Un effet Röthlin en Suisse Alémanique

Entre son cycle de conférences sur l’entraînement pour le compte de la banque qui le sponsorise, son implication auprès de son équipementier et son "background" de physiothérapeute qu’il rafraîchit à l’occasion, Röthlin n’est pas désoeuvré à côté de ses 200 ou 250 km de course hebdomadaires. Consultant occasionnel très apprécié d’Eurosport, il profite habilement de son aura dans l’espace germanophone (Suisse, Allemagne, Autriche) pour faire fructifier ses derniers exploits, sa médaille de bronze des Mondiaux sur marathon, son record national (2h08’20") et son statut de vice-champion d’Europe. Son dernier projet : des plans d’entraînement sur mesure pour tout coureur, chevronné ou non, qu’il vend par internet.

"Le succès est au rendez-vous", se félicite Röthlin. Au seul marathon de Lucerne le mois dernier, pas moins de 157 coureurs présents s’étaient préparés avec les plans du champion (moyennant 150 francs par année) ! Lucerne constitue du reste la meilleure preuve de l’aura exercée outre-Sarine par l’athlète du STV Alpnach. Pour sa première édition, ce marathon populaire, qui ne distribue aucune prime, a attiré près de 4000 participants, tandis que Lausanne et Genève par exemple luttent depuis des années pour des participations qui plafonnent entre 1000 et 2000 coureurs.
"L’effet Röthlin" n’est pas un vain mot en Suisse centrale. Une des épreuves les plus populaires du pays avec ses 15000 participants, la course en ville de Lucerne (8 km), en avril, est un passage obligé pour le recordman de Suisse. Il y effectuera l’an prochain une de ses rares sorties en compétition hors marathon, avant le grand rendez-vous olympique. Des milliers de spectateurs ne se déplaceront que pour lui.

Désormais pris en charge par le "Weltklasse" de Zurich, Röthlin veut profiter à plein des retombées économiques de ses médailles. Il courra le marathon de Tokyo le 17 février, un choix d’abord sportif, idéalement placé à six mois des Jeux, mais aussi économique, le Japon étant le marché par excellence pour l’élite des marathoniens, à fortiori lorsque leur équipementier est nippon, comme pour Röthlin. Fidèle à sa devise "If you can dream it, you can do it" (si tu peux en rêver, tu peux le faire"), Röthlin a déjà développé sa prochaine vision : le record d’Europe du marathon. Il est codétenu par le Portugais Antonio Pinto et le Français Benoît Zwierzchiewski, en 2h06’36". "Comme j’ai coutume de battre mes records tous les trois ans (2001, 2004 et 2007), ce sera peut-être pour 2010", souffle l’Obwaldien. Chez lui, rien n’est laissé au hasard !