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Joël Jeannot, porte-drapeau aux jeux paralympiques 2004

Publié le mardi 7 septembre 2004 à 19h44min

Victime d’un accident du travail le clouant définitivement sur un fauteuil il y a 14 ans, l’athlète Joël Jeannot, figure emblématique de l’handisport français, a été désigné porte-drapeau et capitaine de la délégation française aux jeux paralympiques d’Athènes.
Il y disputera, du 17 au 28 septembre, ses troisièmes et derniers jeux où il espère briller et enfin décrocher l’or.

Le 23 août 1990, Joël Jeannot, mécanicien martiniquais, n’a que 25 ans lorsqu’une benne tombant d’un camion lui brise le dos. "J’avais une grosse motivation pour remarcher, se souvient-il, mais avec la moelle épinière sectionnée, la messe était dite !".
Dès lors, Jeannot décide de prendre un nouveau départ dans la vie et quitte son île pour la métropole et ses centres de rééducation plus appropriés. "En arrivant en Dordogne, je me suis mis au sport. J’ai mis des roues et le monde s’est ouvert", raconte Joël Jeannot qui a pratiqué le basket avant de commencer l’athlétisme.

"Le sport, c’est un moyen d’intégration, une façon de se reconnecter avec les gens. C’est aussi aider son corps à vivre. Bien sûr, il faut accepter un nouveau corps et repousser ses limites au-delà de celles fixées par les médecins".
Et ça marche. A force de courage et de sacrifices, Joël se fait un nom dans le monde handisport en trustant bon nombre de victoires. "J’ai prouvé que même handicapé, on peut faire des choses très fortes et dépasser ses limites. Ma situation n’a pas beaucoup changé parce que je suis toujours en fauteuil. Mais je n’envie pas les valides. Quand on gagne sur un fauteuil, on connaît le prix de la victoire".

Sa plus belle, le 29 août 2003 au stade de France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) lors du 1500 m-fauteuil des championnats du monde d’athlétisme.
"Au stade de France, j’étais attendu, souligne-t-il. La pression était énorme parce que j’avais conscience que, si je réussissais quelque chose, c’était le jackpot médiatique pour moi et le handisport".
"Réussir là-bas a eu plus d’impact que ma médaille d’or sur le relais 4x400 mètres des jeux olympiques de Sydney en 2000, assure-t-il. Cette victoire n’a cependant pas changé ma vie, même si beaucoup d’associations m’ont ensuite contacté pour que je devienne leur parrain".

Sélectionné à Athènes dans cinq disciplines (1500 m, 5000 m, 10000 m, relais 4x400 m et marathon) pour ses troisièmes jeux paralympiques, Jeannot, bientôt 39 ans (il les fêtera le 23 septembre) n’a qu’un seul objectif en Grèce : "Ramener une médaille d’or en individuel, si possible dans le marathon".
"J’ai envie de claquer quelque chose de grand sur le marathon, avoue le quintuple vainqueur du marathon de Paris. _ Déjà gagner un marathon aux JO, c’est quelque chose de génial. Mais en plus à Athènes, ce serait carrément la cerise sur le gâteau !"

Il pourra ainsi évacuer de sa mémoire l’échec du 22 août dernier lors du 1500 m fauteuil de démonstration sur la piste du stade olympique d’Athènes. Bousculé par un adversaire dans l’emballage final, il n’avait pas pu défendre ses chances.
"Je n’ai pas l’impression d’avoir couru, c’est rageant. J’ai hâte de débuter les jeux paralympiques pour prendre ma revanche. Après ce que je viens de vivre, je suis remonté comme une pendule...", prévient Joël Jeannot, pas peu fier de montrer la plaque d’immatriculation de sa voiture, 2908 VM 24, un privilège accordé par la préfecture de Dordogne (24) pour rappeler la date de sa victoire mondiale à Saint-Denis.

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