Ladji Doucouré : « J’ai le sourire ! »
Publié le mercredi 18 juin 2008 à 08h30min
A l’arrivée de la finale du 110 m haies, lors de laquelle Ladji Doucouré avait pris la 4 ème place en 13"64, derrière le tout frais recordman du monde de la discipline en 12"87, le Cubain Dayron Robles (13"48), et les deux jeunes Français Samuel Coco-Viloin (13"52) et Dimitri Bascou (13"61), on s’attendait à voir arriver en zone mixte le champion du Monde 2005 les traits tirés par la déception. Mais c’est avec un grand sourire qu’il a répondu aux diverses sollicitations, signant à la pelle des autographes à ses jeunes admirateurs. Avec une seule séance spécifique dans les jambes, il y a huit jours, le hurdleur était tout simplement heureux de retrouver la compétition et ses sensations si particulières. Interview.
Ladji, quelles sont vos impressions après cette rentrée compliquée à Sotteville-lès-Rouen ?
Je savais depuis très longtemps que ça serait difficile. J’aurais voulu faire mieux. La tête était là, les jambes aussi mais elles n’étaient pas prêtes. Sur le plan technique, à chaque haie, c’était de l’à peu près, soit trop haut, soit trop bas. Lors des séries, je ne suis pas sorti et je me prends la jambe de retour d’un concurrent. Je dois travailler mon gainage et moins voler.
Quelles étaient vos ambitions en prenant le départ de ces deux 110 m haies ?
J’ai tenté un pari mental et physique, ce sont deux choses que j’ai prises en compte au départ. Physiquement, je pouvais peut-être faire entre 13"50 et 13"60. Mentalement, je voulais réaliser les minima pour Pékin dès ma première compétition. Mais il faut préparer les choses. Si vous faites un gâteau et que vous n’avez pas les ingrédients, vous n’arriverez jamais à le finir. C’est pour ça que j’ai le sourire, tout simplement.
Vous vous êtes battu jusqu’au bout en finale, même quand Samuel Coco-Viloin et Dimitri Bascou vous ont dépassé…
La manière m’a plu. A la fin, c’était catastrophique. Je tape la dernière haie comme lors des Jeux olympiques. Mais je suis content de la manière dont j’ai abordé la course. Fallait y aller, je ne suis pas sûr que beaucoup d’athlètes se seraient alignés au départ en sachant qu’ils n’étaient pas prêts. La tête avait envie. Le reste… A aucun moment je n’ai pu revenir et mettre un coup de speed comme je le faisais auparavant. C’est normal, je n’ai pas fait de spécifique. Il y a encore du boulot mais je ne suis pas inquiet.
Pourquoi ne pas avoir un peu plus attendu avant d’effectuer votre retour à la compétition ?
Le calendrier avance et il y a un boulot planifié. Mais, à un moment, il faut bien commencer à faire des compétitions. Je suis venu chercher à Sotteville-lès-Rouen deux courses. C’est dur de se dire que les autres sont déjà au top en mai et que toi, tu es encore au travail. Mais les Américains ont leurs sélections fin juin. Alors que moi, mon but, c’est d’être bien lors des Championnats de France Elite (24 au 26 juillet) et aux Jeux olympiques.
Courir contre le nouveau recordman du Monde du 110 m haies, ça vous a fait quelque chose ?
J’ai couru contre Dayron Robles, pas contre le recordman du monde. Si lui se dit pendant la course qu’il est le recordman du monde, je ne suis pas sûr qu’il arrivera à avancer. Ses 12"87 à Ostrava m’ont impressionné. C’est quand on court simple et relâché qu’on réussit à faire un chrono.
* Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer
Voir en ligne : FFA
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