Reina-Flor Okori : « J’ai beaucoup travaillé sur ma personne »
Publié le vendredi 2 mars 2007 à 14h24min
Jour J pour la délégation française à Birmingham, où s’ouvrent aujourd’hui les championnats d’Europe en salle. Une équipe de France réduite à seulement 31 athlètes, dont plusieurs nouveaux venus, appelés à porter pour la première fois le maillot bleu chez les seniors. Franck Chevallier, le DTN, a fixé un objectif de 2 à 4 médailles. Parmi les candidats au podium, Reina-Flor Okori n’est pas la moins ambitieuse. Interview.
Comment vous sentez-vous, à quelques poignées d’heures du début de la compétition ?
Ma performance au Meeting SEAT, vendredi dernier, où j’ai égalé mon record personnel sur 60 m haies en série (7"97), prouve que j’ai bien travaillé. Et ce travail effectué depuis l’an passé, avec Jacques Piasenta, mon nouvel entraîneur, commence à payer. J’ai encore une marge de progression, je suis loin d’être arrivée. Mais c’est bien de se sentir compétitive à ce stade de l’année. Par rapport à mon grand objectif, l’année 2008 et les jeux de Pékin, je suis sur la bonne voie.
Quel est votre objectif pour ces championnats d’Europe ?
Je veux courir le plus vite possible et m’améliorer à chaque course. Mon temps de 7"97 fait de moi une concurrente plutôt bien placée, mais je sais que je peux faire beaucoup mieux. Je dois seulement me concentrer sur ma propre course, sans m’occuper des autres. A la bagarre, j’ai tendance à perdre mon relâchement. Je dois faire abstraction du reste, rester calme et sereine, ne pas chercher à me bousculer. A la façon de ce que fait le Chinois Liu Xiang, par exemple.
Vous avez changé beaucoup de choses depuis le début de la saison dernière. Un nouveau cadre d’entraînement, à la Seyne sur Mer, un nouvel entraîneur, Jacques Piasenta...
C’est vrai. Et une nouvelle méthode de préparation. La façon dont travaille Jacques Piasenta est très technique et pointilleuse. Avec lui, ça marche très bien ou pas du tout. Mais quand ça marche bien, il faut du temps. Nous avons mis en place un plan sur 3 ans, jusqu’aux jeux de Pékin. Depuis l’an passé, j’ai beaucoup travaillé sur ma personne.
C’est-à-dire ?
Jacques Piasenta m’a fait comprendre qu’être douée n’était pas tout. Minimes, je bousculais tous les records. Mais ça ne suffit pas. J’ai aussi changé ma façon d’aborder les courses. Avant, je partais à la bagarre. Je me battais avec la piste et les obstacles. Je prenais beaucoup de chocs. J’ai appris à contrôler mon corps et mes appuis, à rester relâchée tout en étant affûtée. Je courais à la rage. L’an passé, déjà, j’avais compris les changements à opérer, mais je n’étais pas capable de les concrétiser. Maintenant, l’expérience m’aide à les reproduire sur la piste. J’avais un disque dur de 25 ans qu’il fallait reformater. Une opération qui ne se fait pas en un jour.
Comment s’entraîne-t-on, avec Jacques Piasenta ?
Une seule séance par jour, cinq fois par semaine. Mais des séances longues, au moins deux heures, parfois trois. Et très complètes. On se donne le temps de faire des pauses, d’approfondir les détails. Le travail est extrêmement précis, avec beaucoup de gym, de placement du bassin, d’exercices de pied et de relâchement. La musculation n’occupe pas une grande place, seulement deux séances par semaine, et uniquement des demi-squats. Mais on travaille aussi avec des ceintures lestées, des guêtres et tout un tas d’appareils qu’il a inventés. Le changement est radical. Mais je suis contente que l’on ait réussi à s’adapter l’un à l’autre.
Voir en ligne : FFA
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