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JO - 4x100 mètres : Pognon sème la zizanie


Publié le jeudi 21 août 2008 à 21h48min

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Une fois de plus, le relais français est en pleine tourmente ! Prévu au départ des séries du 4x100 mètres jeudi, Ronald Pognon n’a finalement renoncé qu’aà la dernière minute, ne prévenant ni les responsables du relais, ni ses partenaires. Le renfort en urgence du hurlder Samuel Coco-Viloin n’a pas suffi pour les Bleus, bons derniers d’une série à leur portée. Du coup, leur entraîneur, Guy Ontanon, démissionne sur le champ.




Nouvel avis de tempête sur le relais français ! Il est 22h ce jeudi dans les sous-sols du National Stadium et au moment où Leslie Djohne puis Ladji Doucouré sont en train de confier leur déception après les finales du 400 mètres et du 110 mètres haies, où les deux compagnons de chambrée n’ont pu prendre que les accessits, voilà que se présentent les entraîneurs du relais 4x100 mètres, Laurence Bily et Guy Ontanon. Les mines sont sévères, on sent dans le regard de l’un et de l’autre une froide colère. L’objet de cette ire ? Le forfait au tout dernier moment du dernier relayeur, 45 minutes avant d’entrer en chambre d’appel, le recordman de France Ronald Pognon, pour une blessure dont il semble difficile de connaître la nature exacte. En urgence, Samuel Coco-Viloin a dû du coup été aligné, mais l’homme n’est ni un coureur de 100 mètres (il a été demi-finaliste sur le 110 mètres haies, ndlr), ni membre de l’équipe de relais. Le sort de cette équipe rafistolée à la va-vite était inéluctable : un dernier passage de témoin mal maîtrisé entre Manuel Stenyaert et Coco-Viloin et au tableau d’affichage du stade, une sixième et dernière place au terme d’une série où portant Italiens et Britanniques seront disqualifiés.

En sortant de la piste, Martial Mbandjock tente bien d’user du "politiquement correct" pour évoquer l’absence du Martiniquais - "Ronald, s’il n’est pas là, c’est qu’il doit être blessé" -, mais on sent que le coeur n’y est pas. D’ailleurs, lorsqu’on lui fait remarquer qu’il semble en "garder sous la pédale , le meilleur Français sur le 100 mètres cette saison, seul sprinteur à la hauteur de l’évènement, précise, échaudé par son expérience de la Coupe d’Europe en juin au cours de laquelle il avait remis en le professionnalisme de certains : "En France, les gens qui disent la vérité ne sont pas les bienvenus." Ce malaise ambiant nécessite les explications des entraîneurs et très vite, on sent Guy Ontanon remonté lorsqu’il évoque le déroulement de cette fin d’après-midi.

Ontanon : "Nous n’avons eu aucune explication"

"Nous n’avons eu aucune explication, attaque-t-il. Il semblerait que Ronald ait ressenti des douleurs au quadriceps, sachant qu’il a tout de même passé deux IRM, qui n’avaient rien diagnostiqué et que le médical lui avait donné un feu vert. On attendait que Ronald puisse tenir sa place avec ses trois autres camarades, il était au stade, mais à aucun moment, il ne nous a prévenus, ni ses camarades. On a juste aperçu une discussion avec la DTN et Pierre-Jean Vazel, son entraîneur, et au bout de 25 minutes, on avait compris que Ronald ne courrait pas l’épreuve."

Arrivés à six au "Nid d’oiseau", non sans quelques soucis avant l’atterrissage en Chine (De Lépine avait été exclu, n’étant pas à jour dans son suivi longitudinal, Nthepe et Lemaitre étaient blessés, ndlr), les relayeurs tricolores se retrouvaient du coup à quatre, puisque pas plus que Ronald Pognon, David Alerte n’a pu tenir sa place, lui aussi à cause d’une blessure de dernière minute. "Il s’est à nouveau blessé, un peu trop souvent comme à chaque événement, commente, sévère, Guy Ontanon. C’est une blessure qui arrive en préparation terminale, il a certainement des choses à revoir également dans sa préparation." Laurence Bily ajoute : "Il faut que je parle avec David avant de dire quoi que ce soit. Il serait grand temps qu’il se professionnalise, mais il le sait."

Mais si la blessure du spécialiste de 200 mètres ne semble pas se discuter, celle de Ronald Pognon passe plus mal aux yeux des entraîneurs, qui, lors des séances d’entraînement de la semaine n’avaient rien décelé, allégeant même le programme : "On a fait tous les parcours, sans aucune gêne, il ne s’est jamais plaint de rien, raconte Laurence Bily. C’est vrai qu’il se plaignait de courbatures, mais comme Martial, c’est normal après avoir couru deux fois 100 mètres. Ronald m’avait dit qu’il serait disponible pour le relais."

Mbandjock : "On ne nous a pas donné les moyens de réussir"

Il ne l’a pas été - et il faudra attendre ses explications pour en savoir plus - mais plus que la blessure, c’est l’absence de communication qui ne passe pas auprès de Guy Ontanon, l’ancien entraîneur de... Ronald Pognon (leur séparation en septembre 2006 ne s’était pas faite sans mal...) : "Je suis vraiment déçu de son comportement, de ne pas avoir prévenu Laurence Bily, c’est aussi un manque de respect pour ses partenaires de course, j’aurais souhaité qu’il puisse venir leur dire les yeux dans les yeux qu’il ne courrait pas. Je ne comprends pas cette attitude car, quand on est aux Jeux olympiques, on doit honorer ce maillot. C’est un comportement très égoïste." Et l’intéressé d’espérer que la Direction technique nationale saura "prendre les mesures nécessaires et tirer les conclusions de cette non-participation de Ronald". Le tout dit sans conviction, car on sent, même s’il le nie mollement, un certain ressentiment ou en tout cas l’impression nette de manquer de soutien auprès de Franck Chevallier.

Guy Ontanon n’en aura de toute façon plus besoin, puisqu’il ajoute dans la foulée : "J’abandonne le relais à ce jour, les conditions de travail n’ont pas été respectées, ce n’est pas du tout ce que j’ai demandé au DTN le 16 août 2007. Dans ces conditions, je stoppe le relais dès ce soir. Ma décision est claire et nette, il n’y a rien qui me fera changer d’avis." Et Laurence Bily ? "J’en sais rien. Là, ce soir, j’en ai ras-le-bol, on verra..." On aura vainement tenté de voir avec le DTN Franck Chevallier, lui-même mis en cause par Bandjock pour sa décision l’an passé aux Mondiaux d’Osaka de ne pas aligner le 4x100 masculin pour son manque de compétitivité. "On n’a pas encore l’expérience puisque le relais n’était pas présent à Osaka. On ne nous a pas donné les moyens de réussir. J’espère que ça ne va pas nous retomber dessus mais sur ceux qui sont responsables." Curieusement, dans cette confusion, le DTN avait déjà quitté le National Stadium, théâtre d’un épisode de plus d’une tragi-comédie qui n’a que trop duré... L’explication est prévue vendredi.


Voir en ligne : Sports.fr

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