticents à signer un tel document : « Si malgré le certificat, un coureur a un accident, l’athlète pourrait très bien se retourner contre son médecin. C’est aussi culturel ».

En France, la signature d’un certificat est rarement accompagné d’un test médical approfondi. Valable un an, un accident après sa signature ne remet pas en cause sa validité. Mais cela permet aux organisateurs de se décharger de poursuites, quand bien même les accidents sérieux sont rarissimes.

Moins de supporters et bénévoles

Sur le bord de la route, moins de participants allemands se traduit par moins de supporters et de bénévoles allemands. À deux semaines de l’épreuve, l’organisation cherche encore une quarantaine de bénévoles sur 80 pour la partie allemande (400 au total). Côté média, on ne compte qu’une radio allemande partenaire, contre une télévision, une radio et un journal en France.

Malgré des législations différentes, les secours se sont, eux, répartis les kilomètres sans problème : la Croix Rouge et la Croix Blanche assurent les kilomètres français, quand la Bergwacht Schwarzwald s’occupe du tronçon allemand. Pour l’ASCE, tous leurs interlocuteurs allemands pour l’organisation sont « très sérieux et efficaces ».

Au mois de mai, la course des trois pays dont le semi-marathon se court entre la Suisse, la France et l’Allemagne ne connait pas cette barrière à l’entrée du certificat médical. L’arrivée et le départ comme les organisateurs sont suisses et les nationalités des participants plus équilibrées. « La France est un peu une exception culturelle », soupire Claude Schneider, président de l’ASCE, qui aimerait une dérogation pour cette course. En 2014, le maire de Strasbourg Roland Ries (PS) avait envoyé une lettre dans ce sens au Ministère de la Jeunesse et des Sports. En vain.

* Article publié par Jean-François Gérard


Voir en ligne : Rue89 Strasbourg

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