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JO 2012 : Londres fait ses comptes


Publié le dimanche 24 août 2008 à 11h32min

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Le succès spectaculaire des Jeux de Pékin oblige Londres à l’excellence en 2012. La compatibilité de cette réussite se dispute à l’inflation financière d’un budget prévisionnel qui a déjà triplé.




La page de Pékin à peine tournée, se profile déjà Londres 2012. Avec cette concurrence interne de toujours vouloir faire mieux que le précédent. Cette fois-ci, la Chine a « placé la barre très haut », concède Boris Johnson, le maire londonien. Les Jeux de Pékin ont été ceux de la démesure totale. Des infrastructures majestueuses et originales (le Nid d’Oiseau, le Water Cube...), un parc olympique surdimensionné (six fois plus grand que celui d’Athènes), un réseau de transports facilité, tout a été fait pour que la Chine reste dans l’Histoire olympique, le spectaculaire se substituant à toutes les questions liées aux droits de l’homme évoquées en amont du sport. Le coût de cette image ? En l’absence de chiffres officiels, les estimations varient entre 40 et 44 milliards de dollars, soit près de 50 % de tous les budgets réunis depuis les Jeux de Montréal en 1976.

De 3,4 à 11,7 milliards de livres

Cette explosion financière des JO inquiète plus que jamais le peuple londonien, goûtant peu l’inflation du budget originel prévu pour l’édition 2012. Des 3,4 milliards de livres présentés au moment où le CIO a attribué les Jeux à Londres en 2005, le montant global a déjà triplé (11,7 milliards de livres), en raison d’oublis monumentaux dans les comptes initiaux (TVA, sécurité, coût des Jeux Paralympiques, doublage du budget des infrastructures, fonds de prévision d’augmentation). Venu à Pékin recevoir le flambeau olympique, Boris Johnson a donc joué son rôle de promoteur, minaudant auprès d’investisseurs éventuels pour rentabiliser ces dépenses. « Ce voyage marque le point où les yeux du monde vont commencer à se tourner vers Londres, et je veux m’assurer que beaucoup de ces yeux appartiennent à des hommes d’affaires et à des investisseurs qui verront le grand potentiel offert par notre capitale ». Aidé d’une campagne de promotion de 5 millions d’euros, le comité organisateur des Jeux de 2012 (LOCOG) montre ainsi les atouts de sa ville à travers une affiche où la Tamise traverse le monde derrière le slogan : « voyez le monde, visitez Londres ». Ce à quoi le président du CIO, Jacques Rogge, a répondu par : « les Jeux sont pour les athlètes, les Jeux ne sont pas pour Londres ni pour la Grande-Bretagne ».

La gronde gagne les citoyens

Soit exactement l’inverse du projet Londres 2012, dont le principal objectif est de sortir du néant les quartiers abandonnés de l’Est de la capitale, où seront établis le futur stade de 80 000 places, le village olympique le plus spacieux de l’Histoire, et le plus grand parc urbain d’Europe. « Nous n’avons jamais considéré ces Jeux comme simplement 16 jours de spectacle sportif olympique et paralympique. Le temps où l’on abandonne des stades de 90 000 sièges est révolu. Il faut amener quelque chose de plus aux populations locales », explique Sebastian Coe, l’organisateur des Jeux de Londres. Mais le devenir des infrastructures construites spécialement pour les JO soulève beaucoup d’interrogations parmi les citoyens londoniens, très peu ragoûtés à l’idée de payer 1,1 milliard d’impôts pour leur financement. « Je veux m’assurer que Londres pourra les rentabiliser lors des 50 années qui suivront les Jeux, et ça va nous demander un sérieux travail », prévient même le maire Boris Johnson.

Quel héritage pour Londres ?

Un des exemples à suivre est celui de Sydney qui a réussi à recycler son stade olympique et ses différentes infrastructures pour d’autres compétitions (Coupe du Monde de rugby en 2003). Avec ce système, la cité australienne devrait pouvoir éponger ses dettes aux environs de 2015. « Nous pensons laisser après les Jeux un stade polyvalent de 25 000 places, pour lequel nous sommes en train d’envisager une implantation de commerces, tout comme éventuellement des activités dans l’éducation, ou même dans les divertissements », présente pour sa part Sebastian Coe, quand le futur des installations chinoises demeure dans le flou artistique. Mais les problèmes commencent déjà pour Londres. La crise du crédit et le ralentissement immobilier n’ont pas permis à l’entreprise australienne sollicitée de trouver le financement du village olympique, dont les prix de revente après les JO pourraient être revus à la baisse. L’héritage face au gaspillage, voici ce que propose désormais l’organisation des Jeux. Les résultats historiques des sportifs britanniques à Pékin (4e nation, meilleur total depuis 1908), annonçant une grande réussite sportive en 2012, ne suffiront sans doute pas à redonner le sourire aux imposables londoniens.


Voir en ligne : Sport 24

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