Marathon du Beaujolais nouveau : Denis Badel, victorieux
Publié le dimanche 21 novembre 2010 à 15h00min
Il a débouché en tête du dernier virage déjà ivre de bonheur. Ils sont beaucoup dans ce cas à Villefranche à l’arrivée du marathon du beaujolais nouveau, heureux d’en terminer après 42,195 km courus depuis Fleurie dans la joie, la bonne humeur mais aussi la souffrance car un kilomètre reste un kilomètre, tout particulièrement sur les montagnes russes du vignoble du Beaujolais, sans parler des détours casse-pattes par les caveaux.
Denis Badel, lui, a levé les bras, les a rebaissé, les a relevé, balancé des baisers au public avant de serrer poings et dents. Le coureur du team Spode a vraiment dégusté la longue dernière ligne droite avant de franchir la ligne en vainqueur. A 36 ans, l’ex-membre de l’équipe de France espoir de semi-marathon, détenteur d’un record en 2h25’13’’ à Londres en 2002, ne compte plus ses bouquets dans les principales courses de la région mais ce succès va occuper une place à part dans son palmarès : « C’est vraiment une belle victoire, savourait-il. C’était l’objectif de ma saison ». Récompensé par son poids en vin (« J’en bois un verre par jour, ça fixe le fer sur les globules rouges… »), il aura tout l’hiver pour en profiter. Même si le marathon du beaujolais nouveau n’a pas vocation à réunir le gratin de la discipline, il a dû aller la chercher. Au départ, il jouait quasiment battu d’avance en présence d’Emmanuel Nduwayo. Vice-champion de France de semi il y a deux semaines, le Burundais avait été convaincu vendredi soir de s’aligner pour la première fois sur marathon par Joseph Rispoli, le patron du team éponyme déjà vainqueur à cinq reprises par procuration avec ses coureurs.
Mais on n’improvise pas comme ça sur marathon. En tête depuis le 20 ème kilomètre après un départ prudent, le Burundais s’est consumé à l’approche du mur des 35 kilomètres : « Tout d’un coup, j’ai commencé à avoir mal aux cuisses et au mollet ». Badel en profitait pour prendre la tête, d’abord accompagné de Cyril Mulot (vainqueur dans le Beaujolais en 2007), puis seul à partir du 38 ème. « Le marathon, c’est le marathon ! résume-t-il. Quand on a rattrapé Emmanuel, j’ai vu à son regard qu’il était en hypoglycémie. Ici, on souffre beaucoup des cuisses et des mollets. L’an dernier, j’avais eu des crampes (4 ème). Cette fois, j’ai mieux géré ». Dans la foulée, il pourrait se lancer un ultime défi cette saison sur la SaintéLyon dans deux semaines (5 décembre). « Ce n’est pas peut-être pas raisonnable. Je vais réfléchir, mais l’idée c’est de faire la reconnaissance pour l’année prochaine ». Malheureux sur marathon, le team Rispoli s’est « racheté » sur le 12 km couru par 3300 coureurs. Les Burundais Willy Nduwimana-Richard Musagirije-Audace Baguma signent le triplé chez les hommes, tandis que Niyonzigiye et Nizigiymana font le doublé chez les femmes. Sans forcer car ce matin ce sera une autre paire de manches pour eux à la Foulée Vénissiane.
* Article publié par Benjamin Steen
Voir en ligne : Le Progrès
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