Calendrier, Résultats et Actualités des Marathons
vous etes ici : Accueil » Athlétisme » Hicham El Guerrouj enfin sacré

Hicham El Guerrouj enfin sacré

Publié le lundi 3 janvier 2005 à 14h02min

Vainqueur du 1 500 et du 5 000 m lors des JO d’Athènes, le Marocain Hicham El Guerrouj a fait les choses en grand en 2004. Il a choisi l’année sportive la plus riche en exploits pour devenir le Champion des champions "monde" élu par les rédactions de L’Equipe, L’Equipe.fr et L’Equipe TV. Une année où il fallait être très fort pour s’imposer face à Lance Armstrong (sixième Tour de France), Valentino Rossi (sixième titre mondial sur deux roues), Roger Federer (petit Chelem et une domination implacable sur le monde du tennis) et Michael Phelps (huit médailles dans la chaleur d’Athènes, dont six en or). Rencontre avec un champion de dimension mondiale qui a su rester humble.

 « Une vraie histoire, mon histoire »

Hicham, vous êtes le Champion des Champions 2004 des rédactions de L’Equipe, que ressentez-vous ?
« Début juin, je n’étais pas sûr d’aller à Athènes ! Deux titres plus loin, je reçois le Trophée de L’Equipe, l’un des plus beaux au monde, succédant à d’immenses champions comme mon idole Zinedine Zidane, Michael Schumacher ou Lance Armstrong. Merci aux journalistes qui ont voté pour moi et merci... aux autres. Devancer des athlètes de très grandes valeurs comme Federer et Phelps est un honneur pour moi, une vraie référence. Mais qu’ils se rassurent, je suis le « vieux » du podium (rires), ils auront sûrement d’autres occasions de remporter cette distinction. Je veux profiter de ce moment pour remercier ma famille particulièrement mes parents, ma femme et ma fille, mon coach qui s’investit pour moi, qui donne son temps et son énergie, mais aussi toute la nation marocaine, des enfants des rues aux vieilles dames qui m’ont soutenu devant leur téléviseur !

Comment avez-vous abordé votre finale du 1 500 m ?
Le 24 août restera gravé dans ma mémoire. Après Atlanta et Sydney, j’avais tant de choses à prouver. A tous. De plus, j’avais été perturbé dans ma préparation cette saison. C’est pourquoi la victoire n’en a été que plus belle. Pour moi, le 1 500 m est une vraie histoire, mon histoire, qui a pour théâtre les Jeux Olympiques et comme acteur, Hicham. Je ne vous surprendrai pas en vous disant que c’est mon titre préféré !

Quatre jours plus tard, la finale du 5 000 m...
Si j’avais une vraie envie de gagner ma première médaille d’or, j’étais seulement impatient de rentrer dans ma seconde finale. Pour le 5 000, j’étais détendu, relax. En allant au stade, je chantais, je racontais des blagues à mon coach, j’étais très bien, avec l’envie d’être « facile » en course. En franchissant la ligne, j’ai pensé à Paavo Nurmi (auteur du même doublé en 1924 à Paris), à ma famille, à ma petite fille, à ma femme, aux deux olympiades manquées en 1996 et 2000. Quand je revois les images, j’ai les larmes aux yeux.

 « J’ai toujours besoin de courir »

Quels sont vos objectifs pour les années à venir ?
Même s’il est difficile de retrouver la motivation après une telle saison, j’ai toujours besoin de courir. Quand je cours, je me sens léger. Je parcours environ 160 km par semaine. Cette année, je voudrais m’attaquer au record du monde du 5 000 m. Ce ne sera pas facile, car Bekelé, qui détient la meilleure performance, est vraiment le meilleur sur cette distance. Toutefois, j’ai très envie de rajouter ce record à ceux que je détiens déjà. En 2005, il y aura, bien sûr, les Mondiaux d’Helsinki en août, un rendez-vous important. Pékin en 2008 ? C’est encore trop loin, je manque de visibilité. Et si ma décision n’est pas encore définitivement prise, il y a 90 % de chances que j’arrête !

Avez-vous conscience d’être devenu un des meilleurs ambassadeurs du Maroc ?
Je suis heureux d’être marocain, mais je me sens un vrai citoyen du monde. Dans mon pays, les gens m’abordent, m’interpellent pour me dire que je suis un exemple pour les jeunes. Sachez qu’il y a beaucoup de « petits » El Gerrouj au Maroc ! Notre force, c’est la jeunesse, pas l’économie. Il faut donc trouver d’autres voies qui feront la force de ce merveilleux pays. J’ai envie de voir le Maroc réussir dans plein de domaines. Inch’Allah !

Vous avez fait de la lutte antidopage une de vos priorités. Qu’en est-il ?
Le dopage tue le sport. La lutte antidopage est une priorité. Il faut renforcer le travail dans ce sens. Etre présent en Afrique, dans les pays pauvres. J’ai la chance de pratiquer un sport noble, nous devons, nous athlètes, en donner une belle image. Cela passe par une grande vigilance face au dopage. Nous sommes quelques uns à garder le contact avec les commissions du CIO. »

Sur le même sujet



Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.