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JO 2016, à qui le tour ?


Publié le jeudi 1er octobre 2009 à 18h41min

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Quatre candidates, une heureuse élue. Ce vendredi, le Comité international olympique (CIO) désigne la ville qui organisera les jeux Olympiques d’été en 2016. Au rayon des prétendantes, Rio, Chicago, Tokyo et Madrid.




L’évènement planétaire, grand-messe du sport international, est la source de toutes les convoitises. En pleine crise économique et environnementale, chacune des candidates abat ses meilleures cartes pour séduire le jury du CIO. Jusqu’au déplacement, ultime tentative de faire pencher la balance, de Barack Obama et de Lula. Voici les quatre dossiers, leurs forces et leurs faiblesses. Ils seront officiellement départagés vendredi à 18h30, depuis le congrès du CIO, réuni à Copenhague.

Rio, symbolique

Pour le symbole, c’est la candidature la plus séduisante. Les jeux Olympiques n’ont jamais été organisés en Amérique du Sud, et Rio compte bien profiter de l’occasion. Une audace du CIO rendrait grâce à la règle tacite qui veut que les Jeux soient organisés sur les cinq continents, à tour de rôle. Le principe est souvent passé à la trappe, mais après Pékin en 2008 et Londres en 2012, il peut jouer en la faveur de la métropole brésilienne.

Deux hommes forts portent le dossier : Lula d’un côté, Pelé de l’autre. Le président est du voyage, à Copenhague, pour plaider sa cause. De son côté, le footballeur légendaire a déclaré qu’il était prêt à « mourir » pour voir triompher Rio. Autre avantage, les JO de 2016 interviendraient seulement deux ans après la Coupe du monde de football, organisée au Brésil ; le pays serait donc rôdé pour un évènement planétaire de cette envergure.

Pourtant, plusieurs points desservent nettement Rio. D’abord, le site : il est éclaté sur quatre zones et, vu le niveau d’insécurité qui règne dans la ville, l’argument est de taille. Autre problème : le budget. Celui de Rio est le plus élevé, et de loin, parmi les quatre villes candidates. En tout, près de 14,4 milliards de dollars (9,86 milliards d’euros), que Rio justifie comme un moteur du développement de la ville, à la différence des trois autres candidates, métropoles modernes. Un dernier point dessert Rio : son implication jugée insuffisante dans la préservation de l’environnement.

Tokyo, green washing

Tokyo, c’est la ville au dossier technique le mieux noté. La favorite, sur le plan des infrastructures. Les différents lieux censés accueillir les compétitions sont reliés par un réseau de transports très dense, le tout pour un budget de 3,1 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros), auquel s’ajoute l’équivalent pour les aménagements hors JO. Si Tokyo est défavorisée par le fait qu’elle a déjà organisé l’évènement en 1964, elle a tenté de s’appuyer sur cette expérience, et d’en tirer profit.

Une partie des installations de l’époque doivent être rénovées, comme les salles de judo, d’haltérophilie, de boxe, et l’ancien stade olympique, qui accueillerait le football. Ce qui donne à Tokyo un double avantage : un côté « revival » qui plaira aux puristes, et des dépenses allégées, puisqu’il n’est pas nécessaire de bâtir une partie des salles. Seuls 11 sites, sur 34 prévus, restent à construire.

Autre argument non négligeable, Tokyo joue à fond la carte environnementale. D’ici à 2016, la mégalopole japonaise prévoit de planter des centaines de milliers d’arbres. Ce qui amène le gouverneur de Tokyo Shintaro Ishihara à considérer que « Tokyo peut organiser des JO complètement nouveaux qui sauveront la planète Terre ». Sinon, il se pourrait que ceux-ci soient « les derniers pour l’humanité ». Rien de moins. L’ombre au tableau, c’est le manque de soutien des Japonais. La ville est très en retard en terme de mobilisation des foules par rapport à ses trois concurrentes.

Chicago, la caution Obama

Le président américain sera à Copenhague vendredi, en dépit d’un agenda chargé, afin de défendre la candidature de sa ville d’adoption. Son opposition cordiale face à Lula passionne déjà les médias. Outre Barack Obama, Chicago a d’autres atouts à faire valoir. Le site est très compact et dispose déjà de 50 % des infrastructures nécessaires, le long du lac Michigan. Le budget prévisionnel (3,8 milliards de dollars pour les JO, 1,03 milliard hors JO, notamment pour rénover le système de transports publics) semble raisonnable.

En terme de realpolitik, il faut aussi savoir qu’une candidature américaine est toujours avantagée par le fait qu’un fort contingent de partenaires financiers du CIO a intérêt à la voir triompher : c’est, malgré le désengagement de sponsors historiques, toujours le cas avec le diffuseur NBC, qui paye plus pour les JO que tous les autres réunis, ou les « top » sponsors américains que sont Mc Donald’s, Visa ou Coca-Cola.

Chicago pourrait pâtir de son lourd endettement et de ses problèmes financiers. Par ailleurs, les Etats-Unis ont déjà accueilli les Jeux d’été à quatre reprises. La dernière fois (Atlanta en 1996) n’a pas laissé un souvenir impérissable, avec un surnom de JO « coco cola ». Enfin, l’actualité pourrait desservir la candidature américaine. Une vidéo est en effet apparue ce week-end, montrant le meurtre d’un adolescent par une bande d’adolescents déchaînés à Chicago. Le porte-parole de Barack Obama, Robert Gibbs, s’est empressé de souligner que la violence chez les jeunes n’était pas « un problème spécifique à Chicago ».

Madrid, difficile après Londres

C’est l’union sacrée en Espagne autour de la candidature de Madrid. Sportifs (Rafael Nadal, Miguel Indurain, Raul), politiques (Zapatero, Juan Carlos) et population soutiennent la capitale espagnole. La ville, déjà candidate pour les Jeux 2012 (que Londres a raflé aux dépens de Paris), est rôdée. 75 % des sites sont déjà construits. Son budget est le plus faible (2,659 milliards de dollars pour les Jeux et 3,44 milliards hors JO), un argument de taille alors que le CIO insiste sur la nécessité de retrouver des Jeux « à taille humaine ».

Mais cette force est aussi sa principale faiblesse. La prochaine olympiade aura déjà lieu sur le vieux continent. Si l’on s’attache à la règle des continents énoncée plus haut, Madrid est donc la candidature la moins acceptable, quatre ans après Londres. Par ailleurs, un certain flou artistique règne autour du futur partage des responsabilités de l’organisation des Jeux.


Voir en ligne : Libération

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