Jérôme Clavier : « Je ne veux plus perdre de temps »

Une barre qui, si tôt dans la saison, laisse deviner le potentiel de ce jeune homme de 23 ans. D’autant qu’il a réalisé avec cette hauteur les minima requis pour les championnats d’Europe de Birmingham (du 2 au 4 mars). Autre signe qui ne trompe pas : en devançant Nicolas Guigon et Xavier Tromp (5,55 m tous les deux), le sociétaire de l’A3 Tours a amélioré le record du meeting, détenu depuis 1999 par Jean Galfione avec 5,60 m. L’actuel leader de la perche française pour cet hiver 2007 nous livre ses impressions depuis la Martinique, où il est actuellement en stage avec les meilleurs perchistes français.

Passer 5,65 m en début de saison, c’est une satisfaction ?

Oui... Mais j’espérais un peu plus par rapport à ce que je fait à l’entraînement. Bon, c’est un soulagement, car je réalise les minima pour les championnats d’Europe... Mais j’espérais mieux. Je visais une grosse perf.

Une grosse perf, c’est quoi ?

J’espère atteindre les 5,80 m cet été. C’est mon objectif de l’année. J’espère donc l’approcher dès le mois de janvier. Mais pour cela, il me faudra mieux sauter qu’à Aulnay. J’espère faire un bon saut avant les championnats d’Europe, pour y arriver dans la position de concurrencer les autres.

On dit que vous avez progressé ces derniers temps. C’est dû à quoi ?

En fait, j’avais déjà bien progressé l’année dernière, mais je me suis blessé début juin, et je n’ai pas pu mettre ces progrès en place. Je me suis arrêté deux mois. J’ai repris en juillet, je me suis entraîné tout le mois d’août, et j’ai donc entamé la saison sur de bonnes bases. Voilà trois ans que je reste bloqué avec un record à 5,65 m, trois ans que je suis blessé. Je ne veux plus perdre de temps.

En l’occurrence, le Perche Elite Tour, qui permet aux français de sauter tout l’hiver, est une bonne chose, non ?

C’est effectivement une compétition qui a un bon niveau puisque tous les meilleurs sont là. Mais dans le même temps, on se rend compte que nous restons entre français, et qu’avec 5,65 m, vous pouvez gagner. Mais il ne faut pas s’en contenter, mais au contraire aller voir à l’étranger pour se faire remettre en place. J’essaierai d’aller y faire un ou deux concours cette année, même si la saison en salle est courte.

La performance dont vous parliez, vous allez la sortir lors des championnats d’Europe ?

Déjà, il faudra se qualifier, car je pense que nous serons plus de trois à réaliser les minima. Cela se jouera sans doute aux championnats de France (ndlr : du 16 au 18 février), et je serai peut-être fatigué car je passe cette semaine-là le concours du CAPES. Il faudra donc passer ce cap. Si c’est le cas, aux Europe, je viserai à la fois la perf et la place.

Romain Mesnil a annoncé qu’il ne disputerait pas la saison en salle. C’est un plus ou un moins pour vous ?

Ni un plus, ni un moins. Cela libère une place, vu qu’il est pour l’instant au-dessus de nous. C’est tout.

Vous êtes justement en stage national perche avec Romain et d’autres athlètes en Martinique. Tout se passe bien ?

Il y a là tout le groupe de Bordeaux, tout le groupe de l’Insep, plus Vincent Favretto et Chloé Mourand. Ce genre de stage permet de voir autre chose et d’avoir l’avis de personnes extérieures, des autres entraîneurs. C’est une bonne chose. Et puis, il fait très beau, très chaud, les conditions sont bonnes et l’ambiance excellente. C’est nickel !