Athlé-Saison 2006 : Longuèvre parle de Doucouré
Publié le lundi 20 février 2006 à 07h19min
L’entraîneur de Ladji Doucouré, Renaud Longuèvre, estime que le champion du monde du 110 m haies, vainqueur d’un 200 m samedi pour sa rentrée lors de la réunion d’athlétisme en salle de Clermont-Ferrand, doit engranger des 110 m haies de haut niveau pour continuer à progresser.
« Vous avez dit après le chrono modeste de Ladji sur 200 m (21"45) qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter, car il n’a pas encore travaillé « l’explosivité et la vitesse ». A quelle phase de sa préparation en est-il ?
En début d’année, nous faisons un entraînement très analytique. Si vous voulez avoir la prétention de modifier la technique de quelqu’un, vous ne pouvez pas lui dire de le faire à pleine vitesse deux jours avant un championnat. Pour pouvoir le faire à fond, il faut d’abord y arriver en marchant. On recherche la gestuelle parfaite d’abord en marchant et progressivement en accélérant. Quand la technique est automatisée, l’athlète n’y pense plus ».
Vous n’êtes donc pas encore satisfait de sa technique ?
« Ladji n’est pas mon modèle technique idéal. Il a encore des progrès à faire dans l’automatisation de sa technique sur des courses de haut niveau en vue des jeux olympiques de Pékin (en 2008). En 2003, pour sa première année, il mettait plein de haies partout. Il allait vite, mais sans aucun contrôle sur le plan technique. En 2004, il tapait beaucoup moins d’obstacles. L’an dernier, c’était nettement mieux. Il a gagné à Paris et à Oslo, mais aux championnats du monde, ses vieux démons sont revenus à partir de la 8 ème haie. Parmi les meilleurs mondiaux, c’est le mec qui a le moins de 110 m haies à moins de 13 sec 30. Pour progresser, il doit donc courir avec des mecs forts et engranger des 110 m haies. C’est dans ce but, que nous avons fait le choix de privilégier le 110 m haies, avec une tournée au printemps aux Etats-Unis et dans les Caraïbes, à la saison en salle ».
Il lui reste néanmoins une sortie en salle sur 60 m haies à Liévin le 5 mars, lors de la coupe d’Europe, avant cette tournée. A quel niveau l’attendez-vous ?
« C’est sa première compétition sur les haies, donc il ne faut pas trop attendre de choses. L’an dernier, pour sa rentrée, il avait couru en 7 sec 75 en série puis en 7 sec 63 en finale. Ladji a besoin de courses pour être fort et ses premiers meetings lui servent d’entraînements spécifiques. On va arriver dans cette configuration-là. La coupe d’Europe se gagne généralement autour de 7 sec 65, voire 7 sec 70. En tout cas, je peux l’affirmer, il ne faut pas attendre un record (7"42 l’an dernier à Liévin, ndlr), ou alors il sera très fort cet été ».
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