Duncan Perrillat après l’arrivée : quand le corps prend le relais du rêve
Publié le mardi 22 juillet 2025 à 13h08min
Le 1ᵉʳ juillet 2025, Duncan Perrillat franchit la ligne d’arrivée de sa traversée de la France à pied. Son pari fou, courir chaque jour près de 100 km pendant un mois et traverser les marchés, a laissé des traces : blessures, rencontres, résilience. Voici ce qui s’est réellement déroulé après cet aboutissement.
L’après‑tour
Lorsque Duncan Perrillat atteint Grenoble le 1ᵉʳ juillet, il a mis un point final à un défi hors norme : un tour de France de plus de 3 400 km, prévu en 30 étapes quotidiennes de 100 à 115 km. Pourtant, derrière ce chiffre, la réalité est nuancée. En raison d’une blessure au tendon dite « syndrome de l’essuie‑glace », il n’a finalement parcouru qu’environ 1 350 km sur l’ensemble du défi. Dépassé physiquement, il entre alors dans une phase essentielle de bilan personnel, explorant la douleur, les rencontres, et les enseignements humains restitués dans des podcasts et interviews révélateurs.
Le corps blessé mais l’esprit intact
Dès la fin juin, le tendon de Duncan est mis à rude épreuve : le fameux syndrome de l’essuie‑glace l’empêche de maintenir son rythme. Face à cette douleur lancinante, l’athlète adapte ses journées : semi‑marathons certains jours, vélo elliptique pour soulager ses articulations d’autres jours, et pauses régulières pour éviter l’aggravation. Malgré cette contrainte physique, il demeure fidèle à son engagement quotidien, menée avec fierté. Il confiait lui-même qu’il continuait « presque tous les jours » même si l’allure chutait.
Une aventure humaine plus que sportive
Ce défi n’était pas uniquement une tentative de record. Derrière l’effort se trouvait un hommage sincère à son grand‑père boucher et au patrimoine des marchés français, idée incarnée dans le nom du projet : « Jour de Marché ». Chaque arrêt dans un marché local devenait une fenêtre sur une culture régionale, un moment de partage avec des artisans, producteurs, et riverains, plus qu’un simple coup d’œil touristique, une rencontre cordialement forte.
Des découvertes inattendues de territoires
Alors que le périple traversait le Grand‑Est, Duncan a découvert des villes comme Bar‑le‑Duc ou Toul, des villages charmants, des paysages insoupçonnés. Il gardera en mémoire la visite des vignobles ou la curiosité de la cathédrale locale. Ces haltes ont enrichi l’expérience, lui permettant de redécouvrir la France à un rythme rare.
Le récit à cœur ouvert : podcasts et témoignages
Le bilan de l’aventure a été relayé dans le podcast Ultra Run de L’Équipe, où Duncan revient sans artifice sur ce périple. Il y évoque les phases les plus dures, l’acceptation du ralentissement, les sensations subtiles d’un corps en surchauffe. Il partage aussi les moments de légèreté, comme les mésaventures avec des passants ou les scènes cocasses avec les autorités locales, en Bretagne notamment. L’émission insiste sur l’idée qu’il a vécu une expérience unique plus qu’une performance comptabilisée.
Enseignements tirés pour l’avenir
Le principal enseignement, selon Duncan, n’est pas sportif mais existentiel. Il décrivait ce projet comme « le projet qui m’aura appris le plus de tout ce que j’aurai fait de ma vie », dans une évidence mêlant humilité et force intérieure. Il en tire un nouveau rapport au corps, à la douleur, mais aussi à l’échec, car l’objectif kilométrique n’a pas été atteint. En revanche, le sens, lui, a été pleinement vécu.
L’après‑défi : récupération et nouveaux projets
À son retour, Duncan a entamé une phase de récupération nécessaire. L’équipe médicale lui a conseillé repos et rééducation pour soigner son tendon. Même si aucune date officielle n’a été annoncée pour un nouveau défi, il évoque dans ses interviews la possibilité de combiner marathon et ultra‑trail, gardant l’UTMB à long terme à l’esprit.
Un défi achevé, un chemin qui continue
Lorsque Duncan Perrillat boucle son tour de France des marchés le 1ᵉʳ juillet, il conclut un chapitre spectaculaire fait de kilomètres, de marchés traversés, de douleurs et de sourires partagés. Le défi prévu a été compromis par sa blessure, mais l’expérience reste entière : un hommage filial, une immersion territoriale, un regard neuf sur la notion même de performance. Il nous rappelle qu’un défi réussi ne se mesure pas qu’en chiffres, mais surtout en sens. Son corps réclame désormais repos, mais son esprit semble déjà prêt à tracer d’autres routes, celles du dépassement, du partage, et de la découverte humaine.
Voir en ligne : Marathons
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