Ladji Doucouré s’exclut de la Ligue Nationale d’Athlétisme

Ladji Doucouré a pris la décision de ne pas s’engager avec la Ligue Nationale d’Athlétisme. Pour le hurdler français, le calendrier de la LNA n’est pas adapté au programme de compétitions internationales et est en concurrence direct avec son programme de préparation dans l’optique des Championnat du monde. « Je ne peux pas concilier les deux, explique Doucouré. Cette année, je ne veux pas me tromper d’objectif. Il fallait donc trancher. Soit j’étais dans l’obligation de courir trois meetings LNA en France, soit j’allais chercher la concurrence à travers la Golden League. J’ai opté pour la deuxième solution ». Le champion n’exclut par pour autant de participer "à une ou deux compétitions à titre individuel".

– Un choix sportif

En raison d’un calendrier surchargé, Ladji Doucouré a décidé de ne pas prendre part cette année à la Ligue Nationale d’Athlétisme. Explications.

Ladji, tu as pris la décision de ne pas t’engager avec la Ligue Nationale d’Athlétisme. Pourquoi ?

Le calendrier de la LNA n’est pas adapté au programme de compétitions internationales. Je ne peux pas concilier les deux. L’année dernière, les compétitions de la Ligue Pro m’ont énormément apporté. Je n’avais pas le niveau pour postuler aux grandes compétitions parce que je revenais d’une grave blessure, d’autant plus que le 110 m haies n’était pas au programme de la Golden League. Cette année, je ne veux pas me tromper d’objectif. Il y a les Championnats du Monde à Berlin et je souhaite mettre tous les atouts de mon côté pour obtenir un résultat. Il fallait donc trancher. Soit j’étais dans l’obligation de courir trois meetings LNA en France, soit j’allais chercher la concurrence à travers la Golden League. J’ai opté pour la deuxième solution.

Il n’était vraiment pas possible de concilier les deux ?

Je ne suis pas américain, je ne peux pas enchaîner les meetings. J’ai tenté l’expérience en 2003 et j’ai attrapé une pubalgie. Je n’arrivais pas à récupérer avec l’enchaînement des meetings. J’ai donc tiré les leçons. Depuis 2003, je ne fais pas plus d’un meeting par semaine. Là, entre la LNA et la Golden League, je serais obligé de courir tous les deux jours. Ce n’est vraiment pas possible. Je souhaite arriver à Berlin avec le plus de fraîcheur possible.

Cela signifie que tu t’auto-exclus de la LNA…

Exactement. Cette année, pour appartenir à la LNA, on est obligé de participer à trois meetings, ce qui n’était pas le cas les années précédentes puisqu’on pouvait trouver un terrain d’entente avec eux. Comme je ne peux pas, j’ai décidé de ne pas m’engager pour cette saison. Par contre, si je peux participer à une ou deux compétitions à titre individuel, je le ferai avec plaisir à partir du moment où ça colle à mon programme de préparation.

Comment réagissent les organisateurs de ces meetings ?

Bien évidemment, ils sont déçus. Et je les comprends. Mais ils doivent également comprendre ma position. Tant pis pour moi, je ne bénéficierai pas des aides financières de la LNA. C’est avant tout un choix sportif. Avec la Golden League, j’ai la certitude de courir contre les meilleurs mondiaux. Si je courrais pour l’argent, je serais reparti pour une année supplémentaire avec la LNA. Je m’assois sur une belle enveloppe parce que je veux être performant aux Championnats du Monde. Et ça, on ne peut pas me le reprocher. En tous cas, je ne ferme pas la porte à la Ligue Pro. J’ai soutenu la création de cette Ligue, cette compétition me tient vraiment à cœur. Je suis conscient que cette Ligue apporte énormément à l’athlétisme français et c’est pour ça que j’ai mis du temps avant de prendre cette décision. Mais si je peux y participer l’année prochaine, ce sera vraiment avec plaisir.