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Franck Chevallier : « Les JO en priorité »


Publié le vendredi 15 février 2008 à 08h46min

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Ce week-end ont lieu à Bordeaux les Championnats de France en salle d’athlétisme, répétition générale avant les Mondiaux en salle de Valence (7 au 9 mars) pour certains, simple palier de préparation aux JO pour beaucoup. L’occasion pour Franck Chevallier, le DTN de l’équipe de France, de passer en revue ses troupes, tout en veillant à l’état d’esprit affiché par ses athlètes. L’occasion aussi pour les valeurs sûres telles que Christine Arron de prendre leurs dernières marques et pour les jeunes pousses de gagner leurs galons d’internationaux.




Qu’attendez-vous en tant que DTN des Championnats de France en salle qui se tiennent à Bordeaux ce week-end ?

Des performances, naturellement, et ce dans la perspective notamment des Championnats du monde en salle de Valence. Cette année, il est vrai que le contexte est particulier, Jeux Olympiques obligent. Beaucoup d’athlètes ont choisi de se consacrer aux JO et considèrent ces championnats comme une simple étape de préparation. Nous aurons donc probablement une délégation plus réduite que les autres années.

Ces Championnats de France seraient donc davantage liés aux JO plutôt qu’aux Mondiaux ?

Tout à fait. Il s’agit simplement d’un passage dans la saison des athlètes qui, pour la plupart, sont d’ores et déjà tournés vers les Jeux. Quelques uns m’ont fait savoir que si tout se passait bien pour eux dans ces France, ils brigueraient une sélection pour les Mondiaux, mais qu’en revanche si leurs performances n’étaient pas à la hauteur de leurs attentes, ils n’hésiteraient pas à faire l’impasse sur Valence. Autrement dit, certains athlètes pourraient réaliser les minima pour les Mondiaux mais décider de privilégier leur préparation aux JO.

Quels sont vos espoirs en terme de résultats à travers ces Championnats de France ?

Je n’ai pas d’exigences particulières au niveau des performances. Mon but est que les athlètes soient dans les meilleures dispositions pour se réaliser en compétition. A partir de là, on met en place des modalités de sélections qui, elles, sont exigeantes puisque représentatives du haut niveau mondial.

Au-delà des résultats, vous allez certainement prêter attention à l’état d’esprit affiché par vos athlètes. Après les décevants Mondiaux d’Osaka, Bernard Amsalem avait parlé de "touristes" dans les rangs de l’équipe de France...

Oui... J’avais repris cette expression à l’époque en précisant qu’il n’y avait pas de touristes en équipe de France mais seulement des gens qui n’avaient pas gardé à l’esprit les objectifs majeurs qu’ils s’étaient fixés pour ce rendez-vous. Bien sûr, je serai très attentif à l’état d’esprit des athlètes durant ces Championnats de France, en vue des échéances à venir, cet hiver et cet été. Ceux qui sont aujourd’hui concernés par les minima sont tous des athlètes de haut niveau qui pratiquent au quotidien. Maintenant, il est vrai qu’il y a une étape à franchir entre la réalisation des minima et l’investissement dans une compétition avec la farouche volonté de donner le maximum. C’est cette étape cruciale qui m’intéresse.

Ladji Doucouré connaît encore quelques soucis de santé ces derniers temps. N’est-ce pas angoissant pour vous en cette année olympique ?

Il aurait effectivement été préférable qu’il soit en pleine possession de ses moyens et puisse participer comme il l’avait prévu aux Championnats du monde en salle. Ce sont les aléas du haut niveau. Cette fois, il y a eu plus de peur que de mal. Ladji a déjà pu reprendre l’entraînement sans douleur. Ça montre néanmoins une fois de plus qu’un grain de sable dans la machine peut perturber toute une saison. Les JO étant la priorité, c’est la saison hivernale qui en pâtit.

Avez-vous des nouvelles de Marc Raquil qui a dû abandonner en plein 60 m au meeting de Karlsruhe ?

Non, je n’ai pas plus de nouvelles que ça. Je sais juste qu’il envisageait de mettre un terme à sa saison hivernale afin de se consacrer exclusivement à la préparation des Jeux. J’ai eu son entraîneur Stéphane Caristan au téléphone mais il n’avait pas vraiment l’air alarmé. Je pense qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter.

La bonne nouvelle de ces Championnats de France, ce sera à coup sûr le retour à la compétition de Salim Sdiri...

C’est vrai et j’en suis très heureux. Je lui avais dit en début d’année que j’avais hâte de le revoir en bout de piste. J’espère vraiment qu’il va réussir à prendre du plaisir. Physiquement, je sais qu’il a toutes ses facultés et qu’il a la motivation nécessaire pour bien travailler. Il ne lui reste plus qu’à retrouver le goût de la compétition et le plaisir de sauter. Ce sera l’occasion ce week-end à Bordeaux.

Toujours au rayon des bonnes nouvelles, il y a eu récemment la rentrée probante de Christine Arron...

Oui, c’est vrai qu’elle compte parmi les athlètes en qui on peut avoir confiance. Même si sa rentrée à Eaubonne a finalement été relativement modeste au regard de ses ambitions. Bien sûr, elle est apparue souriante à cette occasion mais pour avoir parlé avec elle par la suite, je peux vous assurer qu’elle espérait faire nettement mieux. Il faut dire qu’elle n’était pas dans les meilleures dispositions puisqu’elle revenait tout juste des Antilles et qu’elle venait à peine de se remettre d’une angine. Les Championnats de France vont donc lui donner l’opportunité de mettre en pratique tout le travail qu’elle a accompli dernièrement, notamment dans sa première phase de course. Ensuite viendront le meeting de Bercy, pour les derniers réglages, et Valence, où je pense qu’elle pourra afficher de légitimes ambitions.

Et pour ce qui est de l’avenir de l’athlétisme tricolore ?

Il y a pas mal de jeunes qui se révèlent aujourd’hui. Un garçon comme Jérôme Clavier à la perche en fait partie. Ça fait plusieurs années qu’il est tout proche du très haut niveau et cet hiver, il a franchi un cap en passant 5,80 m, l’une des meilleures performances mondiales de l’année. Maintenant qu’il a fini ses études, il devrait pouvoir s’investir davantage et encore progresser. On peut également citer une fille comme Teresa Nzola qui a battu mercredi à Athènes le record de France en salle du triple saut. Eloyse Lesueur qui pointe aussi son nez au plus haut niveau mondial et qui vient d’établir à Gainesville un nouveau record national en salle à la longueur. L’équipe de France bénéficie donc d’un vrai vivier et je suis plutôt confiant en l’avenir. Lors des prochains Mondiaux, il va y avoir une grosse densité d’athlètes de tout premier choix, avec de vrais spécialistes des compétitions en salle, mais je crois qu’il y aura de réelles opportunités à saisir pour nos athlètes.

Entre les cas Keita, Lacasse, Dovy ou Dehiba, le fléau du dopage n’a pas épargné l’équipe de France la saison passée. Quelles ont été les conséquences de ces affaires pour l’athlétisme tricolore ?

C’est assez paradoxal. Aux yeux du grand public, l’athlétisme a ainsi été pointé du doigt comme un sport gangréné par le dopage. Pour autant, les gens (c’est mon sentiment) nous ont soutenus et ont salué le courage dont on a fait preuve en écartant sans ménagement les tricheurs. Nous avions très tôt affirmé notre intransigeance quant au respect de l’éthique dans nos rangs et si le message n’avait visiblement pas été saisi par tous à l’époque, je crois que la détermination de la Fédération sur ce point porte aujourd’hui ses fruits. En l’espace d’un an et demi, six athlètes majeurs de l’équipe de France ont été contrôlés positifs à des produits illicites. Cela véhicule bien entendu une image négative pour notre sport mais ça a au moins le mérite de témoigner de notre inflexibilité. En cela, nous sommes parvenus à regagner la confiance des gens, et notamment des parents qui inscrivent leurs enfants dans nos clubs.

L’une des conséquences, plus fâcheuse celle-là, c’est également la suspicion permanente dont ont été victimes récemment Bob Tahri ou Julie Coulaud ?

C’est vrai qu’aujourd’hui, la suspicion est partout. Dès qu’une performance est réalisée, elle est suspecte et c’est évidemment désagréable. Maintenant, face au dopage, il faut faire un choix. Soit on est malade, on se cache et on prend le risque d’en mourir. Soit on accepte de lutter contre la maladie et on en assume les conséquences. Même les plus lourdes.


Voir en ligne : Sports.fr

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