Participez avec V.Billat au marathon de Paris 2010 pour la science
Publié le samedi 10 avril 2010 à 17h26min
La télémesure au service des sportifs et de la prévention. Dimanche 11 avril, il vous sera possible de vivre le marathon de Paris dans le corps d’un des coureurs volontaires pour cette première mondiale. En effet, nous aurons accès en temps réel aux réponses physiologiques chaque seconde de la course tout au long des 42,195 km du marathon.
Il sera certainement possible de constater que le coureur part trop vite et atteint des valeurs physiologiques maximales (en références avec ses données propres étalonnées en laboratoire). Cette première est réalisée car le laboratoire du Professeur Véronique Billat (Unité Inserm 902- Genopole - Université d’Evry Val d’Essonne « Biologie intégrative d’adaptation à l’exercice ») est spécialisé dans le domaine des nouvelles technologies pour l’étude des réponses biologiques à l’exercice. Dimanche, parmi les 37000 coureurs du Marathon de Paris, V. Billat et son équipe vont équiper 20 marathoniens d’un analyseur de débit cardiaque, de consommation d’énergie et d’oxygène, d’un électrocardiogramme couplé à un GPS et d’un accéléromètre pour la mesure de la vitesse. Tous ces signaux physiologiques sont transmis sur un serveur de calcul et un site internet afin de suivre le coureur en temps réel. L’objectif est de mieux préparer et informer les coureurs mais également de tester dans des conditions difficiles d’expérimentation des outils utiles permettant de suivre de façon ambulatoire des personnes lors de leurs activités quotidiennes de travail et de vie, et notamment des malades (mesure du taux de glycémie, tension artérielle, ECG, etc...)
Le marathon est devenu une course qui n’est plus réservée aux sportifs de haut niveau. Devant cet engouement massif pour la pratique d’efforts de longue durée (37000 coureurs lors du marathon de Paris cette année), l’objectif des organisateurs est de fournir à chacun les moyens d’accomplir sa course sans risque. Dans ce type d’effort, il s’agit en particulier d’éviter la déshydratation (des points de ravitaillement sont prévus tous les cinq kilomètres, en alternance avec des points
d’épongeage). En effet, la température corporelle atteint 41°C à la fin de l’épreuve et le volume plasmatique sanguin diminue. Très peu de données existent sur l’impact réel de ce type d’effort long et intense sur le corps humain. Cette étude devrait permettre de déterminer plus précisément les effets de la durée de la course sur la chute possible du sang éjecté par le cœur à chaque battement : le volume d’éjection systolique.
Une chute de ce volume induit une baisse de la pression
sanguine qui entraîne une augmentation du travail cardiaque, ce qui peut à terme conduire à des syncopes. « L’appareillage » de 15 marathoniens avec un analyseur de débit cardiaque, d’électrocardiogramme couplé à un GPS et d’un accéléromètre, est la première étape de ce travail, qui s’échelonnera sur 2 mois. Suivront des mesures sur 100 autres coureurs au cours des 12 prochains mois. Cette étude est financée par la fondation Universitaire Santé Exercice Evry (FUSEE) et par la Région Ile de France (projet Digiteo). Les résultats de cette étude, qui se poursuivra jusqu’en 2011, seront publiés d’ici 1 an et résumé en ligne en mai sur le site du laboratoire billat.net Sur ce site, vous avez même accès à une vidée de démonstration.
Ces travaux sont réalisés grâce à une collaboration avec les sociétés Polar, Manatec et Cosmed, entreprises innovantes européennes spécialisées dans la conception de dispositifs de mesures à distance notamment dans le domaine de la santé. « Cette rencontre entre une entreprise française innovante en biotechnologies et notre laboratoire de recherche a été catalysée par Genopole et opticsvalley à Evry », analyse Véronique Billat. Dès l’année prochaine, des capteurs de pollution seront couplés à la mesure physiologique. L’objectif est de mettre au point des méthodes de préparation adaptées au profil physiologique du coureur et de pouvoir élaborer un véritable guide
physiologique de la gestion de sa vitesse en course. Au-delà de la contribution à une meilleure préparation et information de tous les coureurs, l’objectif est de promouvoir des outils utiles de suivi ambulatoire des personnes lors de leurs activités quotidiennes de travail et de vie, notamment des patients monitorés à domicile (mesures du taux de glycémie, ECG, tension artérielle, etc...) et suivis à distance par leurs médecins. Il est nécessaire aujourd’hui de donner des éléments objectifs de gestion des ressources énergétiques pour améliorer la qualité de ce déplacement urbain qui sera peut être celui de demain ?
Voir en ligne : Billat.net
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