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Romain Mesnil : « Décrocher la médaille »


Publié le mercredi 22 août 2007 à 18h24min

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Comptant désormais parmi "les anciens", Romain Mesnil incarnera sans nul doute à Osaka l’un des chefs de file de l’équipe de France. Pas seulement par sa qualité de président du syndicat des athlètes puisque le Francilien, vice-champion d’Europe, portera à l’occasion de ces Mondiaux de réels espoirs de médaille. Le cinglant échec dionysien de 2003 digéré, le sociétaire de l’Ecla, à Albi, se veut plus mature et apaisé dans son approche de la compétition. Un événement qu’il a néanmoins pris soin de préparer en nourrissant de grandes ambitions.




Nous sommes à quelques jours des Championnats du monde, comment vous sentez-vous ?

Ça va plutôt pas mal. Je sors de deux semaines d’entraînement intense assez difficiles. Je me suis surtout concentré sur un travail de résistance et de vitesse au cours de séances vraiment rudes et j’avoue que je m’attendais à être un peu plus frais physiquement. En fait, j’ai pas mal galéré mais je suis content du travail accompli.

Dans quel état d’esprit abordez-vous les Mondiaux d’Osaka ?

Le moral est bon. J’ai encore quelques réglages à peaufiner mais je suis à peu près calé dans mes perches. J’ai fait une performance honorable cette année en passant 5,82 mètres et j’en suis d’autant plus satisfait que j’ai réalisé ce saut le jour où j’avais décidé d’effacer les minima. L’avenir m’a donné raison puisque les conditions météo n’étaient pas terrible sur les meetings auxquels j’ai participé par la suite et qu’il était difficile de faire mieux.

A quoi attribuez-vous cette réussite au moment opportun ?

Je commence à avoir de la bouteille. Je connais mon corps et j’ai acquis au fil des années une certaine maîtrise technique et mentale qui me permet de sélectionner mes sauts quand je le sens bien. Et puis ce jour là, même si je n’ai pas pu aller plus haut à cause de la fatigue, j’étais particulièrement motivé parce que tous les meilleurs mondiaux étaient présents. Ensuite, à Sheffield, le temps était déplorable et c’est rapidement devenu de la loterie. Ce n’était pas intéressant.

Appréhendez-vous le contexte japonais ?

Tout le monde nous parle de la chaleur et de l’humidité. Parfois même du manque d’oxygène... Franchement, je n’y prête pas trop attention. Le principe est le même là-bas comme ailleurs. Une fois sur place, il faut prendre les perches et sauter les barres. Le reste est anecdotique puisque les conditions sont les mêmes pour tout le monde. Il vaut mieux ça que la pluie et le froid...

Êtes-vous toujours hanté par le scénario catastrophe des Mondiaux 2003 ?

Ça fait déjà quatre ans mais même lorsque je n’y pense pas, il y a toujours un copain pour me chambrer là-dessus. A dire vrai, ça fait partie de moi, pas seulement de ma carrière. Avec le recul, on peut sans doute penser que ça a été un mal pour un bien puisque ça m’a endurci.

On a le sentiment que vous savez mieux gérer les grands rendez-vous désormais. Comme en atteste votre médaille d’argent aux Championnats d’Europe l’an passé...

Oui, mais ce n’était pas une question de stress. Ce qui s’est passé en 2003 est plus complexe que cela. C’était davantage une question de confiance en soi. Sur ce point, c’est vrai que j’ai pu me rassurer la saison dernière avec cette médaille d’argent mais je sais aussi que toutes les années sont différentes. Il est nécessaire de revenir régulièrement aux fondamentaux, à des choses très basiques pour se renouveler. J’arrive sur de nouveaux championnats, ma préparation a été différente, mon intersaison également... je n’ai rien à apprendre en me référant au passé. Il y a tellement d’intensité à la perche que je préfère voir et agir barre après barre. D’abord les qualifications, ensuite on verra bien...

Vous avez fait l’impasse sur la saison hivernale cette année. Une façon de vous ménager ?

Exactement. Je ne voulais pas prendre le moindre risque physique. A l’approche des Mondiaux, on nous annonce toujours des blessures d’athlètes qui ont trop forcé... Alors je touche du bois mais jusqu’à maintenant, j’ai connu douze ans de carrière sans avoir à me remettre d’un grave problème physique. Tout juste une opération de la cheville pour anticiper des soucis d’arthrose. Et puis c’était un moyen d’envisager la compétition sur le long terme, avec plus de recul.

Quoiqu’il en soit, cela vous a pas mal réussi puisque vous avez réalisé les minima dès votre retour à la compétition...

C’est vrai. J’en étais moi-même le premier surpris puisque les conditions, encore une fois, n’étaient pas faciles. C’est là tout le charme de la perche. Même en petite forme, sur un saut vous pouvez franchir 5,70 voire 5,80 mètres. Et inversement, hélas... C’est une question d’alchimie entre la condition physique et le feeling. On travaille énormément à l’entrainement, on expérimente différentes barres, mais au cours d’une compétition, il n’est pas rare qu’on fasse des choix sans forcément réfléchir. A l’instinct, tout simplement.

Votre meilleure perf cette saison s’élève à 5,82 mètres. Il faudra sans doute aller plus haut pour décrocher une médaille à Osaka...

En général, le podium des Championnats du monde se joue à 5,85 mètres. Pour la victoire, il faudra certainement viser au-delà. Mais cela dépend aussi du seuil des qualifications. Avec la densité et le potentiel qu’il y aura au Japon (nous sommes une bonne vingtaine à plus de 5,70) il ne serait pas étonnant que la barre de qualif soit perchée à 5,75 mètres.

Sentez-vous votre record personnel de 5,95 mètres dans les jambes ?

Je l’ai senti cette saison, à Monaco notamment. Mais ça n’a pas duré longtemps parce qu’au bout de quelques sauts j’étais cuit. Après, sur un concours, on ne sait jamais ce qui peut arriver. De toute façon, ce n’est pas ma première préoccupation. Aujourd’hui je veux évoluer étape par étape. Sans tirer de plans sur la comète.

Si l’on fait abstraction de la hauteur, quel sera votre objectif à Osaka ?

Mon but, c’est la médaille. Aller au combat et monter sur le podium, voilà ce que j’attends de ces championnats. Maintenant, on doit être une douzaine à avoir ce même objectif. Ce qui nous promet une belle bagarre !

En tant que président du syndicat des athlètes, avez-vous des revendications avant ces Mondiaux ?

Non, non, tout va bien. Si, une petite chose peut-être... C’est vrai qu’il est dommage qu’il y ait une escale dans notre vol entre Paris et Osaka. C’est un détail qui risque malgré tout d’avoir des répercussions dans la récupération des athlètes. On aurait dû être plus vigilant sur ce point. Il faudra veiller à ne pas retomber dans le même piège à l’avenir.


Voir en ligne : Sports.fr

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