Coupe d’Europe 2006 à Malaga : Les Bleus rois d’Europe
Publié le vendredi 30 juin 2006 à 09h57min
L’équipe de France d’athlétisme est bel et bien dans les temps de passage de sa course effrénée aux championnats d’Europe. Vainqueurs de la coupe continentale, jeudi à Malaga, la sélection masculine a su répondre aux attentes du directeur technique national, Franck Chevallier, malgré une entrée en matière pour le moins calamiteuse alors que ces dames, privées de plusieurs têtes d’affiche, ont échoué pour un point au pied du podium. Göteborg pourrait bien se parer de bleu en août prochain.
Au vu des précédentes éditions de ce rafraîchissant rendez-vous continental, c’est armée d’ambitions certaines et néanmoins raisonnables que la France abordait sous le ciel espagnol cette véritable répétition générale des championnats d’Europe. Deuxièmes l’an passé, ces messieurs se devaient de faire au moins aussi bien cette saison avec des éléments jugés plus forts car plus expérimentés selon le DTN, tandis que ces dames, eu égard d’un effectif présumé qualitativement moindre, pouvaient se contenter d’un quatrième, voire cinquième rang.
Ces objectifs pris en compte, on comprend aisément pourquoi les lauréats tricolores de la première journée ne cédaient pas au triomphalisme mercredi soir. Car si la sélection féminine tenait son rang en pointant à la quatrième place, les Bleus ne pavoisaient guère, relégués provisoirement en sixième position. Un rang médiocre que cachait néanmoins l’arbre de la satisfaction. Celle de voir les cadres de l’équipe de France dans une forme optimale à quelques deux mois de la réelle échéance européenne.
Les leaders au rendez-vous
Ainsi Naman Keita, sur 400 m haies, Ronald Pognon, sur 100 m, et Marc Raquil, sur 400 m, faisaient tour à tour le bonheur de Franck Chevallier en s’imposant dans leur discipline respective. Le sprinter réglait la distance reine en 10"13 et se payait même le luxe de devancer l’anglais Dwain Chambers (de retour à la compétition depuis peu et néanmoins favori) tandis que le quarter miler à lunettes s’adjugeait sa quatrième victoire consécutive en coupe d’Europe. Exploit inédit !
La performance du protégé de François Pépin ne rivalisait cependant pas longtemps avec la sensation du jour : le record de France de Vanessa Boslak à la perche. Déjà auteur de la référence hexagonale, jusqu’alors bornée à 4m65, la Nordiste repoussait de cinq centimètres ses limites officielles pour atteindre les cimes du bonheur à 4m70. Une réelle bouffée d’oxygène pour le clan tricolore qui pouvait en outre se féliciter des prestations de Salim Sdiri, deuxième à la longueur, et plus particulièrement de Fabienne Beret-Martinel (la remplaçante de Christine Arron) brillante troisième du 100 m et récidiviste aux côtés de ses partenaires Adrianna Lamalle, Céline Distel et Carima Louami, deuxièmes sur le relais 4x100 m.
Au-delà des espérances
Et si les têtes d’affiche seules permettaient à la France de nourrir encore quelque espoir de remplir les objectifs au soir du premier acte, la journée de jeudi rassurait Franck Chevallier quant à la cohérence et la cohésion de ses sélections. Certes les leaders tels que Ladji Doucouré (auteur de sa meilleure perf de l’année en 13"27), Romain Mesnil (vainqueur du concours de la perche avec un saut à 5m70) ou Ronald Pognon et Eunice Barber (deuxièmes du 200 m et de la longueur) se taillaient à nouveau la part du lion, mais l’ensemble des performances s’avérait bien plus homogène, à l’image des belles places d’honneur décrochées par Florent Lacasse sur 800 m (3 ème), Vincent Le Dauphin sur 3000 m steeple (2 ème), Driss Maazouzi sur 3000 m (3 ème), Julien Kapek au triple saut (3 ème), Latifa Essarokh sur 1500 m (2 ème) ou encore Adrianna Lamalle sur 100 m haies (3 ème).
A tel point qu’à l’aune de l’ultime épreuve de cette coupe d’Europe (le relais 4x400 m) les équipes masculine et féminine, en retard sur leurs ambitions depuis le début de la compétition, se voyaient offrir la possibilité d’outrepasser les espérances de la direction technique nationale. Sixièmes de l’épilogue, les relayeuses tricolores échouaient alors d’un cheveu au pied d’un podium qu’elles ne gravissaient pas pour la première fois depuis 1998, devancées à une longueur près par les ukrainiennes dans un classement largement dominé par la Russie.
Une frustration toute relative qui ne survivait cependant pas dans la foulée à la prouesse d’un relais masculin triomphant pour clôturer les débats. Larges vainqueurs au terme de la double boucle, les Leslie Djhone, Brice Panel, Naman Keita et Marc Raquil permettaient à la France de coiffer au poteau une Russie aux abonnés absents sur la dernière épreuve et ainsi faire d’une pierre deux coups : remporter la coupe d’Europe et se qualifier pour sa déclinaison à l’échelle mondiale, en septembre prochain. D’ici là, gageons que l’athlétisme tricolore aura confirmé ses belles promesses sur la piste suédoise de Göteborg.