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Mekhissi-Benabbad : « Il n’y a pas de mystère Mekhissi »


Publié le lundi 18 mai 2009 à 07h11min

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Vice-champion olympique du 3000 m steeple, Mahiedine Mekhissi-Benabbad compte faire un gros coup aux Mondiaux de Berlin en août. Et faire taire ses derniers détracteurs.




Son objectif : « L’or à Berlin »

Pour Mahiedine Mekhissi-Benabbad, l’année 2009, avec en perspective les championnats du monde de Berlin (15-23 août), sera celle de la confirmation. « Je veux me prouver que je ne suis pas là par hasard. Par rapport à l’an dernier, la seule chose qui a changé, c’est que je sais que je peux faire de grandes choses ». Dans la vie du jeune homme de 24 ans, la performance de Pékin a apporté un surplus de confort matériel. La fédération française d’athlétisme lui paie cinquante jours de stages d’entraînement. A Font-Romeu, MMB séjourne dans une résidence agréable, dans un appartement de 60 m2, qu’il partage avec deux autres camarades.

Une voiture de location lui est également assurée. Une première reconnaissance pour ce Rémois, fils d’Algériens, membre d’une fratrie de dix enfants. Mais reconnaissance fédérale ne signifie pas notoriété. Dans les rues quasi désertes de la station pyrénéenne, le sociétaire de l’EFS Reims Athlétisme passerait presque inaperçu, sauf pour quelques initiés. Entre les séances d’entraînement, les soins et les parties de bowling, le temps est long. Mais les échéances sont excitantes. Et le niveau d’exigence personnel est encore plus élevé. « L’an dernier, je me sentais costaud à cette période. Cette année, je me sens au même niveau avec la confiance en plus. Je suis quelqu’un qui court beaucoup, j’espère faire une dizaine de courses d’ici les Mondiaux. A Berlin, je vise l’or ! »

Sa progression : « Normal, je suis jeune »

Ses dernières sorties 2008 ont été une succession de records personnels battus. Demi-finale des Jeux olympiques de Pékin : 8’16"95, finale : 8’10"49, Golden League de Zurich : 8’08"95 (4 ème meilleur performeur mondial 2008). Soit, entre le 16 et le 29 août, une progression de huit secondes. L’amélioration de son temps sur 3000 m steeple est encore plus saisissante d’une saison à l’autre : 8’28"25 (2006), 8’14"22 (2007), et donc 8’08"95 en 2008, soit un gain de vingt secondes au cours des trois dernières saisons. De cette progression ininterrompue, MMB s’en explique à sa manière : « J’étais jeune, un athlète sorti des Espoirs, et j’entrais dans la cour des grands. Je faisais de bonnes séances d’entraînement. Je savais que j’avais un potentiel, que je pouvais progresser. Quatre secondes (référence à sa progression entre sa demi-finale et la finale) ? Qu’est-ce que c’est ? C’est rien du tout, c’est 20 ou 30 mètres, rien ! »

Quand on lui rétorque qu’il était inconnu avant sa révélation des JO, évoluant dans l’ombre de la référence française du 3000 m steeple de ses dernières années, Bob Tahri, le Rémois se risque à faire le parallèle avec certaines mégastars olympiques : « Comme Bolt en 2008 ou Manaudou en 2004, j’ai explosé quand on ne me connaissait pas. Mais qui avait entendu parler de Bolt avant Pékin ? Il n’y a rien d’anormal dans le fait de se révéler à 23 ans, si encore j’avais 35 ans, en fin de carrière, je comprendrais qu’on trouve ça suspect, mais là, non c’est normal ».

Le dopage : « Trop fier pour dire oui »

Mahiedine Mekhissi-Benabbad n’a pas encore reçu la visite des médecins préleveurs depuis son arrivée sur les hauteurs de Font-Romeu, le 6 avril. Mais il sait que cela peut arriver à n’importe quel moment depuis son entrée dans l’Elite la saison dernière, son titre de champion de France du 3000 m steeple, et bien sûr ses performances olympiques. Habitué de l’air pur pyrénéen, (il y avait parfait sa préparation olympique), MMB a-t-il jamais été approché par les fournisseurs, qui connaissent bien les centres d’entraînement en altitude et/ou transfrontaliers ? « Non, ça ne m’est jamais arrivé. Je suis trop fier pour accepter ça. J’ai ma fierté, ceux qui se dopent n’en ont pas. Je fais ce que je fais avec mes qualités ».

D’autres y ont succombé, chaque fois dans la région de Font-Romeu, à l’image du Marathonien Rachid Ghanmouni (2006) ou de la spécialiste du 1500 m Julie Coulaud (2008). Comme bon nombre d’athlètes du fond ou demi-fond français, on a reproché à MMB de rester à l’écart, voire d’entretenir un certain mystère autour de sa préparation. « Il n’y a pas de mystère Mekhissi. C’est normal de vouloir s’isoler un minimum. C’est ma personnalité d’être discret. Chaque groupe d’entraînement vit dans son coin ». Et les soupçons de dopage qui ont entouré son exploit olympique ? L’athlète a passé les semaines qui ont suivi sa finale à se justifier. En garde-t-il une blessure ? « J’ai été blessé, mais c’est du passé. Je garde ça dans un coin de ma tête pour me motiver, ça sert ma rage intérieure pour faire taire les mauvaises langues ».

Son programme

8 mai : 3000 m plat (Doha), 9 ème en 7’53’’50
23 mai : 1500 m à Rabat (Maroc)
1er juin : 3000 m steeple à Hengelo (Pays-Bas)
2 juin : stage de trois semaines à Font Romeu

* Propos recueillis par Eddy Pizzardini & Louis Chenaille


Voir en ligne : RMC

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