Karine Herry : « La nature est si belle »
Publié le samedi 25 août 2007 à 05h11min
Karine Herry a remporté l’Ultra Trail du Mont Blanc en 2006. Elle se présente au départ, donné à 19 heures, ce vendredi. Au programme 163 km dans les montagnes et plus de 25 heures d’effort.
Que représente une course comme l’Ultra trail du Mont Blanc ?
Pour moi, cela reste du plaisir. Ce n’est pas une contrainte au niveau du corps mais au niveau psychologique. Je dois faire des sacrifices au niveau familial pour assouvir ma passion. Pendant la course, je ne suis pas dans la souffrance, même à la fin. Pendant l’effort, c’est fou comment je visualise mon corps autrement que l’on peut le percevoir. Mon corps est fatigué et les gens pensent que je souffre mais dans mon esprit, je prends du plaisir et je reste décontractée.
La course à pied ne se vit pas obligatoirement dans la souffrance ?
Non et c’est d’autant plus facile quand on gagne... Je tire mon chapeau à ceux qui mettent dix heures de plus et, à son niveau, il faut toujours trouver du plaisir et du positif. Je ne comprends pas quand j’entends des gens dire qu’ils souffrent du début à la fin. Comment peut-on se mettre dans cette position ?
Comment trouvez-vous votre plaisir pendant la course ?
La nature est si belle... J’ai des flashs grandioses de l’édition de l’an passé sur une crête au petit matin avec le lever du soleil. On est des milliers dans la montagne mais je me sentais toute seule, c’était magnifique. Sinon, c’est un régal de voir les spectateurs et de partager avec eux. J’essaye aussi de faire venir des amis sur le parcours, c’est mon soleil intérieur. Ca me donne de la force pour éviter le doute.
Quel est votre objectif pour cet Ultra trail ?
C’est paradoxal mais je ne viens jamais pour gagner. J’apprécie d’avoir fait mon job en me préparant idéalement. Je suis bien disposée mentalement pour être performante et sentir ça fait que je n’aurais pas de regrets, quelque soit le résultat.
N’avez-vous pas une idée du temps que vous allez mettre ?
Je vais finir entre 26 et 27 heures mais, pendant la course, l’excitation fait que l’on peut aller un peu plus vite et puis les autres se donnent aussi les moyens d’être performant, c’est la compétition. J’ai des temps de passage supposés mais le climat ou un petit problème peut tout changer.
La course à pied est un sport éminemment individuel...
Durant un trail c’est encore plus vrai. Je gère par rapport à moi. Quand quelqu’un vous passe devant, il ne faut pas réagir. La course est longue, tout est jouable et avec l’expérience on apprend à gérer son allure. Au delà de 20 heures, c’est une autre course qui débute et les minutes se reprennent vite donc il ne faut pas se laisser déborder mentalement.
Comment êtes vous venus vers une discipline si exigeante ?
Ca se fait sans y penser. La joggeuse du dimanche qui courrait pour s’aérer les neurones est loin... J’ai progressé au fil du temps même si je crois qu’à la base j’ai une grosse capacité d’endurance. Ma fraîcheur et ma spontanéité m’ont aidé aussi.
C’est-à-dire ?
Je n’ai jamais eu peur devant la difficulté ou le kilométrage. Il ne faut pas se dire je n’en suis pas capable et rester ouvert. J’étais prête à affronter certaines barrières et progressivement, elles sont tombées.
Il y a du avoir des moments difficiles...
Bien sûr, ca a souvent été dur, j’ai parfois terminé certaines sorties avec mon compagnon en pleurant... puis on passe des caps, le corps s’habitue et on devient passionnée.
Voir en ligne : Myfreesport
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