Marathon des Deux Rives : Suzanne, la Reine Soleil

« À sept ou huit kilomètres de l’arrivée, une femme m’a dit que la meneuse s’était effondrée et que j’étais en tête », a expliqué la gagnante, qui en était à son cinquième marathon à Québec. Et lorsqu’interrogée sur l’émotion qui l’a envahie à ce moment, le visage de la coureuse de 47 ans s’est illuminé d’un large sourire malgré les 3 h 10 min 7 s d’effort : « J’étais contente ! »

« C’est le plus dur, mais le meilleur (de mes 12 marathons) », a-t-elle continué après avoir reçu les félicitations de son mari et de sa sœur, émue aux larmes. « C’était assez difficile avec la chaleur. J’ai couru tout le temps toute seule. Mais il y a tellement de monde qui nous encourage, c’est formidable ! C’est au-delà de mes espérances », s’est exclamée celle qui a terminée quatrième en 2006 et en 2007.

Un peu moins de deux minutes plus tard, Valérie St-Martin, de Québec, franchissait la ligne d’arrivée, améliorant d’un rang son résultat de l’an dernier. « Ça a très bien été. Comme il faisait très chaud, je suis partie lentement, deux minutes plus lent que l’an dernier. À la fin, il me manquait deux kilomètres pour aller chercher Suzanne », a raconté la mère de deux enfants, qui, à 39 ans, en était à sa quatrième participation au Marathon des Deux Rives. Quand à Goyer, elle a terminé l’épreuve loin derrière.

Njordge chez les hommes

Suivant l’exemple de son compatriote Samuel Wansiru, vainqueur du marathon aux Jeux de Pékin, le Kenyan d’origine Michael Njordge a survolé l’épreuve en 2 h 23 min 46 s. À l’instar du premier, qui a abaissé le record olympique, le second aurait bien voulu améliorer le meilleur temps de l’épreuve québécoise (2 h 23 min 5 s), mais le soleil de plomb et l’humidité l’ont ralenti.

« Quand je l’ai vu (Wansiru) à la télé, malgré la distance, il m’a donné le moral. Je me suis déjà entraîné avec lui dans mon pays, à Nairobi », a-t-il expliqué après avoir relégué le tenant du titre, le Montréalais Amor Dehbi, à près de huit minutes.

« Laissez-moi vous dire que c’était ardu parce que c’était très humide. La température était très chaude, s’il avait fait plus frais, j’aurais pu faire sous les 2 h 20. L’organisation a bien réagi à la température avec les douches sur le parcours », a dit celui qui réside maintenant à Hamilton (Ontario) et qui compte bien venir défendre son titre l’an prochain.

Détenteur du titre 2006, Fethi Oukid a complété le podium, qui regroupait les vainqueurs des trois dernières présentations du Marathon des Deux Rives. « Ce n’était pas facile, c’est très chaud et j’ai mal aux jambes », a déploré l’Algérien d’origine. Il a d’ailleurs dû abandonner le Championnat canadien, en mai, à Ottawa, à cause du même mal.

Le président du Marathon des Deux Rives, Denis Therrien, parle d’un succès sur toute la ligne pour cette 11e course. « On a eu plus de 6700 inscrits comparativement à 4500 l’an dernier. Il y a définitivement l’effet 400e pour expliquer cette hausse, il serait malhonnête de ne pas le reconnaître. »