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Chpts d’Europe par équipes : Renaud Lavillenie dans l’histoire


Publié le lundi 22 juin 2009 à 19h54min

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Une semaine après ses 5,96 mètres réussis en Auvergne, Renaud Lavillenie est devenu dimanche à Leiria le premier Français à franchir 6 mètres en plein air, établissant un nouveau record de France en 6,01 m, soit trois centimètres de plus que Jean Galfione en juillet 1999. Le tout avec une maîtrise technique insolente qui pourrait lui permettre d’aller encore plus haut... La France termine les Championnats d’Europe par équipes au quatrième rang.




Il avait annoncé la couleur ! Jeudi, au moment d’embarquer pour le Portugal pour les Championnats d’Europe par équipes, Renaud Lavillenie s’était longuement confié devant la presse à Orly, notamment pour commenter son exploit du week-end précédent, lorsqu’il avait établi, dans l’anonymat des Championnats d’Auvergne à Aubière, la meilleure performance mondiale de la saison du saut à la perche en 5,96 mètres. Au moment d’évoquer la barre des 6 mètres, qu’aucun Tricolore n’avait jamais franchie à ce jour, le Charentais avait expliqué : "C’est le côté mythique. Il n’y a que moins de vingt perchistes (quatorze avant dimanche) qui ont franchi cette barre. C’est la barre convoitée par tous les perchistes, qui nous fait rêver. J’y pense de plus en plus. Quatre centimètres, ma marge est infime, surtout à 22 ans. J’ai tout l’avenir devant moi. Quand on franchit 6 mètres, on n’est plus un perchiste anodin".

Depuis ce dimanche, 19h30, Renaud Lavillenie n’est plus un perchiste anodin puisque, en franchissant 6,01 mètres à son deuxième essai, il établit non seulement un nouveau record de France du saut à la perche, dix ans après les 5,98 mètres de Jean Galfione le 23 juillet 1999 à Amiens, mais devient le Français le plus haut de l’histoire, puisqu’il devance désormais d’un centimètre le champion olympique d’Atlanta, qui avait passé 6 mètres en salle lors des Mondiaux de Maebashi, toujours en 1999. Mais presque davantage que ce nouveau record de France, historique, c’est la manière avec laquelle Lavillenie l’a battu qui interpelle. Dans un contexte pas forcément très relevé, le Français s’est d’abord débarrassé de la concurrence, s’assurant de la victoire en passant 5,80 m à son troisième essai (après 5,35 m, 5,55 m et 5,70 m au premier) avant de passer à la vitesse supérieure : son saut à 5,90 m fut ainsi un modèle de maîtrise technique, il demanda alors une barre à 6,01 m pour faire mieux que Galfione.

Ne jamais s’arrêter de rêver

Et là encore, il a tutoyé la perfection avec un premier saut manqué d’un rien, la barre restant sur l’un des taquets avant de tomber, et un second une nouvelle fois d’école pour effacer la hauteur sans la moindre discussion. Interrogé jeudi sur sa technique irréprochable, l’intéressé expliquait : "Avec Damien Innocencio, mon entraineur, on a essayé de travailler dans la finesse. Je ne suis pas une brute physique, il faut donc que je travaille sur mes avantages. J’essaie d’être le plus fin possible dans mes sauts pour perdre le minimum d’énergie". Avec son mètre 76, Renaud Lavillenie est en effet loin de correspondre aux canons de la discipline, mais visiblement, il parvient à compenser cette relative petite taille par cette technique qui peut d’ores et déjà lui autoriser les espoirs les plus fous, tant il a semblé dimanche, sous le soleil de Leiria, posséder encore une grosse marge. D’ailleurs, ne confiait-il pas, jeudi, en évoquant son rêve de passer les six mètres ? "Il y a seulement un an, cette barre me faisait rêver. J’en rêve toujours, mais je me dis qu’il peut devenir réalité. Après, on va se pencher sur un autre rêve qui va être le record du monde. Il ne faut jamais s’arrêter de rêver".

Le "Tsar" Sergueï Bubka, qui possède ce record de 6,14 mètres depuis le 31 juillet 1994, est prévenu, voilà le sociétaire du club de Cognac, qui intègre avec ses 6,01 m le Top 10 des meilleurs perchistes de l’histoire (avec lui, ils ne sont que dix à être allé à 6,01 m ou au-delà), bien décidé à aller encore plus haut. Et dire que l’an dernier, il plafonnait à 5,70 mètres ! Comment gagne-t-on 31 centimètres en si peu de temps ? "C’est venu progressivement, répond l’intéressé. Quand j’ai franchi 5,81 m à Aulnay cet hiver, j’ai senti qu’il s’était passé quelque chose. Après, je l’ai fait trois fois. On dit que quand on répète les bonnes performances, il y a une grosse perf qui finit pas arriver. J’étais conscient de ce que je faisais à l’entrainement, des progrès que j’ai fait au niveau de ma course d’élan et de ma régularité technique. C’est une somme de petits déclics depuis quelques années". Ce gros déclic le jour de l’été pourrait donc permettre à Lavillenie, désormais propulsé nouveau fer de lance de l’athlé tricolore, d’aller encore beaucoup plus haut, lui, qui ne veut se refuser aucune limite : "Dans le sport, si on se fixe des limites, c’est qu’on manque d’ambition. J’ai l’intention d’aller le plus haut possible, le plus haut que mon corps me permettra". A deux mois des Mondiaux de Berlin, la concurrence est prévenue...


Voir en ligne : Sports.fr

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